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Maintien du système d'enseignement par groupes: Des syndicats posent leurs conditions

par M. Aziza

  Bien qu'une grande partie des enseignants soit pour le maintien du système d'enseignement par groupes, adopté par le ministère de l'Education depuis le début de l'année scolaire, dans le cadre du protocole sanitaire de lutte contre la Covid-19, les syndicats posent pour leur part des conditions pouvant garantir sa réussite.

Les enseignants des trois paliers de l'éducation ont été sollicités à s'inscrire sur une plateforme numérique lancée par le ministère de l'Education et à répondre à un questionnaire, dans le cadre d'un sondage d'évaluation pour décider de la date de la prochaine rentrée scolaire mais beaucoup plus pour le maintien ou non du système d'enseignement par groupes. Selon certains syndicats, la grande majorité des enseignants sont pour le maintien du système d'enseignement par groupes. D'ailleurs même les syndicats se disent pour le maintien de ce système, mais selon eux il faut répondre à certaines questions urgentes.

Sadek Dziri, président du bureau national de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), a affirmé que cette démarche (le lancement d'un sondage auprès des enseignants) est une bonne chose. Mais, dit-il, il ne faut pas se limiter au sondage car le maintien ou non du système d'enseignement par groupes devrait faire l'objet aussi d'un débat entre représentants des enseignants, les cadres du ministère, les inspecteurs ainsi que les experts. Il sera question de débattre, selon ses déclarations, des conditions garantissant la réussite de ce système et de la nécessité de recruter des enseignants et des encadreurs pédagogiques pour réduire le nombre de séances et pour réduire la pression sur les enseignants et le personnel des établissements. Il sera également question d'ouvrir un débat sur l'allègement des programmes bien évidemment sans toucher aux éléments fondamentaux de l'enseignement.

M.Dziri a affirmé que le système d'enseignement par groupes a été réclamé depuis longtemps par la majorité des syndicats. Et ce, pour éviter la surcharge des classes et permettre une meilleure assimilation durant le cours, au lieu d'attendre la construction de nouveaux établissements. Pour notre interlocuteur, il vaut mieux investir dans le recrutement de nouveaux enseignants et encadreurs pédagogiques et administratifs que de se lancer dans des chantiers interminables dans le domaine de la construction d'écoles, à court terme. C'est-à-dire qu'il faut répondre en urgence aux besoins en matière de personnel et dans les plus brefs délais.

Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), a affirmé pour sa part que son syndicat avait plaidé depuis des années pour le système d'enseignement par groupes et ce avant même la propagation de la pandémie de la Covid-19. Mais, souligne-t-il, le contexte est aujourd'hui différent « si j'ai bien compris et selon nos informations, le maintien de ce système est proposé pour la prochaine rentrée scolaire dans le cadre de la mise en application du protocole sanitaire qui vise à garantir la distanciation physique pour protéger la santé des élèves, des enseignants et du personnel administratif, notamment de la Covid-19 », a-t-il souligné. Et de préciser « on ne sait toujours pas si le ministère de l'Education a l'intention d'adopter ce système pour les années à venir, et dans ce cas le sondage ou la consultation de la base est primordial ». Et d'enchaîner « si ce maintien répond juste à une exigence sanitaire, avec le sondage ou sans sondage, nous sommes sommés en tant qu'enseignants ou personnel éducatif de nous conformer aux décisions du Comité de veille sanitaire pour la protection des élèves et de la famille éducative ».

Et d'affirmer, même dans ce cas, le ministère de l'Education doit prendre en considération les lacunes enregistrées au cours de l'année en cours, « volume horaire lourd avec des enseignants qui ont été sommés de faire 32 à 36 séances », dit-il en préconisant le recrutement de nouveaux enseignants en urgence.