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La
2ème édition du forum «Rakmana», organisée par le
Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), avait pour thème :
«Administration sans papier».
La rencontre, qui s'est déroulée hier au Sofitel d'Alger, intervient après le lancement officiel des services de certification et de signature électronique. Trois représentants institutionnels étaient invités pour établir un état des lieux de la «stratégie de dématérialisation des démarches administratives» et de «numérisation du service public». Il s'agit de Mme Brahimi Zahia, directrice de l'Autorité gouvernementale de certification électronique (AGCE), de Abderrazak Henni, secrétaire général du ministère de la Poste et des Télécommunications, et Hacène Derrar, directeur général de la Numérisation au ministère de la Numérisation et des Statistiques. Intervenant à l'ouverture de la rencontre, Bachir Tadjeddine, président du GAAN, rappelle que l'objectif d'une «Administration zéro papier» remonte à quelques années, citant le lancement de la carte biométrique pour laquelle la constitution du dossier est largement moins importante que l'ancienne carte nationale. Il rappelle également que l'Algérie est un gros consommateur de papier et une facture annuelle non négligeable. Selon lui, en 2018, «l'Algérie a importé 1,2 million de tonnes de papier», soit une facture de «400 millions d'euros», notant une tendance haussière de l'ordre de «2% par an». Youcef Benmicia, le PDG de la société d'assurance CAAT, sponsor de la 2e édition du forum «Rakmana», affirme de son côté que son secteur d'activité «espère un déploiement rapide de la certification et de la signature électronique» pour les gains attendus en matière de «souscription et de paiement en ligne». Le SG du ministère de la Poste et des Télécommunications, Abderrazak Henni, est revenu sur le chemin parcouru dans la digitalisation, notamment en matière de paiement électronique et de service QR Code de paiement sans contact, mais également de modernisation de la boucle locale et de la bande passante internationale (Internet). Il a rappelé les projets de numérisation du ministère de l'Enseignement supérieur (inscription des étudiants) et celui de la Justice (casier judiciaire). Zahia Brahimi, DG de l'AGCE, est revenue sur le processus de lancement de la certification électronique et de l'autorité qu'elle dirige, et les différents services offerts (certification électronique, signature électronique, horodatage et services de validation), et les solutions : «E-Tawki3» (plateforme de gestion de documents) et «Web RA» de gestion des certificats électroniques. L'intervenante a ajouté que sur son organisme, l'AGCE est dédiée à la branche gouvernementale, alors que les entreprises du secteur économique doivent s'adresser à l'Autorité économique de certification électronique (AECE), structure relevant de l'Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE). Dans la partie consacrée aux débats, plusieurs thématiques ont émergé. L'inévitable question de la «sécurisation des données» est revenue plusieurs fois. Les trois intervenants, en particulier la DG de l'AGCE, ont donné les assurances que les systèmes adoptés «répondent aux normes internationales» en termes de sécurité et validation des certificats et signatures électroniques. Aller à une totale interopérabilité A également été évoquée la question de la formation dans les universités algériennes et son adéquation avec son environnement. En réponse à cette question, Abderrazak Henni et Hacène Derrar (DG de la Numérisation au ministère de la Numérisation et des Statistiques) ont été unanimes : «La formation est d'un niveau plus élevé que les besoins au sein des administrations et des entreprises». «Les étudiants sont formés en intelligence artificielle (AI) et au Data Mining, alors que dans les entreprises, on ne parle même pas des ERP?», ajoute un des invités. Toujours dans la partie questions/réponses, un intervenant a suggéré, s'inspirant de l'expérience de l'Estonie, de «réduire le budget papier dans les administrations» pour «financer la digitalisation». Interrogé sur l'interopérabilité entre les données détenues par les différents services de l'administration, M. Henni, ancien enseignant de mathématiques à l'USTHB, rappelle que cette interopérabilité existe déjà, donnant l'exemple du partage des données entre les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, pour l'inscription des bacheliers, et entre les ministères de l'Intérieur et de la Justice concernant le casier judiciaire, qui n'est plus exigé aux administrés. Sur le même sujet, Hacène Derrar a évoqué des projets de «plateformes communes» entre différents secteurs pour éviter le partage «manuel» (sur support numérique, ndlr) des données. M. Henni a également fait état d'un «gros problème de data centers» en Algérie qui empêche l'interopérabilité totale des différents secteurs de l'administration. «Un retard qu'il faudra rattraper», dit-il, annonçant un projet d'acquisition de data centers dont un qui sera mis en place bientôt. |
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