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Projet «PEBLA» de protection du littoral: Les femmes s'y mettent

par M. Mehdi

Lancé en janvier 2020, dans le cadre d'un partenariat entre le ministère de l'Environnement avec la Coopération Allemande au Développement (GIZ), le projet «Protection de l'Environnement et du Littoral Algérien (PEBLA)» vise le renforcement des «résultats phares» de son prédécesseur, le programme «Gouvernance Environnementale et Biodiversité (GENBI)» mis en œuvre, entre 2014 et 2019, par le ministère de l'Environnement en partenariat avec la Coopération Allemande au Développement (GIZ). Il s'agit particulièrement de la création et le développement de coopératives pour la mise en valeur de ressources biologiques terrestres et marines.

Le projet PEBLA est dédié à «l'amélioration de la gestion intégrée des côtes algériennes». Trois wilayas pilotes, Annaba, Skikda et Oran, ont été choisies pour la mise en œuvres des activités du projet qui s'étendront jusqu'au 31 décembre 2022.

Le projet est structuré autour de trois grands axes : «l'actualisation de la Stratégie Nationale de la Gestion intégrée des zones côtières» ; «la mise en valeur des écosystèmes terrestres et marins» ; et le «développement de modèles de gestion des aires protégées marines et classement de nouvelles zones en aires protégées».

Les activités du projet sont axées sur l'amélioration de la «gestion intégrée des zones côtières» (GIZC) et le «développement des connaissances et des compétences des parties prenantes». Doté d'un «plan d'action budgétisé» et d'un «système de suivi», le projet fournit des conseils aux «organisations partenaires» en matière de «gestion des données, des systèmes d'information géographique, de communication et de relations publiques». Depuis la mise en œuvre du programme GENBI, suivi par le projet PEBLA, nombre de coopératives, toutes exclusivement féminines, ont vu le jour, dans la région d'Annaba et El Tarf. Il s'agit des coopératives «Arbre d'Eden», «Arom Mex», «Green Women», «Fleur de l'Edough», et «Miel de l'Edough».

Un potentiel à développer

La première à voir le jour est la coopérative «Arom Mex», de «valorisation des plantes médicinales et d'herbes aromatiques, et d'extraction de l'huile de lentisque», située dans la Commune de Bougous, à El Tarf, près du barrage de Mexna. La région, qui abrite le parc national d'El Kala, détient un immense potentiel «d'espèces typiques de la région méditerranéenne : liège, eucalyptus, plantes aromatiques et médicinales dont lentisque, laurier, myrte, menthe sauvage, lavande sauvage... etc.» Outre la «protection de la nature et le développement humain», les projets, GENBI puis PEBLA, visent la «fixation des populations rurales».

Quelques mois après sa création, la coopérative féminine «Arom Mex» comptait déjà 24 membres. Leur activité principale est la cueillette de baies de lentisque, appelé aussi «pistachier lentisque», pour en extraire, après séchage, de l'huile.

En 2019, la coopérative «Arom Mex» décroche un contrat avec une entreprise privée, spécialisée dans le développement la filière des «Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM)». L'entreprise en question achète, «en gros et au prix du détail», toute la production de l'huile de lentisque.

Selon la présidente d'«Arom Mex», Mme L. Fouel, la coopérative a également développé une formation pour la production de savons traditionnels, pour améliorer les ressources de ses membres. Les revenus de la coopérative proviennent également des ventes directes lors des salons et expositions organisées au niveau national et dans la région de Annaba et El Tarf.

«Toute aide est la bienvenue»

Interrogée sur les activités de «Arom Mex» depuis le début de la crise sanitaire Covid-19, Mme Fouel avoue que l'avènement de cette épidémie a sérieusement réduit les activités de la coopérative. «Nous ne faisons plus, depuis plus d'une année, de déplacements pour les expositions et les ventes directes, ce qui a non seulement réduit nos revenus, mais également empêché de réaliser nos projets de développement, dont l'achat d'équipements comme un distillateur pour la fabrication d'huiles essentielles». Outre la crise sanitaire, deux facteurs ralentissent le développement de la coopérative. Il s'agit de la sècheresse, qui a «fortement réduit» la cueillette des baies de lentisque, et du «coût de location» du local de la coopérative. «Nous payons une location annuelle, à 5000 DA/mois, pour activité saisonnière. C'est une charge difficile à supporter», ajoute Mme Fouel, présidente de la coopérative «Arom Mex».

«Nous avons sollicité l'aide des autorités locales pour le coût de la location. Nous attendons leur réponse», précise notre interlocutrice.