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Si
l'Algérie est cible des cyberattaques depuis plus d'une décennie, étant le 1er
pays arabe et 14e au monde à être exposé aux attaques électroniques selon un
classement effectué en 2018, le pays a, aujourd'hui et dans l'avenir, plus que
jamais besoin d'affiner sa stratégie de cyber-défense contre cette menace qui
devient, de plus, persistante en parallèle à une numérisation globale de ses
différents départements ministériels et, en général, au développement des
Technologies d'information et de communication (TIC). Le pays est-il blindé
dans ce domaine ? Les responsables à différents niveaux de la hiérarchie civile
répètent souvent que l'Algérie est capable de faire face aux différentes formes
de cyberattaques, alors que le principe, dans ce domaine, veut qu'il ne faille
jamais dire qu'on est en sécurité dans le cyberespace, où l'épée a souvent une
avance sur le bouclier, comme le résument si bien les spécialistes. Et que plus
un pays est numérisé et connecté, plus il s'expose aux cyberattaques. L'Armée a-t-elle
compris ce principe pour alerter à travers un communiqué tout le pays, ses
responsables, ses experts et ses citoyens, à propos de l'intensification
récente des cyber-attaques, coïncidant avec la sortie de notre pays de sa crise
et l'amorce de la phase de construction de l'Algérie nouvelle ? Certainement
que les données sur ce plan en possession des services de l'Armée, en sus de ce
qui est visible pour le commun des mortels sur les réseaux sociaux, ont sonné
le branle-bas de combat. Il s'agit d'une affaire de sécurité
nationale et c'est à l'Armée d'assumer, au premier plan, cette mission de
contrecarrer les cyber-attaques qui sont fomentées par des Etats, dont le
Maroc, Israël et la France représentent la cyber-menace la plus éminente contre
l'Algérie, si l'on se fie aux précédentes actions dans ce contexte, notamment
les deux premiers qui, suite à la consolidation de leur alliance après la
récente normalisation des relations, veulent bien gagner la guerre sans la
faire, ou par le biais d'une cyber-guerre, ainsi que
d'autres activistes individuels à leurs soldes ou nourrissant une haine et une
rancune contre l'Algérie. Bien avant cette alerte du MDN, des voix
expertes en la matière ont appelé le gouvernement, le secteur public, le
secteur privé et les citoyens algériens à une mobilisation et une préparation,
en 2021, contre les cyber-menaces, venant de l'extérieur et qui risquent de
remettre en cause l'unité, la sécurité nationale du pays et celle des citoyens.
Cependant,
si l'adhésion des citoyens à la cyber-guerre, qui
coule de source d'un patriotisme indéfectible, le moment n'est-il pas venu de
faire la part des choses et se rendre à l'évidence que rien n'est gratuit sur
la toile ? L'Etat ne devrait pas compter sur le seul sentiment patriotique pour
faire fonctionner la cyber-machine. La technologie a tout chamboulé, mais le
nerf de la guerre reste le même, en l'occurrence l'argent. Ainsi, le
financement étatique des initiatives privées, sérieuses et efficaces, dans le
cadre de cette mobilisation générale est primordial. Autant la création d'un
cyber-commandement militaire pour diriger l'ensemble des fronts sur le
cyberespace n'est plus à attendre, ni à cacher comme un secret-défense. De
nombreux pays ont créé une cyber-armée structurée, avec des cyber-soldats
engagés dans cette cyber-guerre mondiale
(cyber-sécurité, cyber-défense, cyber-terrorisme et cyber-espionnage). La
mission de protection, de sécurisation et de défense de notre cyberespace est,
certes, une entreprise collective comme le souligne le communiqué du MDN, mais
le rôle de l'Etat est fondamental. Sous tous ses aspects la cyber-sécurité est
intimement liée à la souveraineté nationale.