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Elections, ANP, économie nationale: Tebboune s'explique

par Abdelkrim Zerzouri

Malgré le passage par une dure épreuve de la maladie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affiché toute sa détermination à faire face à tous les défis, et ce, en ouvrant tous les dossiers d'intérêt politique, économique et social, immédiatement après son retour d'Allemagne le 12 février dernier, sans s'accorder une période de repos comme le pensaient certains. Et il ne dérogera pas à la traditionnelle rencontre avec les médias, en renouant lundi soir avec les questions des journalistes autour des sujets d'actualité nationale et internationale. Détendu, il répondra aux interrogations qui lui ont été soumises lors de cette entrevue avec des responsables de médias nationaux. Déplorant les rumeurs sur son état de santé, il dira qu'elles ont été propagées par 98 sites électroniques dans un pays voisin diffusant depuis l'Europe. Quant à sa prétendue démission, qui n'a pas été acceptée par les militaires, le Président Tebboune nie avoir un conflit avec l'institution militaire et qu'il ne décevra pas le peuple qui a placé sa confiance en sa personne. L'Armée nationale populaire (ANP) «a atteint un niveau de professionnalisme qui la tient à l'écart de la politique». C'est une armée disciplinée qui applique les instructions du président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale», a précisé Abdelmadjid Tebboune. « L'ANP est mon plus fort soutien », ajoute-t-il. Concernant son déploiement hors des frontières, au Sahel particulièrement, le président de la République a indiqué que l'Algérie n'allait pas envoyer ses troupes au Sahel et qu'elle n'était pas disposée à envoyer ses enfants à l'étranger pour se sacrifier pour autrui. « Notre mission étant d'aider nos voisins à surmonter les étapes difficiles et les crises qu'ils traversent », a-t-il souligné dans ce contexte.

Ajoutant que l'Algérie «n'est sous le protectorat d'aucun pays», a martelé le chef de l'Etat, relevant que la «doctrine de l'Algérie repose sur un travail pour asseoir la démocratie et aider à l'édification des Etats».

Relations avec les pays du Golfe et la France

Sur le volet international, le chef de l'Etat a soutenu que l'Algérie entretenait d'excellentes relations avec les Etats-Unis, l'Union européenne et avec les frères au Golfe, et ce, en dépit des divergences dans les vues. Elle voue toute la sympathie aussi au souverain saoudien, serviteur des deux Lieux saints de l'islam. Dans ce sens, il a également mis en avant sa relation «cordiale» avec le président français «qui a permis d'atténuer une certaine crispation dans les positions», et que «les bonnes relations ne sauraient être au détriment de l'histoire ou de la mémoire». Il a fait état, dans ce sens, de puissants lobbies en France. Le président français, a-t-il poursuivi, «est au courant du puissant lobby qui cherche à saper les relations entre les deux pays». «Nous ne renoncerons jamais à notre mémoire qui ne peut faire l'objet de marchandage mais les choses doivent se régler intelligemment et sereinement», a-t-il souligné. Concernant la cause sahraouie, le président Tebboune a assuré que l'Algérie «n'abandonnera pas la question du Sahara occidental, une question d'ailleurs tranchée en 1989 lors d'une réunion ayant regroupé le souverain marocain Hassan II, le souverain saoudien Fahd Ben Abdelaziz et l'ancien président Chadli Benjedid, rappellera-t-il. Ils ont convenu, à la demande du roi Hassan II, à ce que la question du Sahara occidental relève des prérogatives de l'ONU et pour une reprise des relations entre les deux pays», allusion faite à la réunion qui a abouti à la création de l'Union du Maghreb arabe. Pour ce qui est du Sommet arabe qui devait se tenir à Alger en 2020 et reporté en raison de la pandémie du Covid-19, le président de la République a rappelé que l'Algérie avait fait part de sa pleine disposition à abriter le Sommet, «nous ne voulons pas toutefois risquer la vie des personnes. Le Sommet, qui ne peut se tenir en visioconférence, est par conséquent reporté jusqu'à la fin de la pandémie».

«Nous sommes en mesure d'honorer nos engagements financiers»

Sur le plan intérieur, les principales informations à retenir concernent une possible organisation des élections législatives et locales à la même date, qui représente une revendication légitime de la classe politique, a-t-il relevé. Ainsi que l'impératif de rationnaliser les dépenses et d'encourager la production et l'investissement nationaux afin de relancer l'économie nationale et d'assurer au pays une situation financière confortable. «Je n'irai pas jusqu'à dire que nous sommes dans une situation d'aisance financière mais nous sommes en mesure d'honorer nos engagements financiers. Il est vrai que nos réserves de change oscillent entre 42 et 43 Mds USD mais nous avons réduit les importations et réalisé des recettes pétrolières de 24 Mds USD, en dépit de la pandémie», a soutenu M. Tebboune. A une question sur le taux d'inflation et son impact sur le pouvoir d'achat du citoyen, M. Tebboune a considéré que le taux d'inflation enregistré en Algérie «n'est pas au point de conduire à la privation».

Argent sale et contre-révolution

En réponse à une autre question sur le projet du nouveau code de l'investissement, le président de la République a indiqué que la première mouture «n'a pas encore été présentée ni au gouvernement ni au Conseil des ministres», soulignant que la nouvelle politique de l'investissement «repose sur la suppression de tout ce qui a trait à l'idéologie pour ne maintenir que les aspects purement économiques». Concernant le développement des zones d'ombre, M. Tebboune a réitéré qu'»il demeure une priorité s'inscrivant dans le cadre d'un programme économique, constitutionnel et idéologique», d'autant que les régions rurales «ont toujours été les plus affectées durant les différentes étapes historiques qu'a traversées l'Algérie. «Pour moi, le logement rural est plus important que le logement AADL, car il s'agit là de justice sociale pour des zones où vivent 8,5 millions d'Algériens», a-t-il soutenu. Par ailleurs, le président Tebboune a affirmé qu'il existe une « contre-révolution » qui veut saper le travail des autorités publiques à travers l'utilisation de l'argent sale.