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«Nous sommes en grève, revenez
le 1er avril prochain », c'est la formule la plus usitée, hier, au niveau des
directions des impôts, où les activités ont été fortement perturbées par
l'entame d'une grève de trois jours à l'appel du Syndicat autonome des
fonctionnaires des impôts (SAFI), qui s'étale du 29 au 31 mars.
De larges banderoles, ou des écrits sur papiers, étaient collés aux portes d'entrées de toutes les directions des impôts, et autres recettes et inspections des impôts. Les citoyens qui avaient, malgré ces affiches annonçant le débrayage, sollicité les services des impôts, recettes et inspections, pour différentes questions liées à la fiscalité, semblaient désorientés par cet accueil dès qu'ils franchissaient le hall d'entrée. « J'espère que ce n'est pas un poisson d'avril », ironise un citoyen après avoir été invité à revenir le 1er avril. « Ce sera trop tard pour le paiement de la vignette automobile », renchérit un autre. Les demandeurs de la vignette automobile sont les plus déçus par cette grève, notamment en raison du dernier délai d'acquittement, fixé au 31 mars, empêchant de nombreux retardataires, qui ont pris l'habitude d'acheter cette vignette durant les derniers jours, de satisfaire leur demande. « Il y aura certainement un prolongement du délai d'acquisition de la vignette», estime un autre citoyen. Dans les étages, des services des impôts, qui enregistrent une activité régulièrement animée, étaient vides. On ne peut savoir qui fait grève et qui travaille, tellement des services indépendants restent intimement liés les uns entre les autres, et l'un ne pouvant fonctionner sans l'apport de l'autre. En tout cas, le SAFI, qui enregistre une adhésion de quelque 7 000 agents des impôts sur un peu plus de 23 000 fonctionnaires, soit près du tiers de l'ensemble des salariés, peut se prévaloir de paralyser les services des impôts avec l'adhésion également des travailleurs non affiliés au syndicat à cette grève, et perturber profondément le fonctionnement de toute l'activité administrative même si d'autres n'adhèrent pas à son mot d'ordre de grève. A travers certaines wilayas, la grève a été suivie à 100 %, selon des post publiés sur facebook. Comme on peut voir, aussi, que des syndicalistes qui activaient sous un autre chapeau syndical ont rejoint le SAFI à l'occasion de cette grève. Pour rappel, les revendications essentielles des grévistes portent sur une dizaine de points, en premier lieu l'application immédiate de la loi organique et le système compensatoire en souffrance, la protection des employés des impôts des «abus et pressions des organes externes de contrôle et des lobbies» et la numérisation totale du secteur des impôts, en sus d'une ferme volonté de faire sortir le secteur des impôts du giron de la Fonction publique, pour permettre son développement dans l'autonomie, voire en toute indépendance pour bâtir un état fort, soulignent les grévistes, ainsi que l'octroi de la qualité de police judiciaire au maximum d'employés des impôts, l'ouverture des centres d'impôts de proximité, sinon l'achèvement rapide des chantiers en souffrance, ainsi que la «valorisation» des jeunes cadres détenteurs de diplômes d'études supérieures et les prioriser dans les systèmes de promotions professionnelles. Notons qu'au mois de décembre dernier, différentes réunions ont regroupées les représentants du syndicat SAFI avec le ministre des Finances et la directrice générale des impôts, un PV a été signé dans ce cade pour la prise en charge des préoccupations des travailleurs, chose qui a poussé les syndicalistes à geler une grève annoncée au mois de décembre dernier, mais la situation n'a pas évolué et le PV est resté encre sur papier, selon les termes du communiqué du SAFI. C'est le non respect des engagements des autorités compétentes qui a contraint le SAFI à renouer avec la protesta, souligne la même source. Et, sans la satisfaction des revendications légitimes et fondées des travailleurs, prévient le SAFI, d'autres actions légales seront engagées par le bureau national, chargé dans ces conditions par le Conseil national de prendre toutes les dispositions qui s'imposeraient. La grève illimitée n'est, donc, pas écartée si la tutelle reste indifférente face aux préoccupations des fonctionnaires. Des préoccupations qui, faut-il l'admettre, ne sont pas seulement d'ordre salarial ou d'intérêt étroit, mais visent également l'amélioration d'une manière générale des services des impôts, dont les retombées bénéficieraient au bout du compte à l'Etat. |
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