|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Même si elle se
fait encore sentir, la pénurie du cash n'a plus la même intensité que celle des
neuf premiers mois de l'année 2020. La politique monétaire adoptée par la
Banque d'Algérie a réussi à améliorer le niveau de la liquidité bancaire, qui a
atteint plus de 632 milliards (mds) de DA à la fin 2020, après avoir chuté à
moins de 462 mds de DA à la fin des neuf premiers mois de l'année, du fait du
déficit courant de la balance des paiements et des impacts économiques de la
pandémie du Covid-19. Cette amélioration de la liquidité, enregistrée à partir
de novembre 2020, est, selon une note de la Banque d'Algérie, le fruit des
mesures de politique monétaire décidées par la BA en matière de baisse du taux
des réserves obligatoires, de l'augmentations des seuils de refinancement des
titres publics négociables, de l'allongement de la durée du refinancement de 7
jours à un mois et de la satisfaction totale des demandes de refinancement des
banques. Après une chute à 461,8 mds de DA à fin septembre dernier, la
liquidité bancaire a renoué avec la croissance durant les trois derniers mois
2020 pour clôturer l'année à 632,3 mds de DA. On n'est pas revenu au seuil acceptable
de la liquidité globale des banques, qui était de 1.100,8 milliards DA, à la
fin de l'année 2019, après avoir été soutenu par le recours précédemment au
financement non conventionnel, avec injection d'un montant qui dépasse les 6000
milliards de D.A, mais la situation évolue vers le mieux grâce aux mesures
techniques mise en œuvre par la Banque d'Algérie.
Selon les données provisoires de la BA, le coefficient de solvabilité global des banques a été de 18% à fin septembre 2020 alors que le coefficient des fonds propres de base a été de 14%, soit des niveaux «largement supérieurs aux minimas réglementaires exigés», à savoir au moins 7% pour le coefficient des fonds propres de base et 9,5 % pour le coefficient de solvabilité, observe la Banque centrale. Le coefficient de liquidité global à un mois s'est ainsi situé à 94,03% durant la même période, soit à un niveau supérieur au minima de 60 % exigé. Et malgré la crise sanitaire et ses impacts économiques et financiers, les crédits à l'économie ont enregistré une croissance de 3,05% en 2020 contre 8,84% en 2019, selon la BA. Leur encours est ainsi passé de 10.857,8 mds DA à fin 2019 à 11.188,6 mds DA à fin 2020. Les crédits alloués aux entreprises publiques ont cru de 2,57%, contre une hausse de 3,45% pour ceux accordés aux entreprises privées et 4,15% pour les ménages. Le secteur public s'est adjugé 51,67% du total des crédits accordés en 2020 contre 48,32% pour le secteur privé dont 8,20% alloués aux ménages. Selon la BA, le taux de conformité des banques aux nouvelles exigences du capital minimum a atteint 95%, dont les six banques publiques, alors que celui des établissements financiers affiche 90% à la fin 2020, sachant que le délai de mise en conformité à ces conditions, fixé dans un premier temps au 31 décembre 2020, a été repoussé au 30 juin prochain. Mais, selon les experts, il serait impossible de régler définitivement la problématique des liquidités bancaires sans le soutien des dépôts d'hydrocarbures liés à une hausse des prix du baril, presque inespérée, ou sans la captation des quelque 5000 milliards DA en circulation dans les circuits informels. Dans ce contexte, évoquant la masse monétaire (M2), la note de la BA précise que cette dernière a augmenté de 7,12 % à fin 2020, après avoir enregistré un recul de 0,78% à fin 2019. Ce qui reflète, selon la même note, une «reprise de l'expansion de la masse monétaire au sens large M2", passée à 17.682,7 mds DA à fin 2020 contre 16.506,6 mds DA à fin 2019. L'augmentation représente, d'après la Banque d'Algérie, 9,05 % hors dépôts des hydrocarbures contre 6,03% à fin décembre 2019. La circulation fiduciaire hors banques est, quant à elle, passée à 6.140,7 mds de DA à fin 2020, contre 5.437,6 mds de Da à fin 2019, soit une augmentation de 12,93%. Ce qui correspond, estime la BA, à 34,73 % de la masse monétaire M2 à fin 2020 contre 32,94 % à fin 2019. Les dépôts à vue ont diminué de 3,22%, une baisse moindre que celle enregistrée a fin 2019 (-19 %), a noté la BA qui a précisé que ces dépôts sont passés de 4.351,2 milliards DA à fin 2019 à 4.211 milliards DA à fin 2020. Les dépôts à terme ont enregistré, en revanche, une croissance positive de 3,98% pour l'année 2020 contre une hausse de 5,71 % une année auparavant. La Banque d'Algérie a détaillé que les dépôts à vue collectés auprès du secteur public ont fortement baissé de 17,80% à fin 2020 au moment où les dépôts à vue collectés auprès des entreprises privées et des ménages ont, pour leurs parts, augmenté de 10,62% et 9,01%, respectivement. Les dépôts à terme en dinars, collectés auprès du secteur public, ont connu une baisse de 7,86% alors que ceux collectés auprès des entreprises privées et des ménages ont enregistré une hausse de 30,53% et 2,70%, respectivement, détaille encore la Banque centrale. |
|