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Les
Etats-Unis, sous la présidence de Joe Biden, lancent
des signaux d'éloignement avec la politique extérieure tracée par
l'administration Trump, notamment tout ce qui a été
fait durant les derniers jours de son mandat. Le département
d'Etat américain s'est attelé en urgence à traiter des questions stratégiques,
de très grande importance, à l'enseigne des relations avec l'Iran et la gestion
du lourd dossier du nucléaire iranien, la Chine et son influence commerciale
internationale et la compétition avec la Russie pour le partage des zones d'influence
à travers la planète, ainsi que les relations avec les pays alliés, européens
notamment, mises à mal par la précédente administration, mais cela n'a pas
empêché d'autres dossiers, de « faible intensité diplomatique », d'occuper ses
centres des intérêts.
Ainsi, le Sahara occidental a été évoqué dans les discussions entre le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une réunion virtuelle entre les deux hommes, qui a porté sur des priorités américaines aux Nations Unies, notamment sur les voies et moyens qui peuvent aider à relever les défis régionaux et mondiaux, renforcer les principes et valeurs fondateurs de l'ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l'homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe ou race, selon des déclarations du porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis, Ned Price. Le chef de la diplomatie a dans ce cadre poussé le SG de l'ONU à accélérer la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), parrainé par l'ONU. Ce n'est pas un retournement clair par rapport à la reconnaissance officielle de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, annoncée le 10 décembre sur Twitter par Donald Trump, soit quelques jours avant de quitter la Maison Blanche, qui reste un fait accompli très difficile à changer sur le plan officiel sans risque de remettre en cause la normalisation diplomatique du Maroc avec Israël, intimement liée à cette reconnaissance américaine, et provoquer des secousses diplomatiques dans les relations entre les Etats-Unis et la Maroc, mais cette insistance US auprès du SG de l'ONU pour désigner rapidement un envoyé personnel au Sahara occidental n'est pas loin de jeter dans les fonds des tiroirs la mesure en question. La nouvelle administration penche résolument du côté d'une solution qui préserve la légalité internationale, et le rôle d'un envoyé personnel du SG de l'ONU devrait préparer le terrain pour l'engagement de négociations directes entre les deux parties, le Maroc et le Front Polisario. Cela ne devrait certainement pas plaire au Maroc, qui a tout fait pour mettre les bâtons dans les roues de la diplomatie et empêcher la nomination d'un envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental depuis la démission de l'ex-envoyé spécial, l'Allemand Köhler, le 22 mai 2019, pour des raisons de santé. Si le Polisario n'exigeait pour ce poste qu'une personne «hautement qualifiée, déterminée et neutre», le Maroc, lui, aurait posé des conditions plus strictes, allant jusqu'à disqualifier certaines nationalités. Des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, parrainées par l'ONU et recommandées par les Etats-Unis, signifieraient-elles l'annulation tacite de la reconnaissance par Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ? Tout n'a pas encore été dit et entendu sur ce dossier et bien d'autres, dont les concessions faites par Donald Trump pour encourager la « paix » entre des Etats arabes, dont le Maroc, et Israël. |
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