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Une idée capricieuse !

par El-Houari Dilmi

Le palais «Zighoud Youcef» attend de dérouler le tapis à ses nouveaux locataires. Et ce n'est pas parce qu'un chef de parti politique distribue des bonbons... à la cantonade que l'avenir s'annonce sous des auspices roses !

Les yeux mi-clos et les oreilles bouchées, les nouveaux parlementaires seront chargés de changer le quotidien en noir et blanc de l'Algérien lambda. Dans leur génie (trans) humain, les nouveaux élus du peuple continueront-ils de tirer des plans sur la comète, en finissant toujours par poser un cautère sur une jambe de bois ? Plusieurs étages plus bas, chez le peuple profond, l'on est toujours à s'interroger si un Algérien de Temda ou d'Oum T'boul n'est pas simplement un homme qui ne veut plus regarder nulle part, y compris dans son propre miroir «brisé». S'il faut se sustenter pour remplir son «vicariat» sur terre ou simplement entrer par un bout pour en sortir édenté par l'autre. S'il faut travailler ou aller au travail. S'il faut s'instruire ou se rendre simplement à l'école du coin... de la rue.

S'il faut respecter la loi ou la contourner par derrière son bon dos. Sous nos latitudes ennuagées, l'exploit (sur) humain est encore à trouver le moyen de ne pas perdre la face... face à une poche (dé) vidée et un moral à plat. A part les fameux «projets du siècle» que sont l'autoroute reliant le pays par ses deux bouts, le métro algérien, meilleur que celui du Nouveau Monde ou encore la Grande Mosquée d'Alger, l'Algérien de l'arrière-pays profond continue à lire dans la paume de sa main pour prédire la couleur des lendemains qui donnent la pétoche. Pour se prémunir contre la douleur des gifles cinglantes assénées par un quotidien en noir et blanc, les argentiers du pays ont décidé de serrer la vis. Pour faire face aux coups de boutoir de la vie, l'Algérien de la rue a décidé de travailler encore moins qu'il a la douillette habitude de le faire pour compenser sa force... de travail, perdue faute de pain frais. Aussi vrai que toujours tirer la couverture à soi revient à arracher un morceau de chair à un scalpeur ensommeillé...