Le squat des terrasses
prend de plus de plus d'ampleur dans plusieurs quartiers de la ville d'Oran.
Plusieurs immeubles au cachet architectural sont désormais livrés à ce
phénomène. Une véritable plaie pour le patrimoine immobilier d'Oran. Il suffit
de sillonner les principales artères du centre-ville pour constater la gravité
de la situation, car les familles qui occupent les lieux n'hésitent pas à
transformer une buanderie, un bien commun, en une habitation ou carrément à
construire un appartement au point de défigurer toute la bâtisse. Cet état de
fait risque d'engendrer le pire pour de nombreux habitants qui ont tenu à
dénoncer les conséquences d'un tel phénomène. Car, en plus de la vétusté de
certains immeubles, ériger une habitation en un étage ou deux met en péril la
vie de tous les occupants, estime-t-on du côté des riverains qui lancent un
appel aux autorités locales pour lancer des opérations de contrôle afin de
stopper cette dérive. A l'exception des immeubles propriétés privées qui ont su
préserver ce patrimoine, toutes les bâtisses biens publics sont confrontées à «
ces bidonvilles intra-muros », de quoi susciter la colère de nombreux oranais
jaloux de leur ville. Un premier recensement, effectué il y a une dizaine
d'années, a ciblé les familles qui squattent les terrasses et les buanderies
des 200 immeubles inscrits dans le programme de réhabilitation du vieux bâti à
Oran. L'opération a touché les immeubles situés à la rue Larbi Ben M'hidi, la rue Mohamed Khemisti,
les Aurès, les boulevards Khedim Mustapha
(ex-Stalingrad) à Sid El Houari et Maâta Mohamed El
Habib et le bilan a révélé qu'ils sont plus de 600 familles à occuper des
constructions illicites érigées sur les terrasses de ces immeubles. En dépit
des importants programmes d'habitat et des différentes opérations de relogement,
plusieurs familles occupent les parties communes des immeubles. Le moindre
espace est détourné. Dépourvues du strict minimum des conditions de vie
requises, pas d'aération, cohabitation avec les collecteurs de toutes sortes,
taux d'humidité surélevé, odeurs nauséabondes des circuits d'assainissement,
mitoyenneté avec les rats et autres insectes de tous genres, caves, terrasses
et buanderies n'ont pas été épargnées. Nourries par l'espoir d'avoir un
logement social, certaines familles n'hésitent pas à débourser de grandes
sommes pour acheter une cave ou une pièce sur une terrasse. Cette situation a
mis ces habitations au centre d'un commerce juteux. Malgré la mise en place par
l'OPGI d'une commission pour le recensement de son patrimoine détourné par des
tierces personnes, le phénomène amplifie de jour en jour. Pour faire face à
cette situation, les services de la wilaya ont, semble-t-il, pris la décision
d'assainir la situation de ces familles en procédant à l'élaboration d'une
banque de données qui permettra de distinguer les nécessiteux des véritables
squatteurs.