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Plus de cinq années après sa mise en activité, la
zone industrielle de Tamzoura, dans la wilaya d'Aïn Temouchent, peine encore à
répondre aux grandes aspirations, à la fois, de la population locale et des
investisseurs ayant pris le pari de s'y installer.
Une véritable désillusion causée principalement par les retards «dépassant tout entendement» dans la réalisation des travaux d'aménagement et de viabilisation des réseaux divers. «Alors que les travaux d'aménagement de la voirie sont en cours, le site n'est toujours pas doté d'un réseau électrique, ni de gaz. Et si les conduites du réseau d'assainissement existent bel et bien, l'absence d'une station de relevage de ces eaux rend le réseau totalement inopérant. Sans compter le réseau internet haut débit promis qui fait à ce jour défaut.» Voilà donc le constat dressé par le collectif des industriels de la zone qui attendent l'aval des pouvoirs publics pour se constituer officiellement en association. Le collectif rappelle que les travaux d'aménagement de la zone industrielle de Tamzoura ont été inscrits en 2018 pour une enveloppe financière estimée à 3,5 milliards de DA. Répartis en quatre lots dont l'AEP, le réseau anti-incendie, l'électricité, le gaz et la pose de la fibre optique, ces travaux d'aménagements inscrits pour une durée de réalisation de 14 mois ont donc largement dépassé les délais contractuels. Même les quelque 700 travailleurs dispatchés sur les différents sites de productions cachent mal leur désenchantement en évoluant dans un environnement dénué des moindres commodités : ni voirie à l'intérieur de la zone, ni même des lignes de transport public pour pouvoir rejoindre quotidiennement leurs lieux de travail et rentrer chez eux en fin de journée. Un constat d'échec qui pousse le collectif des industriels de Tamzoura à reprendre à leur compte quelques-unes des mesures phares contenues dans le plan du ministre de l'industrie, communiqué à l'issue du Conseil des ministres tenu le 23 février dernier, proposant notamment «d'associer les entrepreneurs dans l'aménagement et la gestion des zones industrielles» et «la création de filiales de banques à l'intérieur de ces zones, comme cela se fait partout dans le monde». Créée officiellement en 2011, la zone industrielle de Tamzoura est, rappelle-t-on, restée jusqu'en 2016 un terrain nu sur ses 205 ha de superficie. Au cours de cet intervalle de 5 années, plusieurs marchés d'aménagement, après avis d'appel d'offres, avaient été conclus avec des entreprises étrangères avant d'être annulés. Des porteurs de projets ont pourtant pris le pari de s'installer sur la zone dès 2016 sur la base d'un engagement de la part des pouvoirs publics que la zone soit aménagée dans les plus brefs délais, rappellent les membres du collectif des investisseurs. A ce jour, affirment-ils, seules quelques entreprises sont alimentées au minima (environs 70 % des besoins des entreprises sur place) par une cabine mobile de transformation installée «à titre provisoire» en attendant que le site soit raccordé au réseau électrique de haute tension et répondre à la demande de tous les investisseurs. Certaines unités de production, plus petites, précisent-ils, ont dû investir dans des groupes électrogènes fonctionnant au carburant avec une facture journalière qui dépasse les 30.000 dinars. La pose d'une deuxième cabine de transformation sur le réseau moyenne tension existant promise aux industriels pour combler le déficit en énergie électrique qu'accuse la zone industrielle fait toujours face, selon les concernés, «à des blocages d'ordre bureaucratique.» Mais pour les pouvoirs publics, cette dernière option doit faire l'objet d'une étude de faisabilité pour s'assurer qu'elle n'ait pas d'impact négatif sur l'équilibre du réseau national. Cependant, pour satisfaire l'ensemble des investisseurs, et de manière durable, une amenée du réseau depuis le chef-lieu de daïra, Aïn El Arba, actuellement en cours, sur une distance de 15km reste indispensable. Il est utile de noter qu'à travers cette zone industrielle, dont la superficie s'étend sur 205 ha, les pouvoirs publics ambitionnaient de donner un véritable souffle à l'activité économique de la wilaya et de toute la région dans des domaines aussi diverses que l'industrie de transformation, l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique, l'industrie automobile, les matériaux de construction et bien d'autres, en sus du fait qu'elle devait générer plus de 8.000 postes d'emploi. |
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