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«La ruée de certains pays vers la
normalisation avec Israël sans la paix est un soutien à son régime d'apartheid
(...), Israël est en train de falsifier l'histoire en transformant les lieux
sacrés des musulmans et en changeant leurs noms ».
C'est ce qu'a soutenu, hier, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryadh Al Maliki, lors de son intervention dans la réunion «extraordinaire d'urgence» que le Comité exécutif de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a tenu par visioconférence sous la présidence du ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal Benfarhane. Ce n'est qu'après 7 jours de massacres ininterrompus des Palestiniens et des destructions massives de leurs habitations par l'entité sioniste que les pays membres de l'OCI ont décidé de réunir «en urgence» leur Comité exécutif au niveau de leurs ministres. Le MAE palestinien dénonce «le régime d'apartheid israélien et son idéologie raciste, ses destructions, ses tueries et les attaques terroristes des colons contre le peuple palestinien sous les cris «mort aux Arabes» et en l'absence de sanctions contre Israël qui agit en toute impunité». Al Maliki considère que «les atteintes et la profanation des lieux saints et contre El Qods sont des atteintes contre tous les Arabes et tous les musulmans». Il fait savoir que depuis le 11 mai à ce jour, «il y a eu plus de 10 000 Palestiniens déplacés». Il souligne que «la cause palestinienne doit rester la cause centrale de la nation arabe et musulmane et El Qods doit en être le cœur». Al Maliki demande «la constitution d'un front mondial contre les crimes de la colonisation dans les territoires occupés». Les autorités palestiniennes veulent aussi que «le Conseil de sécurité de l'ONU, les institutions des droits de l'Homme et la Cour pénale internationale interrogent Israël sur ses crimes et la confrontent à ses violations du droit international, il faut le sanctionner». A l'instar des MAE des pays membres de l'OCI, le chef de la diplomatie palestinienne appelle à la mise en œuvre des résolutions onusiennes notamment la 2334». Votée le 23 décembre 2016, la résolution qui rappelle la non application de nombreuses d'autres «exige de nouveau d'Israël qu'il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est». «On ne partira pas !» Al Maliki demande au Conseil de sécurité et à la communauté internationale d'assurer la protection aux Palestiniens. En lançant un «on ne partira pas» bien ferme, il appelle en outre à l'application de la résolution 194 votée, celle-là, le 11 décembre 1948, suite à l'exclusion de 725 000 Palestiniens sur les 900 000 qui vivaient dans les territoires que l'entité sioniste a accaparés. C'est ainsi que le monde et les pays arabes ont assisté impuissants voire consentants à l'exil de tout un peuple et son assignation à vivre dans des camps de réfugiés. La résolution impose depuis 48 le retour de tous les réfugiés palestiniens mais il n'en est rien à ce jour. Pire, Cheikh Jarah se dresse depuis lundi dernier comme nouveau témoin d'un accaparement des territoires palestiniens par Israël en toute impunité et en violation flagrante du droit international. «Nos libertés et nos droits ne sont un don de personne ni d'aucune partie, notre peuple n'abdiquera pas ni ne se rendra», a martelé hier Al Maliki. Organisée à la demande de l'Arabie Saoudite dont le prince Mohamed Ben Salmane en est le président du Sommet, la réunion d'hier a permis au MAE saoudien Fayçal Benfarhane qui l'a présidée de «dénoncer et condamner tous les plans, actions et décisions d'Israël» et d'appeler «la communauté internationale à œuvrer pour l'arrêt immédiat des agressions et cette escalade dangereuse, et la reprise des négociations en faveur de deux Etats». Le MAE turc dénonce «les agressions d'Israël qui tente de faire sortir tous les Arabes d'El Qods (...)». Il a noté «l'échec du Conseil de sécurité de l'ONU à cause du véto des Etats-Unis» Il appelle à la protection du peuple palestinien et des lieux saints par une force internationale, «il faut des mesures urgentes et concrètes». La Turquie recommande «la création de nouvelles alliances avec les pays qui ont les mêmes visions que nous(...), après toutes ces pertes à Ghaza, on ne doit pas se contenter de communiqués, il faut aller sur le terrain, c'est notre responsabilité au niveau de l'OCI, il faut une commission d'enquête internationale pour constater les violations des lois et des droits par les autorités civiles et militaires israéliennes, il faut un mécanisme pour mettre en œuvre les résolutions onusiennes». «A ceux qui ont perdu la boussole» Il a accusé «ceux qui ont perdu la boussole et ont couru vers Israël, ce qui est contraire aux principes de notre organisation, si on l'accepte, comment voulez-vous qu'on demande aux autres dans le monde de condamner Israël ?!?, il faut qu'on prenne une décision tranchante». Le MAE iranien a d'emblée déclaré que «Israël ne comprend que le langage de la résistance, il veut diviser le monde musulman, la cause palestinienne n'est pas seulement arabe et musulmane mais elle est mondiale». Il appelle l'ONU «à tenir une assemblée générale pour condamner Israël». Il affirme qu' «on doit s'opposer aux Etats qui mettent sur un pied d'égalité la victime et le bourreau, il faut un contrôle, une enquête sur ce qui se passe». Il a rappelé que «Human Rights Watch considère dans son rapport Israël comme un régime d'apartheid, l'OCI doit enquêter sur les crimes contre les Palestiniens». Le chef de la diplomatie iranienne assure que «l'Iran est prêt à mettre un terme à toutes les frictions et les divergences et pousser à la création de l'Etat palestinien avec comme capitale El Qods». Le MAE égyptien a proposé entre autres que «les pourparlers soient directs avec Israël à travers les délégations égyptiennes ou alors au sein de l'ONU et avec l'aide de la communauté internationale». Présent au Conseil des ministres tenu hier, le MAE algérien Sabri Boukadoum a fait lire son allocution par son directeur général de la communication, de l'information et de la documentation, et porte-parole, l'ambassadeur Nouredine Sidi Abed. «Depuis la nakba, les violations flagrantes par Israël continuent depuis plus de 70 ans, l'Algérie dénonce et condamne fermement les crimes, les tueries, les destructions et les exclusions(...), ce qui met à mal le système multilatéral(...)» et appelle « à l'arrêt immédiat des massacres». L'Algérie réaffirme par la voix de son MAE son soutien à la cause palestinienne, une cause fondamentale de décolonisation et souligne que «le Conseil de sécurité a la responsabilité historique, humanitaire et morale pour assurer le respect des règles de base du droit international, il faut qu'il y ait une position courageuse et des décisions ». Alger veut la reprise des négociations «pour la création de l'Etat palestinien avec El Qods comme capitale». L'initiative arabe de paix déterrée ? Pratiquement tous les participants ont appelé à mettre en œuvre l'Initiative arabe de paix. Initiative que le roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud a proposé en 2002 au sommet de la Ligue arabe organisé à Beyrouth et a été approuvée en 2007 par le sommet de Riyadh. Elle repose sur la possibilité d'établissement de relations entre le monde arabe et Israël sous condition de son retrait total des territoires qu'il occupe depuis 67 et du retour des réfugiés palestiniens. L'initiative a été totalement ignorée par Israël à ce jour. Les travaux de l'OCI ont continué pendant plusieurs heures à huis clos. Le Comité exécutif au niveau des MAE des pays membres en est sorti avec une longue résolution de 18 points dont les plus importants :«1- Condamne dans les termes les plus vifs les agressions brutales menées par Israël, puissance occupante, contre le peuple palestinien, son territoire, et ses sanctuaires(...) ; 2- Met en garde particulièrement contre les répercussions dangereuses de la politique israélienne consistant à attiser de manière fréquente et délibérée les sensibilités religieuses et provoquer les sentiments du peuple palestinien et de l'ensemble de l'Oummah islamique en intensifiant ses agressions contre les fidèles(...) ; 3- Exige d'Israël, puissance occupante, qu'il cesse toutes ses violations, y compris son manque de respect pour le caractère sacré des lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et qu'il ne touche pas à son caractère historique et son statut juridique, et réaffirme qu'Israël est une puissance occupante qui n'a absolument aucun droit légitime dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, et que toutes les mesures affectant son statut sont nulles, non avenues et sans effet juridique(...) ; 4-.Réitère son rejet et sa condamnation de la colonisation de peuplement israélienne en cours du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la mise en place d'un régime d'apartheid, notamment à travers la construction de colonies de peuplement, la destruction de propriétés palestiniennes, la construction du mur d'expansion et la confiscation de terres et de maisons, et réaffirme que tous ces actes constituent de graves violations du droit international et s'apparentent à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité pour lesquels l'occupation devrait rendre compte, tout comme son régime colonial devrait faire l'objet de boycott et de sanctions(...). Le SG de l'ONU recommande «une solution politique négociée» La résolution de l'OCI appelle en outre à faire front contre ces mesures illégales à tous les niveaux et à prendre rapidement des mesures internationales pour y faire face.(...). 5- Tient Israël, puissance occupante, pleinement responsable de la détérioration de la situation en raison de ses crimes systématiques contre le peuple palestinien dans tout le Territoire palestinien occupé(...) ; 6- Appelle à une action judiciaire internationale, par le biais des tribunaux internationaux compétents et des divers organismes des Nations Unies, en vue de contraindre Israël, puissance occupante, à verser les réparations matérielles et morales nécessaires pour les dommages causés à l'infrastructure palestinienne et aux propriétés publiques et privées (...), ; 17-Décide d'agir de toute urgence et d'entamer les contacts nécessaires pour mettre en œuvre cette résolution et en transmettre le contenu à toutes les parties compétentes ; 18- Charge le Secrétaire général de prendre contact avec la Présidente de la Commission européenne, le Secrétaire général des Nations Unies, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme et autres représentants des organisations et groupements internationaux compétents afin de leur transmettre le contenu de cette résolution, et INVITE les Conseils des ambassadeurs de l'OCI dans les pays du monde et dans les organisations internationales à agir de toute urgence pour transmettre le contenu de cette résolution aux Etats et organisations auprès desquels ils sont accrédités». Hier, depuis 15h, le Conseil de sécurité se réunissait virtuellement en séance extraordinaire d'urgence pour la 3ème fois en l'espace de 7 jours, cette fois à la demande de la Chine. Le SG de l'ONU s'est dit désolé «pour les morts en Israël et les morts à Ghaza» et a demandé à ce que «ces tueries cessent tout autant que le lancement des missiles (....)». Antonio Guterres appelle à la reprise des négociations pour deux Etats, pour une solution politique négociée pour la paix. |
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