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Le
monde est entré en guerre contre le terrorisme islamiste. Et dans une guerre de
cette envergure, le droit, la morale ne sont plus de mise, puisque l'ennemi
lui, ne semble reconnaître aucune. Derrière cette militarisation planétaire et
ce dark sécuritaire, dirigés contre une religion et
ses adeptes, l'Occident cacherait-il son vrai jeu et ses vrais enjeux ? Cet
acharnement porterait-il dans sa soute, des visées obscures, voire carrément
millénaristes qui échappent au traitement judiciaire classique ?
Depuis la fin du 20e siècle, le terrorisme islamiste est devenu métastasique, Il n'a épar gné aucune région du monde y compris la sienne. Ce phénomène a exigé donc une réponse mondiale, de celle qui se plaît à être appelée «la communauté internationale». La guerre mondiale contre le terrorisme islamiste, survenue après l'attaque terroriste du 11/09 à New York, avait imposé au monde alors, sa propre logique militaro sécuritaire et sa diplomatie agressive. L'Amérique a été traumatisée et le monde se devait de l'être encore plus ! L'administration Bush.Jr a produit alors sa propre littérature : «l'axe du bien et l'axe du mal», «celui qui n'est pas avec nous est contre nous», «le monde libre est en guerre contre la barbarie». Cependant, les propos les plus saugrenus tenus par le président américain, l'ont été au téléphone, en 2003 avec Jacques Chirac, juste avant la guerre contre l'Irak pour l'inciter à rejoindre sa coalition. Celui-ci lui disait alors que «Gog et Magog sont à l'œuvre au Proche-Orient «,» les prophéties bibliques sont sur le point de s'accomplir». Des propos qui ont stupéfié J. Chirac. La plus grande démocratie au monde, venait alors d'ouvrir une porte aux thèses «complotistes». Le droit profane, si bien ancré dans sa constitution, venait de céder la place à un droit biblique qui a engagé le monde et où la juste mesure ne parlait plus à personne. Pour rappel, la théorie du complot fut mentionnée pour la première fois en 1945 par Karl Popper qui récuse l'idée qu'un événement politique pouvait être causé par l'action concertée et secrète d'un groupe de personnes qui avait intérêt à ce qu'il se produise, plutôt que par le déterminisme historique ou le hasard. L'Occident s'est lancé alors dans une guerre planétaire contre un ennemi qui se confondait avec un milliard neuf cents millions de musulmans, soit 24% de la population mondiale. D'une manière ou d'une autre, ce monde musulman, devait payer la facture. En guise de dissuasion, l'Afghanistan et l'Irak ont été les premiers à subir le courroux de l'Occident et sa puissance feu. Si la guerre en Afghanistan avait quelques alibis recevables, celle contre l'Irak, quant à elle, était une preuve de plus, en faveur du complotisme, puisque ses alibis n'étaient qu'une pure machination d'États, fabrication de preuves et fabulation diplomatique. Les autres pays, quant à eux, furent enrôlés bon gré mal gré dans des opérations sécuritaires secrètes qui s'inscrivaient dans le temps et en connivence avec les services étrangers, en dehors de tout cadre légal ou juridique. Les divulgations de Wikileaks et les révélations fracassantes d'Edward Snowden, ont nourri substantiellement la théorie du complot. Des millions de documents relatifs à la guerre en Irak, en Afghanistan, en Syrie, violations des droits de l'homme par des dizaines de pays à travers le monde, Guantanamo, l'espionnage, système d'écoute et captation des métadonnées téléphoniques et Internet, ont été publiés. Snowden déclare alors que « mon seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui ».Le web deviendra alors une sorte de caisse de résonance mondiale de la rumeur et des histoires du complot, des plus paranoïaques aux plus probables. Les États feignent ignorer ces théories, en même temps, ils traquent leurs adeptes, car ils craignent voir la vérité rejaillir via ces canaux et mettre à mal la version officielle. Du côté musulman, il n'y a aucun doute, cette cabale à connotation» biblique «en terre d'islam, selon les propos mêmes du président Américain, ajoutée à l'éternel conflit Israélo-palestinien, ont nourri davantage la théorie du «complot judéo-chrétien» contre l'islam qui aurait commencé avec les croisades. Le terrorisme islamiste et la lutte mondiale qu'il a suscitée, ne seraient alors qu'une croisade bis. Une guerre menée par une civilisation dominante contre une autre en déclin, pour l'empêcher de se redresser et du coup, réaffirmer sa suprématie sur le monde. Sachant que l'histoire bégaie et qu'elle n'est écrite que par les guerres et le sang, l'Occident s'est vite retrouvé pris en étau entre les exigences de la paix et son tic hégémonique.En aidant donc à la montée du radicalisme religieux dans nos contrées et par ricochet, du djihadisme sous sa nouvelle mouture, le terrorisme islamiste, son double jeu était flagrant. La grande révolte Arabe de Bas du formulaire1916/1919 contre les Turcs et l'enrôlement des Bédouins du Hedjaz par l'agent de liaison britannique, Sir Lawrence d'Arabie, sous la bannière Wahabbiste, celle-là même qui deviendra par la suite, le terreau idéologique du terrorisme moderne, en est une preuve. L'autre instrumentalisation du radicalisme religieux, fut la guerre en Afghanistan de 1979 à 1989, dans laquelle les Djihadistes multinationaux furent appelés : «les combattants de la liberté». Le péril rouge prévalait alors sur le péril vert qui n'allait pas tarder à prendre sa place sur l'échiquier géopolitique occidentale. Selon les musulmans, adeptes des thèses complotistes, l'Occident est toujours fidèle à son modus operandi pour en finir avec cette religion qui lui posa moult défis. En intramuros, cette stratégie consiste à combattre l'islam par l'islam. En extramuros, diaboliser l'islam, le ternir aux yeux du monde par des actes terroristes immondes, de nature à choquer les consciences. L'islam sera alors indéfendable et tout ce qui se fera contre les musulmans au titre de cette sale guerre, sera justifiable. Bien que le terrorisme islamiste soit un fait indéniable, indéfendable et que nul n'a le droit de le dédouaner et encore moins de le cautionner, il est cependant utile, de distinguer entre ses trois variantes : le terrorisme djihadiste doctrinal réel, le terrorisme fonctionnel utile et la lutte contre le terrorisme, devenue elle-même, une forme de terrorisme d'Etat. Ces deux dernières ne seraient alors que les deux facettes d'une même monnaie, portant l'effigie du»dark sécuritaire». La sale guerre contre le terrorisme islamiste, serait alors au centre de cette thèse «complotiste». En effet, dans le cadre de cette guerre, il fallait trouver des zones de non-droit, loin des regards et de questionnements. Le centre de détention de Guantanamo et certains pays arabes, étaient les mieux indiqués pour mettre en pratique ces violations inédites aux droits humains. On en a eu un arrière goût, lors de la polémique suscitée par les avions de la terreur qui acheminaient des présumés djihadistes pour les torturer dans ces pays, entre 2001/2014. Des histoires rapportées, portant sur des persécutions et des tortures secrètes et inédites qui s'inscrivent dans le temps, perpétrés en catimini contre des innocents qui n'ont rien à voir avec le terrorisme. Ses protagonistes, ce sont les services d'un pays du Sud de la méditerranée, d'abord chez elle, puis relayés chez nous, par les nôtres. Celles dont je parle plus particulièrement, recouvrent l'aspect d'expérimentations de psychiatrie sécuritaire, via des moyens aériens inédits qui visent à conditionner la victime, interférer dans tous les aspects de sa vie, familiale, affective, professionnelle ou ses études. Le but, l'empêcher de vivre comme tout un chacun, le déstabiliser pour la diriger, au mieux, à collaborer et au pis, le rendre fou commettre l'irréparable. L'Espagne, et depuis le scandale des Gal's, n'a pas bien appris encore la leçon. Ces procédés machiavéliques, pavloviens, de nature coercitive et digne du stalinisme, prouvent une fois encore, que l'Occident, et à défaut d'être complotiste, souffrirait d'une TDI (troubles dissociatifs de l'identité), entre ce qu'il prétend être et ce qu'il serait en réalité. En tout état de cause, cette guerre planétaire contre le terrorisme islamiste, nargue aussi bien le droit que la morale. À qui profite la persécution secrète des innocents, ainsi que le crime terroriste ? À elle seule, la réponse à cette question est à même de nous fournir la pièce maîtresse de ce puzzle. Selon la théorie complotiste, le dark sécuritaire, et maîtrisant parfaitement l'idéologie, le langage et le mode opératif, de pensée djihadiste, ainsi que les techniques de psychiatrie sécuritaires, est capable de fabriquer des candidats djihadistes, à volonté. Des terroristes qui pour la plupart, vivaient légalement en Occident et ne pouvaient même pas éternuer sans que les services de ces pays ne le sachent, arrivent quand même à passer à l'acte. De deux choses l'une ou bien que ces services sont incompétents, en dépit des moyens humains et technologiques mises à disposition, ou pis encore, ils en seraient eux-mêmes les facilitateurs. Dans tous les cas, «Allahou Akbar», reste une signature suffisante et une condition sine qua non pour ne plus confondre l'ennemi. Selon cette hypothèse complotiste, ce dark sécuritaire, trierait sur le volet des individus de confession musulmane, vivant sur son sol. Bien que la prédisposition à la radicalisation soit le critère le plus déterminant dans ce processus d'enrôlement, ceux de la précarité sociale, de la vulnérabilité psychologique, du niveau d'instruction et de culture seraient quant à eux, des critères favorisants. «Travaillés» , via des procédés de psychiatrie sécuritaire, ces candidats seront, et à la faveur d'événements pertinents, relevant de l'actualité, lancés comme des zombies, dans des voitures béliers ou pour éventrer ou égorger des malheureux, passants, enseignants ou des employés. Les Musulmans, adeptes de cette théorie, sont unanimes ! La plupart des attentats terroristes commis en Occident après le 11/09, sont une pure fabrication sécuritaire, sous l'égide d'une élite mondiale, indéboulonnable qui a une mainmise sur la finance, les médias, la décision sécuritaire et parfois même sur le judiciaire. Celle-ci travaille en faveur de l'embrasement global et tire les ficelles de loin. Elle n'a aucun mal à sacrifier sa propre population pour des enjeux plus grands. Le timing des attentats et des attentats-rappels, n'est pas fortuit. Il répondait toujours à des impératifs de politique interne ou des agendas de géopolitique externe. Le but, maintenir le monde sous pression sécuritaire et le figer dans cette configuration martiale poste 11/09 contre l'islam. Ce terrorisme utile qui arrive à frapper là où il veut et quand il veut, en dépit des moyens titanesques engagés pour le contrer. Concernant le terrorisme islamiste au Sahel et en Afrique subsaharienne, les enjeux économiques, les richesses naturelles dont regorgent ces régions, ainsi que la présence d'une main d'œuvre terroriste bon marché et influençable, sont de nature à fournir des bribes de réponses. L'assassinat et la prise d'otages de citoyens Occidentaux, offriraient quant à eux, un alibi légal pour intervenir dans ces contrées. Alors que la présence même de ces forces est un facteur de déstabilisation de ces pays. Selon les complotistes musulmans, et bien que le contexte actuel ne soit d'aucun rapport avec ceux de l'Afrique noire des années 60/90, la présence militaire française en Afrique, et à toute proportion gardée, renvoie inconsciemment à Bob Denard, ce mercenaire anticommuniste qui parrainait la déstabilisation politique et les coups d'État dans ce continent, souvent avec l'aval de l'hexagone. Lutter contre un terrorisme qui ne communique pas ou que l'on communique pour lui, juste pour cautionner certains actes, est de nature à alimenter encore plus cette théorie du complot. On l'a vu avec la sinistre Al-Qaïda, et l'abominable Daech, sa version revue et améliorée. Du côté Occidental, la théorie du grand remplacement, la conspiration islamo-gauchiste et le complot de l'internationale ikhwaniste, alimente l'hystérie portée par l'extrême droite et les prophètes de l'affolement. Pour eux, le terrorisme islamiste, n'est qu'une aile militaire de l'islamisme sunnite. Ce dernier cacherait ses vraies intentions derrière la Taqîya, la dissimulation ; une pratique pourtant chiite. Ils soutiennent que le terrorisme islamiste est intrinsèque à l'islam lui-même. La connexion entre terrorisme et islamisme est bien ancrée dans l'esprit des Gaulois, plus particulièrement. Victimes de son nombre, l'émigration musulmane ne tardera pas à rejoindre, elle-aussi, le wagon des passagers indésirables en terre de Marianne, à côté de la violence urbaine, l'islamisme et du terrorisme islamiste. Nos régimes qui ont un pied dans le terrorisme et un autre dans l'antiterrorisme, sont devenus en quelque sorte, les garants de «la déislamisation politique» de leur pays. En contrepartie de cette prestation de service, l'Occident qui veille sur son pré carré colonial, doit mettre en sourdine ses réclamations conjoncturelles, concernant l'état des libertés, de la démocratie et le registre des droits de l'homme dans ces pays et leur assurer une couverture face aux instances internationales, en relation avec ces questions. Ces valeurs «civilisationnelles», n'étaient alors que des étendards que l'Occident agitait pour faire pression sur ces régimes pour les emmener paître là où il veut. Au nom de cette guerre sans territoire défini, ni armée régulière en face, ni temps imparti, la liberté est sacrifiée sur l'autel du tout sécuritaire et la démocratie est prise en otage sans rançon aucune pour la libérer. Le danger est partout et nulle part et la sécurité globalisée n'intervient qu'une fois le terroriste ayant accompli son forfait, généralement pour le liquider. Soumises à la peur de la menace terroriste, qui se dresse sur leur tête, telle une épée Damoclès, les sociétés occidentales sont appelées à faire plus des concessions sur leurs libertés individuelles et collectives. Pis encore, admettre des violations inédites aux droits de l'homme par des procédés secrets de psychiatrie sécuritaire, ciblant des pauvres innocents des années durant. Si le monde occidental, le sait, il est coupable de ne pas réagir et s'il ne le sait pas encore, il est temps qu'il le sache, car il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Autrement, et malgré notre affection envers l'Occident, culture et valeurs ; être un être humain ne signifierait plus la même chose, que l'on soit de ce côté-ci de la Méditerranée ou de l'autre, car on appartiendrait plus alors à la même humanité. |
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