Les pharmaciens doivent désormais obéir à
de nouvelles modalités de contrôle administratif, technique et de sécurité des
substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes, selon le décret
exécutif n° 21-196 du 11 mai 2021 (modifiant et complétant le décret exécutif
n° 19-379 du 31 décembre 2019). Le nouveau décret paru au Journal officiel le
16 mai 2021 stipule que le cachet du pharmacien doit comporter le numéro de
l'agrément en plus du numéro d'inscription au conseil de l'ordre et le bon de
commande peut être fait par voie électronique (l'original sera remis à la
réception de la commande). En plus des psychotropes cités par la loi 04-18
(articles 02 et 03), le décret concerne les médicaments ayant des propriétés
psychotropes à risque avéré d'abus, de pharmacodépendance et d'usage détourné.
Cette liste sera établie par arrêté interministériel, signée conjointement par
les deux ministères de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière
et de l'Industrie pharmaceutique. Autre nouveauté, la copie de l'inventaire
sera envoyée par la commission de wilaya et non par le pharmacien à la
Commission nationale des substances et médicaments ayant des propriétés
psychotropes, qui a pour mission d'évaluer les rapports relatifs au contrôle en
matière d'importation et exportation de ces substances par les services
compétents du ministère de l'Industrie pharmaceutique, et ce, conformément aux
dispositions de l'article 4 de ce décret, et de proposer les mesures nécessaires
administratives, techniques et de sécurité. L'article 36 de ce nouveau décret
précise que le contrôle des officines en matière de gestion des psychotropes et
assimilés relève de l'autorité du ministère de la Santé, de la Population et de
la Réforme hospitalière. En outre, le décret mentionne que les établissements
pharmaceutiques, les établissements publics et privés de santé et les officines
pharmaceutiques, les médecins prescripteurs, les pharmaciens hospitaliers, les
pharmaciens d'officine et les pharmaciens assistants sont tenus de se conformer
aux dispositions du présent décret dans un délai n'excédant pas trois mois, à
compter de la date de sa publication au Journal officiel. « Le grand souci pour
les praticiens de santé, pharmaciens comme médecins, c'est que le malade soit
pris en otage en raison de la non-publication de la liste des psychotropes et
assimilés. Ce décret va entrer en application d'ici trois mois, c'est-à-dire à
compter de la date de sa publication au Journal officiel, et pour l'heure, la
liste des psychotropes et assimilés n'est pas encore prête pour la publication,
ce qui complique la sensibilisation des praticiens de santé par notre tutelle,
et ce, selon l'article 41 », a indiqué hier à notre journal le vice-président
du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), le Dr Abdelhak Zefizef. Et d'ajouter :
« Tous les intervenants dans le circuit des produits psychotropes et assimilés
sont tenus d'appliquer le décret y compris les prescripteurs et pharmaciens selon
l'article 41 et le plus important, c'est la publication de la liste des
psychotropes et assimilés avant que ce décret n'entre en application ». Il faut
souligner, dans ce cadre, que le SNAPO a exprimé sa satisfaction pour
l'adoption en Conseil de gouvernement de ce décret exécutif. Le SNAPO a affiché
sa détermination pour l'application des dispositions de ce décret du ministère
de l'Industrie pharmaceutique une fois approuvé par le Conseil de gouvernement.
Selon Dr Zefizef, la nouvelle réglementation mettra
fin aux souffrances endurées par les pharmaciens, notamment la condamnation à
la prison à cause de certains produits qui n'avaient même pas les propriétés
des psychotropes.