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USM Bel-Abbès: En plein cauchemar !

par M. Zeggai

«L'anarchie est partout quand la responsabilité n'est nulle part». Ce proverbe sied bien à la situation catastrophique qui prévaut au sein de l'USMBA. En effet, le club de la Mekerra vit les moments les plus sombres de son histoire. Jamais il n'a été confronté à un pareil marasme. La faute incombe à ceux qui ont pris en otage le club pour aller à la rencontre des autorités pour leurs intérêts personnels. La responsabilité incombe à ces dirigeants qui ont exploité le sigle USMBA et l'engouement qu'il suscite et qui ont joué avec la sensibilité de toute une région au point de ternir l'histoire d'une équipe ayant enfanté de grands joueurs et été gérée par de grandes personnalités. Une triste situation pour les «Scorpions» qui enchaînent des désillusions dans tous les domaines.

Pour preuve, l'USMBA a concédé à Sétif une humiliation de 8 à 0, jamais essuyée par ce club et qui sera marquée d'une pierre noire dans l'histoire, sans oublier le 5 à 0 subi à Sidi Bel-Abbès même devant la JSK. Mais il fallait s'attendre à une telle catastrophe car «il y a des signes qui ne trompent pas en football», comme on a coutume de dire. Tous les observateurs ainsi que les fans belabbésiens sont unanimes pour dire que leur club est victime du conflit Abbès Morsli, nouvellement promu directeur général de la SSPA et chargé de gérer les affaires de l'équipe depuis septembre dernier, et Abdelghani El Hennani, président du conseil d'administration. La détérioration des relations de ces deux responsables a fini par porter de graves préjudices au club. Ajoutez à cela les multiples grèves des joueurs et vous en saurez plus sur la gestion de l'équipe.

Le patron de la SSPA, El Hennani, a catégoriquement refusé la nomination de Moez Bouakaz qui a été «imposé» par Morsli Abbès avec le soutien du manager général Bengorine, qui a pris position avec le directeur général de la SSPA. «Je n'ai rien à voir ave cette histoire, il y a un conflit El Hennani - Bengorine», nous a affirmé avant-hier Morsli Abbès pour se disculper.

Le plus incompréhensible, c'est que ce dernier a bel et bien présenté sa démission mais reste toujours au chevet de l'équipe. Idem pour El Hennani, dont la mission est terminée depuis belle lurette, mais qui est revenu à la charge «sur pression des supporters», nous a-t-on dit. Mais notre source nous apprend qu'Abbès Morsli a refusé de faire la passation des consignes et de remettre les documents du club.

Pourquoi et de quel droit? La question reste posée. Il faut reconnaître également que l'USMBA est victime de grandes défaillances de gestion sans aucun respect de la loi. De nombreux dirigeants ont préféré démissionner sans pour autant rendre des comptes à qui de droit.

Pourtant, une démission d'une société par actions est soumise à des lois bien définies dans le code du commerce et dans les décrets exécutifs régissant les clubs professionnels de football. En somme, il ne se passe pas un jour sans que l'USMBA ne connaisse un revirement, ce qui explique la situation du club. La direction s'est montrée incapable de trouver les fonds nécessaires ou les mécanismes d'autofinancement pour dénouer la crise financière.

A présent, l'avenir de l'USMBA parmi l'élite est compromis puisqu'elle occupe la position de troisième potentiel relégable avec quatre points de retard sur les deux premiers non relégables, le WAT et le RCR, sans oublier l' élimination de la coupe de la Ligue dès le premier tour. La situation risque de prendre d'autres tournures avec la convocation d'Abbès Morsli par la Gendarmerie nationale. Contacté, ce dernier a nié cette information : «Ce sont des rumeurs colportées dans les réseaux sociaux», nous a-t-il dit. D'après des sources concordantes, il semble qu'une enquête serait sur le point d'être déclenchée pour mettre toute la lumière sur l'affaire des 14 milliards de centimes du CSA qui devaient être transférés dans le compte de la SSPA, la saisie de l'hôtel Beni Tala d'un milliard et 300 millions de centimes, l'incendie du bus ainsi que de nombreuses entraves décelées dans la gestion. Nous reviendrons prochainement avec plus de détails sur cette affaire.