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Le Syndicat national des praticiens de la
santé publique (SNPSP) a dénoncé hier, lors d'une conférence de presse tenue au
siège de l'UNPEF à Alger, le retard constaté dans le versement de la prime
exceptionnelle, décidée par le président de la République, au profit du
personnel soignant de la santé, mobilisé sans relâche dans la lutte contre la
Covid-19.
Lyes Merabet, président du SNPSP, a précisé lors de son intervention que « nous avons déjà un retard de deux trimestres, nous sommes déjà dans le quatrième trimestre, alors que la prime du troisième trimestre n'a pas été versée à ce jour ». Et de réclamer l'institution de cette prime exceptionnelle comme une prime permanente « une prime spéciale pandémie ». Le président du SNPSP a ouvert une parenthèse pour parler des grands oubliés de la prime exceptionnelle. A savoir le personnel médical exerçant dans le secteur de l'Enseignement supérieur, au ministère de la Solidarité et au ministère de la Justice, notamment les médecins et les infirmiers intervenant en prison. Il souligne que ces derniers sont privés de cette prime alors qu'une partie d'entre eux a été infectée par le virus, sachant qu'en tant que professionnels de la santé, ils sont en contact direct avec les malades. Le Dr Merabet a précisé que son syndicat a déjà saisi le ministère de la Santé pour évoquer cette question, mais les responsables du département d'Abderrahmane Benbouzid ont répondu par le fait que chaque secteur doit prendre en charge son personnel, « ce qui est logique aux yeux du syndicat le SNPSP ». Et d'inviter ainsi les responsables des départements cités à octroyer cette prime exceptionnelle au personnel de la santé exerçant dans leurs services. Pour rappel, la prime est servie mensuellement selon des montants forfaitaires allant de 10.000 DA au profit des personnels administratifs et de soutien, 20.000 DA pour le personnel paramédical et de 40.000 DA pour le personnel médical. Le conférencier a également évoqué le non versement de la prime qui devrait être accordée aux familles du personnel soignant mort du Covid-19. En signalant « nous avons recensé 12 000 cas d'infections dans les secteurs public et privé, parmi lesquels 186 décès dont 155 dans le corps des praticiens médicaux ». Le Dr Merabet a également exigé au nom de son syndicat l'inscription de la maladie Covid-19 et « Burn Out Syndrom » comme maladies professionnelles. Précisant que la Tunisie et le Maroc ont depuis trois mois inscrit la Covid-19 comme maladie professionnelle. Le président du SNPSP a tenu à rappeler que le personnel de la santé n'a, à aucun moment, demandé une prime pour être au front contre cette pandémie. Et de préciser que c'est le président de la République qui, par un geste de reconnaissance, a voulu récompenser le personnel soignant par une prime exceptionnelle. Un geste qu'on a salué en attendant l'application pure et simple du décret présidentiel signé à cet effet. Le SNPSP a évoqué, par ailleurs, le dossier relatif à la mise à jour du calcul des primes destinées aux régions du Sud et de l'intérieur du pays réparties sur 13 wilayas. Mentionnant que cette prime est toujours calculée sur le salaire de base de 1989, alors qu'elle a été révisée depuis 18 ans. Dans le cadre de la réforme du secteur de la santé, le syndicat des praticiens de la santé a plaidé pour la création « d'une fonction publique propre au secteur de la santé publique ». Et ce, afin de répondre aux spécificités du système de santé tant au niveau de l'organisation du travail qu'au niveau des aspects liés aux modes d'exercice et des qualifications professionnelles multiples. Les quantités des vaccins sont très réduites en attendant l'arrivée d'autres doses Le Dr Lyes Merabet a appelé les citoyens à se faire vacciner pour avoir une immunisation collective contre la Covid-19, bien évidemment progressivement, en fonction de l'arrivée progressive des vaccins. Il a affirmé que son syndicat a marqué son satisfecit quant au lancement officiel de la campagne de vaccination, en déplorant le fait que les quantités sont très réduites. « On a 50.000 doses de vaccin pour le moment, en attendant la réception fin février d'autres doses ». En précisant que certaines structures de santé n'ont eu droit qu'à 20 doses de vaccin, d'autres ont reçu jusqu'à 70 doses ». « Ça reste très insuffisant vu la demande rien que pour le personnel soignant ». Sur un autre registre, Lyes Merabet a exprimé la satisfaction de sa corporation quant à la mesure décidée et annoncée avant-hier par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Professeur Abderrahmane Benbouzid, portant sur la promotion de près de 65.000 personnels du secteur de la santé, tous corps confondus, durant cette année. Une promotion de grade au profit des médecins, des paramédicaux, des sages-femmes, des anesthésistes, des dentistes et des agents administratifs et techniques. Pour le SNPSP, c'est une bonne nouvelle en attendant la concrétisation d'autres revendications en suspens depuis des années, à savoir l'amendement des statuts particuliers des praticiens généralistes et spécialistes de la santé publique et leur corollaire le régime indemnitaire. Ainsi que l'autorisation de transformation automatique des postes budgétaires pour le grade de praticien médical généraliste principal et le grade de praticien médical généraliste en chef. Le SNPSP demande également la remise sur la table du dossier relatif à la classification des nouveaux diplômes de doctorat en médecine dentaire et de doctorat en pharmacie sur la grille des salaires de la fonction publique, « un dossier qui attend règlement depuis l'année 2012 » selon Dr Merabet. Le SNPSP dénonce « la bastonnade » des délégués syndicaux Le président du SNPSP a dénoncé encore une fois les entraves au libre exercice syndical et les mesures de « répression administrative » à l'encontre des délégués syndicaux affiliés aux SNPSP. Et ce avec le recours à la justice dans certains cas et en violation des lois de la République et en contradiction flagrante avec les instructions du ministère de tutelle. Le Dr Merabet a cité certains dépassements contre des délégués du syndicat enregistrés dans plusieurs wilayas du pays, à Tébessa, Aïn Defla, Boumerdès, Tlemcen et Blida « mais le cas le plus édifiant est la suspension d'un délégué syndical dans la wilaya de Relizane », déplore-t-il. |
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