Le
taux de suivi de la grève d'une journée dans les écoles primaires, à laquelle a
appelé la Coordination nationale des enseignants de ce palier, a été qualifié
par les initiateurs de ce débrayage «d'acceptable».
Ce
taux a été mitigé d'une wilaya à une autre, mais avec une forte adhésion au
mouvement de grève dans certaines grandes villes du pays, comme Sétif, Oran,
Alger, Tlemcen, Blida et Tipaza, selon le porte-parole et membre de la
Coordination des enseignants du primaire, M. Telmcani
Mohamed Billal. Les enseignants du primaire ont
observé cette grève pour réitérer à la tutelle leurs revendications
socioprofessionnelles, mais surtout pour rappeler au ministère de l'Education
ses engagements non tenus. Le porte-parole de la coordination a indiqué dans ce
sens que cette journée de protestation n'est qu'une alerte lancée par la
coordination pour inciter la tutelle à respecter ses engagements. Et de
regretter le fait que le département de Mohamed Ouadjaout
« n'a pas de stratégie claire et précise vis-à-vis des revendications
socioprofessionnelles des enseignants du primaire ». « Tout est flou pour nous,
un an après l'annonce officielle des engagements pris par la tutelle pour
résoudre quelques problèmes et répondre aux revendications de la coordination,
rien n'a été fait pour apaiser les esprits. Pourtant, nous avons sollicité
notre tutelle et le président de la République avant d'entamer cette grève,
afin d'obtenir des réponses concrètes ». Parallèlement, des enseignants se sont
démarqués de la coordination estimant qu'un syndicat qui n'est pas agréé peine
à arracher ses droits. Ils ont adhéré au Syndicat autonome des enseignants du
primaire «Madjal» qui a été agréé il y a un an. Le
porte-parole de la wilaya d'Alger-Est du nouveau syndicat en question, Kamel
Grine, a affirmé que cette nouvelle entité syndicale a adopté l'ensemble des
revendications des enseignants du primaire. Le syndicat a déjà déposé un
préavis de grève pour le 4 avril prochain. La coordination et le syndicat agréé
des enseignants du primaire réclament la modification du statut particulier
pour reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire au même
grade de base. Ils exigent l'application immédiate du décret présidentiel
266-14, avec effet rétroactif depuis sa promulgation en 2014, et la création de
nouveaux grades d'enseignant pour les matières scientifiques, littéraires et
l'éducation physique. Les enseignants du primaire revendiquent en outre la
révision à la hausse des salaires, un changement dans les programmes, la
séparation entre l'école primaire et les collectivités locales ainsi que le
droit à la retraite anticipée. La Coordination nationale des enseignants du
primaire doit consulter la base afin de décider les actions à mener
prochainement, si jamais la tutelle continue à ignorer les revendications des
enseignants du primaire.