La vieille revendication de
la révision de la loi sur la retraite, tenant à cœur aux syndicats et remise au
goût du jour récemment par le SG de l'UGTA, Salim Labatcha,
demeure inaccessible pour le moment. C'est le ministre du Travail, de l'Emploi
et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, qui l'a affirmé, jeudi dernier, devant les
députés, soulignant qu'un retour à la retraite proportionnelle et sans
condition d'âge est, pour l'heure, «exclu» compte tenu du déficit de la Caisse
nationale des retraites (CNR). Une réponse indirecte, également, au SG de
l'UGTA qui n'a pas apprécié qu'on ait laissé le soin au DG de la CNR d'apporter
des réponses sur ce dossier alors qu'on attendait dans ce contexte des échos
auprès du gouvernement à cette revendication relative au droit à la retraite
après 32 ans de service. Il est servi, lui, qui clamait lors de ses récentes
interventions publiques que son syndicat attend une réponse de le part du
gouvernement, mais pas du directeur de la CNR, et d'une manière on ne peut plus
nette. Ainsi, à la question d'un député lors d'une plénière à l'Assemblée
populaire nationale (APN), sur un éventuel retour à la procédure de retraite
proportionnelle et sans condition d'âge et l'intégration des jeunes diplômés
dans le monde du travail, le ministre a affirmé qu'«en l'état actuel des
choses, il est impossible de revenir à cette procédure compte tenu du déficit
de la CNR». Non sans relever le caractère exceptionnel qui a incité les
pouvoirs publics à introduire cette procédure de départ à la retraite
proportionnelle et sans condition d'âge, « intervenue dans une conjoncture
exceptionnelle, en 1997, en raison de la situation économique qu'avait connue
le pays suite à l'application du programme du FMI, qui a entraîné la fermeture
de nombreuses entreprises et le licenciement d'un grand nombre de travailleurs
», a-t-il expliqué. Ajoutant dans ce sillage qu'à ce
jour, la procédure a profité à «plus d'un (1) million de personnes, ce qui a
mis à mal l'équilibre financier de la CNR et créé, dès 2013, un déficit
structurel», contraignant la CNR à solliciter l'aide de différentes caisses de
la Sécurité sociale et du Fonds national d'investissement (FNI) pour assurer le
versement des pensions de retraite. Une réponse qui n'est pas du goût de
l'UGTA, dont le SG a prévenu que son syndicat ne compte pas « abandonner la
revendication concernant le révision de l'actuelle loi sur la retraite ».
Est-ce à dire, au regard des positions tranchées et opposées des deux parties,
qu'un conflit se dessine à l'horizon autour de ce dossier ? Sur un autre
registre non moins conflictuel, en l'occurrence l'intégration des bénéficiaires
du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), le ministre révélera
que pas moins de 2.228.500 jeunes avaient bénéficié de ce dispositif, de 2008
au 31 octobre 2019, et que beaucoup d'entre eux avaient été titularisés dans
plusieurs secteurs administratifs et économiques, publics et privés. Ajoutant
dans ce sens que des efforts sont consentis en coordination avec les services
concernés pour l'intégration professionnelle de 365.000 jeunes, et que son
secteur s'attelle à la mise en place d'un nouveau dispositif visant à améliorer
l'employabilité, selon les compétences scientifiques et les besoins du marché
pour absorber le chômage. Toutefois, devait-il indiquer, la réalisation du
développement et la création de nouveaux postes passe impérativement par le
renforcement de l'investissement. A propos de la possibilité de procéder au
remboursement des actes de la procréation médicalement assistée (PMA), le
ministre a relevé que la fécondation in vitro est remboursable par les
assurances sociales et peut être faite au niveau des structures hospitalières
publiques, excluant de ce fait le remboursement en cas de recours aux cliniques
privées. Le ministre a dans ce sillage fait état de la contribution financière
de la CNAS au profit des hôpitaux, qui s'est élevée en 2020 à 92 milliards
(Mds) DA et atteindra les 102 Mds DA en 2021. En attendant la
contractualisation de l'acte médical qui, malgré les tergiversations,
arriverait tôt ou tard, et qui offrirait in fine aux assurés de choisir
librement où se soigner.