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Oran :
Avant même le coup d'envoi de la saison estivale: Les solariums illicites et les «parkingueurs» reprennent du service
par Rachid Boutlelis ![]() Durement oppressés par l'impact
de la crise sanitaire, les tributaires d'activités saisonnières, autorisées et
illicites, sont précocement revenus en force, bien avant le coup d'envoi
officiel de la saison estivale. Suscitant des avis mitigés, entre tolérance et
mécontentement, chez les adeptes du bivouac au bord de la mer en cette période
printanière, particulièrement chaude dans les deux sens du terme, les «parasoliers» et les «parkingueurs»
ont spontanément et prématurément repris du service sur les plages et les
venelles serpentant au niveau de la façade maritime de la contrée d'Aïn El Turck et ce, à faveur
d'une nette amélioration des conditions météorologiques. Nombre de familles,
fuyant l'humidité suintant du béton et l'exiguïté empestant la moisissure dans
les cités-dortoirs dépourvues d'esthétique des
banlieues oranaises, en quête d'un bol d'air iodé, convergent ces derniers
jours vers cette contrée pour déstresser notamment et faire profiter à leur
progéniture les joies que procure la trempette après un éprouvant confinement
et un mièvre ramadhan légendaire, qui s'est sordidement illustré à travers une
hausse inédite de la mercuriale.
Notons que la crise sanitaire a épouvantablement décuplé les affres de l'indigence chez ces tributaires desdites activités dans le chef-lieu, à l'instar des trois autres municipalités de la daïra d'Aïn El Turck. En effet, selon les témoignages glanés par Le Quotidien d'Oran, les mesures édictées durant le confinement ont confronté nombre de tributaires d'emplois saisonniers, qui ont flirté avec la débine. Ils n'ont néanmoins pas omis «de saluer la décision des autorités sanitaires» qui, ajoutent-ils, «demeure juste et incontournable pour prétendre être en mesure d'éradiquer définitivement la funeste épidémie du coronavirus» avant de conclure prudemment «à quelque chose malheur est bon». Un dilemme qui affecte notamment ceux qui dépendent des misérables recettes rapportées par des activités saisonnières qui, selon leurs déclarations, leur permettent tout juste de survivre. «L'ironie du sort offre l'opportunité à ces parkingueurs de justifier leur écorne à travers le fait qu'ils s'échinent exclusivement durant l'été pour tenter de nourrir leur famille et tenter un tant soit peu de surmonter l'opprobre dans lequel ils se débattent en période hivernale», a philosophé un quadragénaire venu d'Oran avec sa famille pour profiter du soleil sur une plage de la localité de Bouisseville. Toujours est-il que selon le constat établi par Le Quotidien d'Oran, les parkingueurs se sont installés en force ces derniers jours en innovant leur activité informelle et ce, en sollicitant des rabatteurs qui ont pour tâche d'orienter les éventuels clients vers leur lieu de prédilection. Identifiables à travers le port d'un gilet fluorescent de couleur verte pistache et orange, ces pseudo-gardiens se sont adjugé le droit de soumettre les automobilistes à leur dictat, en leur exigeant de débourser le droit de stationnement, qu'ils fixent à la tête du client. La nouveauté dans cette activité illicite saisonnière s'identifie à travers le fait que ces individus, exhibant ostentatoirement des gourdins, n'ont pas hésité dans certaines zones essaimées à travers la daïra, très prisées par les vacanciers, à exiger, sans avoir froid aux yeux, pas moins de 100 dinars pour un stationnement de quelques minutes. Présents sur les lieux du matin jusqu'à une heure tardive de la soirée, ces individus n'hésitent pas à réagir en représailles à la moindre réticence que manifeste éventuellement l'automobiliste. «Ces contrevenants justifient leur transgression à travers le fait qu'ils ont été autorisés mais sans toutefois montrer patte blanche», ont regretté avec amertume d'autres interlocuteurs. Il importe de noter dans cette optique que le wali a instruit les responsables des communes côtières de Bousfer, d'El Ançor et d'Aïn El Turck pour désigner les aires de stationnement et ce, dans le but d'appliquer le processus de perception des taxes de concession durant la saison estivale. Ces directives visent en fait à assainir la situation dans cette activité saisonnière qui s'est illustrée ces dernières années dans la contrée d'Aïn El Turck à travers une incroyable anarchie. Pour le besoin, une commission vient d'être installée dans chacune de ces trois municipalités et ce, pour recenser les espaces de stationnement de véhicules au cours de la saison estivale, indique notre source. Notons encore que, selon les instructions du wali, les espaces de stationnement doivent être délimités de manière visible avec des supports d'orientation adéquats, en affichant bien en évidence la tarification appliquée, qui sera fixée en commun accord avec l'opérateur dans le contrat de concession de droit de stationnement. Le chef de l'exécutif a également exhorté les responsables des communes côtières à faire appliquer les directives relatives à la gratuité des plages. Toujours est-il que la nouveauté réside dans le fait que les exploitants des solariums respectent, pour une fois, les règles en vigueur, en n'installant leurs équipements que sur demande des estivants et en ne s'opposant plus à l'installation des parasols des estivants. La police et la gendarmerie des plages veillent au grain en effectuant régulièrement des rondes. |
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