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Le président de la
République a décidé de dissoudre l'Assemblée Populaire Nationale (APN), de
gracier une soixantaine de détenus d'opinion et de remanier le gouvernement.
Abdelmadjid Tebboune l'a fait savoir par un discours qu'il a adressé à la Nation, jeudi dernier, le 18 février, Journée nationale du Chahid. «J'ai décidé de dissoudre l'actuelle APN et passer, tout de suite après, à des élections loin de l'argent en général et de l'argent sale en particulier», a-t-il déclaré. Dans cet ordre d'idées, il a rappelé que «nous avons procédé à des changements de textes de lois et des institutions tels que revendiqués par le hirak du 22 février 2019, le changement radical ne vient que par des lois et des institutions nouvelles (...)». Il estime qu'«ainsi, les institutions seront reconnues par tous, personne ne va en douter (...), on a révisé la Constitution dans laquelle on a introduit tout ce qui a été revendiqué par le hirak, liberté totale individuelle et collective, ce qui, avant exigeait un dossier est devenu aujourd'hui possible juste par une déclaration (création de parti, d'association)». Et «grâce à des cadres crédibles, on a commencé à organiser la société civile, pour lui donner la parole, pour qu'elle devienne réactive et partie intégrante de l'Etat (...), la voix de la société civile va se faire entendre, elle était marginalisée ; on a restreint les prérogatives du président de la République et élargi celles des élus notamment de l'ANP, pour qu'ils apprennent à demander des comptes, mais pour qu'ils puissent le faire, il faut que ça soit un parlement au dessus de tout soupçon». A sa décision de «dissoudre l'actuelle APN», il veut ainsi «un parlement qui ouvre ses portes aux jeunes, il faut que les jeunes investissent les institutions politiques». A «ceux qui veulent être dans l'APN, on prend en charge une grande partie de leur campagne électorale, de la sorte on commence à avoir un sang nouveau au niveau de l'Etat et de ses appareils», a-t-il promis. Il affirme que «ce parlement sera élu et la surveillance des élections sera assurée par l'Autorité indépendante, même le président ne peut pas intervenir dans ses missions». Une grâce présidentielle pour une soixantaine de détenus Le président a annoncé, en outre, «à quelques jours du deuxième anniversaire des marches du hirak (...) qui a sauvé l'Algérie notamment lorsqu'il a accepté les élections présidentielles, j'ai décidé de signer un décret présidentiel pour la grâce de près de 30 détenus dont la condamnation est définitive et d'autres non encore condamnés ou sous enquêtes judiciaires, la grâce présidentielle concernera en tout 55 ou 60 personnes qui, aujourd'hui (jeudi ndlr) ou demain (vendredi ndlr) vont rejoindre leurs familles». Aussi «je sais et j'entends les critiques des citoyens qui sont de bonne foi à propos des insuffisances d'autorités centrales ou de départements ministériels, j'ai entendu votre appel, dans 48h maximum, il y aura un remaniement du gouvernement, je l'annoncerai demain (vendredi ndlr) ou après demain (samedi ndlr) et concernera les secteurs desquels le citoyen et nous-mêmes sentons qu'il y a des insuffisances dans l'exécution de leurs missions, dans le règlement des problèmes des citoyens». Par ailleurs, ajoute-t-il, «conformément à la nouvelle constitution, j'ai mis en place des chantiers, je pense que dans une semaine seulement, on aura un premier texte qui nous permettra de mettre en place l'Observatoire national de la société civile, que dans 15 ou 20 jours, on aura un texte final qui nous permettra de mettre en place le Haut Conseil de la Jeunesse pour que les jeunes puissent s'organiser et prendre leurs prérogatives constitutionnelles et on créera la Cour constitutionnelle en remplacement du Conseil constitutionnel, avec d'autres prérogatives et d'autres membres». En avant-propos de ces décisions, le président a rappelé que «nous avons ouvert plusieurs chantiers ensemble (...), on a décidé une meilleure prise en charge des couches défavorisées, malgré les difficultés financières, la chute du prix du pétrole et la pandémie, j'ai pris la décision d'augmenter le SNMG et de supprimer les taxes aux salaires de moins de 30.000 DA, une opération qui a touché près de 6,5 millions d'Algériens (...)». Le temps de «la bataille économique» Au titre de «la synchronisation entre les mesures de la bataille contre la Covid, tout a marché comme il fallait (....), je me rappelle de Blida lorsqu'elle a été déclarée poche principale de la Covid et la solidarité des Algériens entre eux (....)». Tout en remerciant les Algériens «d'avoir accepté les mesures prises pour contenir la pandémie», il interroge «quel est le pays qui comme l'Algérie, aujourd'hui, a 180 cas de contamination par jour alors que les cas contaminés dans les pays puissants se comptent par dizaines de milliers par jour et les décès parfois par centaines de milliers par jour ?». Et affirme qu'«on est dans la phase de vaccination, je sais qu'il y a ceux qui en doutent - avec nos amis russes, on a décidé de produire le vaccin chez nous, ce n'est pas nouveau pour l'Algérie, des vaccins sont produits chez nous, il est vrai que le vaccin contre la Covid est spécial mais il y a des formules, par la matière première (....), d'ici 6 à 7 mois, le vaccin sera produit chez nous, on en fournira à nos amis en Afrique et nous en profiterons les premiers». Une autre bataille pour lui «après le recul de l'économie mondiale de plus de 80%, les crises dans les pays avancés, développés et riches, nous aussi la pandémie nous a touchés, les mesures qu'on a prises (de solidarité, d'allégements au profit des acteurs économiques), nous ont permis de dépasser cette phase avec le moins de dégâts possibles». Aujourd'hui, fait-il savoir «le temps est venu pour qu'on redémarre notre économie, avec des investissements, j'ai rencontré tous les investisseurs, ils doivent suivre la démarche que nous avons tracée pour la relance économique et l'investissement créateur de richesses et d'emplois, ce qui va nous faire éloigner de l'économie contrefaite basée, essentiellement, sur l'importation et la surfacturation». Aux jeunes «créateurs de tout», il rappelle qu'ils ont «deux ministres en plus d'un fonds spécial (pour des start-up et des PME)» et leur demande «qu'ils se concurrencent entre eux pour qu'ils travaillent et font travailler d'autres». «Il y aura d'autres décisions» Le président termine son discours en abordant la politique extérieure de l'Algérie pour noter en premier «on est content pour nos frères Libyens pour ce qu'ils sont convenus entre eux en Suisse, avec leurs nouveaux gouvernants, ça les honore et cette entente nous rassure, ça nous réconforte». Il rappelle que «depuis le début, on a dit que le problème est entre Libyens, leur première mission est d'organiser des élections générales avant le 24 décembre de cette année, nos efforts n'ont pas été vains». A propos, dit-il en outre «de la Cause palestinienne sacrée, notre position est claire». Et «de la question sahraouie, notre position est claire aussi, c'est la dernière colonie en Afrique, il faut que nos frères Sahraouis profitent de leur droit à l'autodétermination», affirme-t-il. Au sujet du Sahel enfin, il note qu'«on s'est activé, dernièrement, à réanimer les accords d'Alger, pour la première fois depuis des années, une réunion des antagonistes a eu lieu à Kidal, au nord du Mali sous l'égide des autorités concernées». Il espère qu'«on travaillera avec les pays qui veulent du bien au Mali, pour rétablir la paix et réinstaurer le calme pour nos frères maliens». Le président conclut son discours en indiquant «j'espère qu'il y aura d'autres décisions, le temps presse, la constitution, avec tout ce qu'elle a apporté de nouveau, entrera en vigueur dans quelques mois, la solution n'est pas de changer une ou deux personnes mais elle est institutionnelle». |
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