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Le peuple palestinien continue de faire face aux pires exactions

par R. N.

  Fortement protégés par l'armée israélienne, des colons se sont dressés sauvagement contre les Palestiniens qui se sont opposés vendredi à la construction de nouvelles colonies juives sur les territoires occupés de Jabal Sbih près de Naplous. Vendredi dernier, l'armée israélienne a blessé 110 Palestiniens et en a tué 2 lors d'affrontements provoqués par les colons qui avaient programmé d'accaparer une assiette foncière à Bita, près de Jabal Sbih, dans le gouvernorat de Naplous, en vue de la construction d'une nouvelle colonie juive.

Le cessez-le-feu décidé entre le Hamas et l'entité sioniste dans la nuit du 21 mai dernier n'a pas permis aux Palestiniens de souffler après les 11 longs jours de guerre qu'ils ont vécu à Ghaza et dans plusieurs localités de la Palestine historique. Le fameux quartier de Cheikh Jarrah, banlieue d'El Qods continue, lui aussi, de vivre les affres de la colonisation israélienne notamment, depuis le 16 mai dernier, date à laquelle il a été encerclé par l'armée israélienne qui voulait obliger ses habitants à le quitter pour les remplacer par des colons. A l'après-guerre dans les territoires palestiniens occupés, c'est la guerre qui continue contre l'entité sioniste coloniale. Le peuple palestinien continue de faire face aux pires exactions et atteintes aux droits humains exercés par un Etat terroriste. Hier, des Palestiniens de Selouane et d'autres villes de la Palestine historique ont organisé «le marathon de solidarité avec Cheikh Jarrah» mais ils en ont été empêchés par des colons protégés par des militaires israéliens dont la férocité continue de tuer des enfants palestiniens en les étouffant. La scène s'est répétée hier dans le quartier de Jaber à El Khalil où 2 militaires ont tenu sous leur emprise un Palestinien jusqu'à ce qu'il perde le souffle. Des manifestants palestiniens ont été dispersés par les effets de gaz lacrymogènes et d'autres au poivre.

Ghaza va être reconstruite en attendant d'être détruite

La 54ème année marquant la 2ème nakba (1967) continue d'enregistrer des morts et des blessés parmi les Palestiniens dont la révolte s'affirme, de jour en jour, comme résistance populaire contre la colonisation sioniste de leurs territoires. Une résistance d'enfants palestiniens dont les mains ne peuvent contenir que des pierres comme armes de défense contre les armes sophistiquées portées par les militaires israéliens.

Détruite à plus de la moitié, Ghaza n'a pas encore déblayé ses rues des décombres des habitations et édifices commerciaux qui ont été bombardés par l'armée israélienne. Mise sous embargo depuis 14 ans et ressuscitée après 4 guerres dont la dernière qui a duré 11 jours en mai dernier, Ghaza n'en finit pas d'être détruite pour être reconstruire ensuite pour être détruite encore une fois.

Sur fond d'une crise politique aigue entre la droite et la gauche, l'éventuelle prise en main du 1er ministère par Naftali Bennett, un religieux à la tête de la coalition israélienne constituée récemment, n'augure rien de bon pour les Palestiniens. En attendant que la Knesset approuve la composante du gouvernement de coalition, Bennett se prépare, d'ores et déjà, à en prendre les rennes en promettant en premier qu'il n'arrêtera pas la construction des colonies dans les territoires palestiniens occupés. Encore une fois, les dés sont jetés du côté israélien devant une communauté internationale qui a, toutefois, accepté d'enclencher une enquête sur les crimes commis dans la bande de Ghaza après 11 jours de bombardements. Les premières déclarations de la représentante du Conseil onusien des droits de l'Homme laissent croire que pour cette fois, la Communauté internationale pourrait accabler Israël. «Les bombardements israéliens qui ont détruit de nombreuses habitations et d'autres bâtisses n'abritaient pas des groupes armés comme le soutiennent les autorités israéliennes alors qu'elles n'en ont aucune preuve, des civils palestiniens en sont morts ou ont été blessés », affirmait-elle il y a une semaine.

Quand les colons juifs narguent le monde

L'armée israélienne a provoqué un désastre à Ghaza. Un autre de plus. Près de 1.000 habitations détruites, 1.600 autres endommagées, près de 2.000 blessés, 250 martyrs?Fallait-il alors une enquête pour établir les atrocités sionistes contre le peuple palestinien? Ironie du sort, ce sont les pays arabes qui se proposent pour reconstruire ce qu'ont détruit les sionistes. L'Egypte a déjà mis dans la cagnotte 500 millions de dollars. Abou Mazen, le président palestinien a appelé à la tenue d'une conférence internationale pour la paix. L'OLP qui compte sur la nouvelle administration américaine, pense ainsi que ce sera la première étape en prévision d'une reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens. Retour au «la terre contre la paix» ou du moins ce qui en reste après le morcellement en colonies juives de près de 80% des territoires palestiniens occupés. Ce qui laisse fortement douter de la sincérité de la Communauté internationale lorsqu'elle affirme soutenir une solution à deux Etats. A moins qu'un plan existe quelque part pour créer un Etat palestinien indépendant constitué uniquement de la bande de Ghaza. Pour preuve, mis à part la décision d'un cessez-le-feu éphémère, Israël continue sa colonisation par le fait accompli d'un expansionnisme qui contredit toutes les lois internationales, au vu et au su des membres du Conseil de sécurité et de toutes les instances onusiennes. Les colons juifs comptent célébrer le 30ème anniversaire de ce qu'ils appellent «la marche des drapeaux», une manifestation par laquelle ils promettent de ne rien céder des territoires qu'ils occupent depuis 48 et 67. Jeudi prochain, ils projettent de marcher vers El Qods, drapeaux israéliens en étendards, pour narguer davantage les Palestiniens et le monde tout entier.