Fini le
faible débit internet en Algérie ? Le ministre de la Poste et des
Télécommunications, Brahim Boumzar, laisse entendre
que c'est le bout du tunnel, enfin presque. Le débit internet minimum sera
augmenté en Algérie, l'objectif à court terme étant d'arriver à un débit de 4 à
8 mégas permettant ainsi un accès aisé à la vidéo haute définition et autres
contenus à valeur ajoutée, a-t-il annoncé. Mais,
entre calculs, prévisions et ambitions des responsables, il y a encore les
faits têtus de la réalité qui, eux, montrent qu'il n'y a absolument aucune
évolution sur ce plan entre hier et aujourd'hui.
Le haut débit reste toujours un objectif à
atteindre près de cinq mois après l'instruction donnée par le président de la
République au ministre de la Poste et des Télécommunications à l'effet de
«venir à bout, immédiatement, du problème de faiblesse de débit internet et
élaborer un rapport détaillé sur ce dossier». Il est possible que l'annonce du
ministre tienne la route et que dans le court terme, on passerait à un débit
internet acceptable, mais cela reste en l'état une promesse à tenir. Même la
migration des abonnés vers des paliers supérieurs au minima des 2 mégas reste
très aléatoire tant que l'opérateur n'est pas en mesure de garantir le service
demandé. En d'autres termes, on peut s'inscrire à une formule de 4 mégas sans
que cela ne s'en ressente sur le débit ! Le ministre, bien au courant de cette
imperfection, estime dans ce sens que l'opérateur «doit rassurer le citoyen en
lui offrant le service demandé avec un débit réel et stable». Sans mettre en
doute l'annonce en question du ministre, qui aurait été plus rassurante si une
date précise est fixée en lieu et place du délai à « court terme » formulé pour
atteindre le haut débit internet, il faut attendre pour voir. C'est sûr que
tous les moyens sont mobilisés pour ce faire, dont la modernisation en cours
des infrastructures du secteur des TIC et la partie accès en supprimant
définitivement le système TDM (technologie utilisant le câble en cuivre), que
le ministre a qualifié d'»archaïque» et responsable de plusieurs désagréments
pour l'abonné ADSL comme les dérangements et la lenteur du débit internet, mais
on n'est pas pour autant sorti de l'auberge. Progressivement, la technologie de
pointe en fibre optique s'installe, et l'on s'attelle à mettre en place une
politique du cache internet des géants du Web dont les GAFA (Google, Apple,
Facebook, Amazon), qui pourra faire économiser la bande passante internationale
et diminuer le temps de latence, mais tout reste encore en l'état de chantier.
Un chantier qu'il faut veiller à faire avancer rapidement pour atteindre le
haut débit internet à court terme. Pourrait-on tout mettre sur le dos des
responsables en poste depuis peu ? Bien évidemment que non, mais à ces derniers
incombe, forcément, le challenge de redresser la barre et laisser apercevoir ou
ressentir, sans lasser les attentes, un léger mieux qui peut s'améliorer. Car,
les citoyens ne s'abreuvent plus aux promesses.