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C'est le sujet de discussion
qui fait le buzz en Algérie:
la valse des entraîneurs. Ce phénomène d'instabilité technique est à la mode
chez nous. En effet, la valse a débuté cette saison très tôt en Ligue 1, le
Français François Ciccolini ayant été l'un des neuf
premiers entraîneurs à plier bagages. Après sept journées de championnat, déjà
dix départs actés alors que d'autres pourraient suivre. En somme, un profond
renouvellement s'annonce sur les bancs de Ligue 1.
Comme quoi, la valse des entraîneurs est devenue « une marque déposée » chez les clubs algériens depuis que la rue a commencé à s'ingérer dans la gestion interne des clubs. État des lieux d'une situation inquiétante et dégradante à la fois. Les saisons se suivent et se ressemblent pour le championnat de Ligue 1, où l'on continue à consommer sans retenue les entraîneurs. Une mauvaise et vieille manie des responsables des clubs de notre championnat en quête de résultats immédiats aux dépens de la stabilité de l'encadrement technique. La Ligue 1 n'en est qu'à la veille de sa huitième journée, et ils sont déjà neuf techniciens à avoir été obligés de quitter leurs postes, soit neuf équipes ayant déjà opéré un changement de staff technique sous couvert de cette astuce cousue de fil blanc de « séparation à l'amiable ». Durant ce nouvel exercice, la liste de cette valse s'est ouverte avec le départ du technicien français de l'USM Alger, François Ciccolini, limogé avant même le début de la saison, pour faute grave lors de la cérémonie protocolaire lors du match de super coupe contre le CR Belouizdad. Et c'est son compatriote Thierry Froger qui lui a succédé en signant son retour chez les «Rouge et Noir». La palme dans cette valse des entraîneurs, entamée très tôt cette saison, revient à la JS Kabylie qui en est à son troisième entraîneur à la veille de la 9ème journée du championnat. Le premier à avoir fait les frais est le Franco-Tunisien, Aymen Zelfani, qui a entamé la saison, avant de jeter l'éponge au bout de la première journée suite à un nul à domicile face au CABBA. Pour pallier son départ, la direction a jeté son dévolu sur Youcef Bouzidi, mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce dernier a été prié de quitter les lieux après avoir obtenu de bons résultats. Bizarre, n'est-ce pas ? Là, c'est une exception, car Bouzidi a été sacrifié sur exigence d'un proche de l'équipe. Aujourd'hui, la JS Kabylie en est déjà à trois entraîneurs en huit journées après que Denis Lavagne (ex-CSC) a atterri chez les «Jaune et Vert». Lyamine Bougherrara a préféré partir et quitter son poste de responsable technique de l'USMBA avant même l'entame de la compétition pour une histoire de recrues non qualifiées. Ensuite, plusieurs entraîneurs ont sauté pour insuffisance de résultats. C'est le cas de Mohamed Bacha du NC Magra après trois matchs seulement pour être remplacé par Abdelkrim Latrèche. Idem pour Nadir Lekanoui qu'on a présenté comme le messie au NAHD. Finalement, l'ancien coach de Biskra n'a pas tenu longtemps et a fini par démissionner. Pour créer le fameux déclic psychologique, la direction lui a préféré Dziri Billel, fraîchement démissionnaire pour, justement, insuffisance de résultats ! Aziz Abbès n'a pas eu la même réussite de la saison précédente ponctuée par une accession parmi l'élite et a été remercié par la direction du WAT, qui a fini par céder à la pression des supporters. Pour sa part, l'US Biskra a dû mettre fin à la collaboration de Moez Bouakaz et son adjoint Haddou Moulay. Au MCO, le Français Bernard Casoni a été prié de quitter les lieux par son président, Tayeb Mehiaoui, qui a justifié ce départ pour des raisons financières. Cela signifie qu'au MCO, en crise administrative depuis l'intersaison, il n'a jamais été question d'un budget prévisionnel pour faire face aux exigences financières d'un tel entraîneur en devises. Pour l'instant c'est Omar Belatoui qui est promu entraîneur en chef et son maintien à ce poste sera, c'est certain, tributaire des résultats de l'équipe. Plus grave encore, certaines formations se sont illustrées en procédant à des changements d'entraîneur avant même le coup d'envoi du championnat. Le plus étonnant, c'est que certaines équipes ayant limogé leurs entraineurs doivent recruter des techniciens remerciés par leurs clubs antécédents pour... insuffisance de résultats. A ne rien comprendre ! Et le projet sportif dans tout ça ? Pour éradiquer ce phénomène de valse d'entraîneurs qui n'arrange nullement les affaires du football algérien ni son développement, la direction technique national (DTN) devrait s'impliquer pour trouver les solutions. Jusqu'à quand nos clubs devront-ils être gérés avec une telle médiocrité de la part de présidents qui ne sont là que pour préserver leurs postes, sans se soucier des conséquences financières que cela peut engendrer. Or, les petits calculs d'épicier n'ont pas lieu d'être dans un club professionnel ou prétendu tel. Comment peut-on aspirer développer le football national ou prétendre gagner un titre continental avec de telles mascarades ? Aucun projet sérieux, ni à court terme, ni à moyen terme. Tant que les présidents de clubs ne courent que derrière les subventions étatiques sans contrôle de l'Etat des deniers publics, le football algérien ne relèvera pas la tête. «Les vrais riches sont ceux qui possèdent ce que l'argent n'achète pas», ce proverbe sied bien aux gestionnaires de la majorité des clubs qui ne disposent pas de la compétence requise et ne s'éternisent dans leurs postes que pour des intérêts autres que sportifs. |
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