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La Banque mondiale (BM) prévoit, dans une
note de conjoncture (automne 2020), que l'Algérie «devrait enregistrer une
contraction économique majeure en 2020», en raison de l'impact de la pandémie
de Covid-19. Le document, publié le 7 janvier 2021, entrevoit néanmoins une «
reprise partielle» en 2021 et 2022, conditionnée par une «réduction marquée des
déséquilibres macroéconomiques» et une «relance franche de la demande
intérieure globale, de la production et des exportations d'hydrocarbures». La
note de la BM rappelle qu'en 2019 «le rythme de la croissance de l'économie
algérienne s'est ralenti pour une cinquième année consécutive dans un contexte
de mobilisation sociale et de transition politique prolongées, qui a affaibli
la confiance et les dépenses des consommateurs et des entreprises».
L'année 2019 a été marquée par le «recul structurel du secteur des hydrocarbures » (-4,9%) et une «modeste augmentation» de 2,4% des secteurs hors hydrocarbures. «Le taux de chômage est resté stable à 11,4% en 2019, avec la création de 232.000 emplois entre avril 2018 et mai 2019», alors que «l'indice national des prix» est passé «de 3,5% en 2018 à 2,3% en 2019». Le déficit budgétaire global s'est quant lui «détérioré», passant «de 6,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2018 à 9,6% du PIB en 2019», en raison de la «baisse des revenus des hydrocarbures et de l'augmentation des investissements publics», ajoute le document. 2020: pertes économiques «substantielles» Pour les deux premiers trimestres de 2020, la Banque mondiale note une «contraction de l'économie» accentuée par les mesures de confinement liées à la lutte anti-Covid. Au premier trimestre 2020, «l'élan économique est resté faible» avec une «contraction de 3,9% de l'activité économique en glissement annuel», affirme le document. Pour le deuxième trimestre 2020, la Banque mondiale voit une «accentuation de la contraction globale», marquée par des «pertes économiques substantielles» des entreprises publiques, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des transports. En l'absence de données «sur les pertes économiques du secteur privé», le rapport se base sur des «enquêtes» révélant des «activités gravement affectées par la pandémie de Covid-19» avec des «répercussions notables sur le marché de l'emploi». Selon le document, les secteurs les plus touchés sont «les transports, le tourisme, la restauration, l'hôtellerie, l'artisanat, l'énergie et le commerce de détail et de gros». A ces secteurs, il faut ajouter les « petites et moyennes entreprises, et les travailleurs indépendants et occasionnels» dont les activités ont été fortement touchées. Pour l'ensemble de 2020, la BM prévoit que l'économie algérienne devrait enregistrer une «contraction importante du PIB réel» en raison du «double choc» de la crise sanitaire mondiale et la baisse des prix du pétrole. «Contexte hautement incertain» Pour la «reprise économique», la BM estime qu'elle sera «partielle» en 2021 et 2022, sous condition d'une «réduction marquée des déséquilibres macroéconomiques» et «par une relance franche de la demande intérieure globale». Néanmoins, dans un «contexte hautement incertain», marqué par la «possibilité d'une crise sanitaire prolongée», et des «difficultés à répondre aux besoins de financement croissants du budget», «l'équilibre des risques affiche une tendance pessimiste», affirme le document. La Banque mondiale note, tout de même, que «le Gouvernement algérien a annoncé d'ambitieuses réformes structurelles visant à accélérer la transition vers un modèle de développement économique tiré par le secteur privé, tout en préservant le soutien aux tranches les plus vulnérables de la population». Cependant, «la réussite de cette entreprise reposera sur le caractère décisif de l'agenda des réformes, sur l'ampleur de la réponse du secteur privé et sur la capacité des autorités à rétablir simultanément les équilibres macroéconomiques», ajoute la note de conjoncture de la BM. |
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