« L'Algérie est la cible d'une cyber-guerre structurée qui se prolonge entre des parties étrangères qui ont parié sur l'échec du processus démocratique porté par le Hirak populaire », a indiqué hier mardi Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, lors d'une journée parlementair organisée au Cercle nationale de l'Armée à Alger.

«Cette cyber-guerre acharnée vise les institutions de la République, notamment l'Armée nationale populaire (ANP) qui n'a pas été épargnée par les ennemis d'hier », a-t-il affirmé.

Belhimer a salué les efforts de l'Armée nationale populaire (ANP) qui « affronte cette guerre pour préserver la souveraineté nationale ». Selon le porte-parole du gouvernement, « l'Algérie qui veille à produire un contenu national numérique professionnel est ciblée par une guerre électronique structurée où se croisent les tentacules de parties étrangères ayant misé sur l'échec du processus démocratique engagé par le Hirak populaire et mené à bon port à la faveur des élections », a-t-il indiqué dans une allocution prononcée à l'occasion d'une journée parlementaire sur la «Cybercriminalité et ses retombées sur la sécurité du pays et du citoyen», organisée au Cercle national de l'Armée. Le ministre de la Communication a déclaré que « les éléments de l'institution militaire nationale, toutes spécialités scientifiques et technologiques confondues, font face, avec la même volonté et compétence, aux plans de ces aventuriers même s'ils se cachent derrière des pseudonymes et des masques sur l'espace bleu (cyberespace) », a-t-il révélé, mettant en garde contre « l'accentuation de la cybercriminalité à chaque étape cruciale dans le processus de l'Algérie nouvelle, à travers la manipulation, le lavage de cerveaux et l'incitation des jeunes à la violence et à la division des Algériens», a-t-il dit.

«Vu que 70% des Algériens consultent la presse électronique, il est devenu urgent de faire face à la cybercriminalité en se focalisant sur la garantie de la souveraineté cybernétique basée sur la production d'un contenu national qualitatif sur les sites électroniques et la sécurisation du réseau en vue de consacrer la souveraineté de l'Etat», a encore expliqué M. Belhimer, précisant que le ministère de la Communication a exigé la « domiciliation des sites électroniques régis par le décret exécutif relatif aux modalités d'exercice de l'activité d'information en ligne et de diffusion de mise au point ou rectification sur le site électronique dans le domaine DZ ».

Lors de cette journée parlementaire à laquelle ont pris part des cadres de l'Armée nationale populaire (ANP) et de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales, des représentants de plusieurs secteurs ministériels et des conseillers du président de la République ainsi que des enseignants et des experts dans ce domaine, un documentaire sur la cybercriminalité et ses répercussions sur le pays et le citoyen a été projeté. Des enseignants universitaires et des cadres de la Sûreté nationale ont évoqué, lors de leurs interventions sur le thème de cette journée, les raisons, les motivations, les répercussions et les voies de lutte contre la cybercriminalité en Algérie.

La Police a enregistré en 2020 une hausse de 22,63% du taux de cybercriminalité par rapport à 2019, ce qui exige «l'organisation et l'encadrement du domaine numérique et l'adoption de programmes de sensibilisation aux dangers de la cybercriminalité, ainsi que la consolidation du rôle de la famille et la promulgation de textes dissuasifs contre les contrevenants», a estimé le ministre. Pour le ministre, ce type de crimes «est plus dangereux (...) que les guerres traditionnelles où l'ennemi est connu, car l'adversaire dans ce cas précis recourt à des logiciels dangereux pour violer la vie privée des gens et nuire à leur statut social et carrière professionnelle».

Pour sa part, le président de l'Assemblée populaire nationale, Slimane Chenine, a indiqué que « l'Armée nationale populaire a mis en échec toutes les tentatives visant à porter atteinte à la sécurité du pays », rendant, pour la même occasion, un hommage à l'ensemble des services de sécurité, « qui ont réussi à neutraliser toutes les tentatives, dirigées depuis l'extérieur, pour porter un coup à la stabilité du pays », a-t-il affirmé, appelant, au passage, au « renforcement du front interne pour mettre à l'abri l'Algérie des attaques acharnées dirigées contre elle et contre son peuple».