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La Pharma
est-elle ce solide vecteur qui ferait sortir, dans le court terme, l'Algérie de
sa dépendance aux hydrocarbures dans ses exportations ? Ce n'était guère dans
les prévisions des autorités qui présentaient inlassablement, en abordant ce
volet de la diversification économique pour se libérer de la dépendance aux
hydrocarbures, les secteurs de l'agriculture, le tourisme et l'exploitation
d'autres ressources minières comme axes prometteurs et porteurs de cette vision
politico-économique. Avec les mésaventures du tourisme, pas encore terminées à
l'ombre de cette crise sanitaire qui s'installe dans la durée et qui pourrait
mener à une profonde mue de ses paramètres, il n'est plus permis d'espérer
tirer de quelconques dividendes de ce domaine, même si le pays regorge
réellement d'opportunités pour devenir un pôle d'attraction touristique. Une
piste à abandonner? Le tourisme resterait une filière
importante de rentrées de devises, mais pas dans le court terme, d'autant que
le pays devrait anticiper les changements à venir et trouver ses marques sur
plusieurs plans, dont le marketing et le rehaussement de ses infrastructures,
ainsi qu'un engagement dans une féroce compétition internationale.
L'agriculture qu'on présente comme l'or « vert », une qualification qui s'inspire
de l'or noir (pétrole), reste également une option très forte, qui commence
effectivement à faire ses preuves. Mais, c'est déjà une grande prouesse si on
arrivait à assurer la sécurité alimentaire du pays, soit l'autosatisfaction sur
le plan de la production agricole. L'exportation en cas de surproduction de
quelques produits agricoles serait toujours louable et apporterait la
diversification économique recherchée, en sus du renforcement du potentiel
industriel du pays. La Pharma, elle, qui s'inscrit dans le cadre de la
dynamisation de l'industrie pharmaceutique, semble faire irruption dans le
champ des perspectives économiques, avec des atouts très séduisants. Pas moins de 320 médicaments locaux ont été commercialisés en 2020,
un projet de partenariat est en cours de préparation entre le groupe public
d'industries pharmaceutiques «Saïdal» et l'entreprise
pharmaceutique danoise «Novo Nordisk» devrait
conduire le pays vers une autonomie en production d'insuline d'ici 2022,
signature d'un mémorandum d'entente en décembre 2020 entre le Groupe Saïdal et le laboratoire sud-coréen CKD OTTO pour la
production locale de médicaments anticancéreux et la fabrication du vaccin
anti-Covid-19 (Sputnik V) en Algérie, qui se fera en
partenariat avec la Russie, annoncent la couleur d'une grande offensive dans le
domaine
de l'industrie pharmaceutique. Si on arrive un jour à approvisionner le marché africain du médicament, et pourquoi pas d'autres grâce à la maîtrise dont dispose les laboratoires partenaires, l'Algérie pourrait ne plus compter que sur ses richesses naturelles. L'économie de la Suisse, qui compte parmi les plus prospères et les plus développées au monde en dépit de l'absence de matières premières et de débouché maritime, repose essentiellement sur son industrie pharmaceutique, qui pèse la moitié de ses exportations. Sans oser la comparaison, l'Algérie, malgré ses déboires actuelles avec les ruptures de stocks de médicaments, liées plus à la mauvaise planification, a les moyens de se faire une petite place dans ce monde des sciences de la vie au regard de ses potentialités humaines et son tissu industriel propice au déploiement. Bien sûr, si on sait gagner la bataille de la qualité et la confiance des consommateurs d'ici et d'ailleurs. |
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