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L'Etat
algérien reste déterminé au sujet de la récupération de l'argent transféré
illicitement à l'étranger. Le Président de la République a réaffirmé dans ce
sens que son engagement reste intact sur ce plan malgré les difficultés
rencontrés sur le terrain. Ailleurs, on ne fonctionne pas sur des affinités
sentimentales, a-t-il dit dimanche soir, lors de sa
rencontre périodique avec la presse, et la récupération des fonds détournés requiert un mécanisme juridique adéquat, dont le prononcé de
jugements définitifs dans les affaires intentées à l'encontre des auteurs, et
qui se trouvent encore pendantes devant la Cour suprême. Ajoutant dans ce
contexte que les pays de l'Union européenne sont tous animés de bonne intention
pour une collaboration sur ce dossier, restent seulement les endroits secrets
où ont été placés les fonds détournés qui sont difficiles à chasser,
contrairement aux biens immobiliers qu'on peut spécifier plus facilement. Mais,
laisse-t-il entendre, les auteurs de ces détournements « devront, un jour,
dévoiler les emplacements secrets de ces fonds », et ce « dans leur propre
intérêt ». Laissant croire qu'il y a bien des efforts engagés dans ce cadre
avec les auteurs, eux-mêmes, des négociations, peut être,
pour révéler ces lieux secrets où ils gardent caché l'argent qu'ils ont
transféré à l'étranger. Et, pour dire que les choses avancent bien sur ce
dossier, le Président de la République a évoqué, à ce propos, de «bonnes
nouvelles à annoncer durant le mois courant», rappelant que les ambassadeurs
d'Algérie à l'étranger ont entamé des démarches pour la récupération de biens
immobiliers, citant la récupération à Paris de «44 biens immobiliers, dont des
appartements et des châteaux». A la question de savoir s'il existe un
inventaire des fonds détournés en Algérie, le Président Tebboune
a relevé que ce qui a été récupéré reste «insignifiant» par rapport aux crédits
bancaires accordés. Des crédits s'élevant à près de 6.000 Mds Da, dont
uniquement 10 à 15% ont été récupérés jusqu'à l'heure actuelle, a-t-il fait savoir.
Sur un autre plan financier, qui a pris la part du lion dans le débat, il a estimé le montant des fonds en circulation dans le marché parallèle entre 6.000 et 10.000 milliards de DA, soulignant que les mesures adoptées pour drainer une partie de cet argent, notamment avec la généralisation de la finance islamique, sont à même de donner «un résultat positif». S'agissant de la pertinence de la proposition de changement de la monnaie nationale pour drainer les fonds en dehors du circuit bancaire, le chef de l'Etat a répondu qu'une telle démarche sera «sans résultat», expliquant qu'un changement de la monnaie nationale «entrainerait de longues files de citoyens modestes et non d'hommes d'affaires venant échanger des montants à coup de milliards». Par ailleurs, le Chef de l'Etat a rassuré que l'Algérie parviendra, pendant l'année en cours ou au plus tard l'année prochaine, à un équilibre de sa balance des paiements, grâce à la politique de maîtrise des importations et de l'encouragement des exportations hors-hydrocarbures. L'ère des quotas est révolue «Par rapport à 2019, la baisse des importations a été de 10 milliards USD en 2020, en dépit de la pandémie et ce, «grâce à la production, à la maîtrise de la surfacturation et un contrôle plus sérieux de certains services», a-t-il souligné. «Nous avons réalisé tout cela sans créer de déficit ou de pénurie», a-t-il rappelé. Dans le même sillage, le Président Tebboune a assuré que les enquêtes sur l'argent sale «se poursuivent», dévoilant des tentatives de «susciter des problèmes sociaux et des manifestations en utilisant l'argent sale de personnes en détention». «Des tentatives auxquelles nous ferons face», a-t-il affirmé. Au sujet des élections législatives anticipées, fixées au 12 juin prochain, le Président Tebboune a martelé que l'ère des quotas est révolue. Assurant à ce propos, que ces élections « seront transparentes et régulières », car nous œuvrons, a-t-il dit « à bâtir une Algérie nouvelle, dont le socle est les choix du peuple ». Une forte participation reste espérée par le Président Tebboune, qui a relevé que pour de telles élections, la participation de par le monde tourne autour de 40 à 55%. Mais, on fera avec ce qui sortira de l'urne quel que soit le taux de participation, a-t-il laissé entendre. Réitérant dans ce sens l'existence de deux possibilités lors des prochaines législatives, soit une majorité qui approuvera le programme présidentiel, et partant, un Premier ministre sera désigné, soit une majorité de l'opposition, et un chef du Gouvernement sera proposé. Concernant l'avant-projet de loi portant déchéance de la nationalité algérienne pour tout algérien qui commet des actes portant atteinte à la sécurité et à l'unité nationales, le Président de la République a indiqué que ce projet été «retiré» en raison de «son interprétation erronée». Sur une autre question concernant le dossier des véhicules, le Chef de l'Etat a assuré qu'il sera réglé durant le semestre en cours, soulignant que l'Algérie se dirigera vers une nouvelle expérience basée sur «le véritable montage automobile». Quant au dossier mémoriel, le président de la République a réitéré la défense du dossier de la Mémoire nationale, « sans en faire un fonds de commerce », se disant confiant en l'intégrité du Président français, Emmanuel Macron à ce sujet. Sur le plan régional, le Président Tebboune a rappelé les positions de l'Algérie sur la non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, et sur le développement de la situation en Libye, affirmant que l'Algérie était prête à apporter l'aide et l'accompagnement aux Libyens lors de la prochaine étape du règlement politique et d'édification. S'agissant du conflit au Sahara occidental, il a réaffirmé qu'il s'agit « bel et bien d'une question de décolonisation ». «Je le dis sans aucune animosité, car les Marocains et les Sahraouis sont des frères et nous souhaitons une solution satisfaisante pour les deux parties», a-t-il souligné. |
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