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Les auditions des accusés dans
les affaires de montage automobile et de financement occulte de la campagne
électorale du candidat à la Présidentielle d'avril 2019, Abdelaziz Bouteflika,
dans lesquelles sont poursuivis plusieurs responsables, dont les anciens
Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont débuté hier à la Cour d'Alger.
Entendu en premier, l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, incarcéré dans l'établissement pénitentiaire d'Abadla (Béchar), a nié toutes les charges retenues contre lui, notamment "octroi d'indus privilèges, abus de fonction, conflits d'intérêts et blanchiment d'argent". Interrogé sur les raisons du transfert du secrétariat général du Conseil national de l'investissement (CNI) aux services du Premier ministre au moment où il a été décidé d'arrêter l'importation de véhicules et d'aller vers le montage automobile, Ouyahia a dit que la décision avait été prise par les membres du CNI et non par lui (en sa qualité de président dudit Conseil). L'instance était auparavant rattachée au ministère de la Promotion des investissements, mais, après la suppression de ce ministère en 2014, elle a été rattachée au ministère de l'Industrie, a-t-il expliqué. Interrogé sur la raison pour laquelle le Conseil national de l'investissement n'a pas été transféré au ministère de l'Industrie, Ouyahia a fait valoir que le CNI n'examine pas seulement les projets industriels, mais tous les dossiers d'investissement dans tous les secteurs. Concernant les critères de sélection des "5+5" autorisés à investir dans la filière du montage automobile, Ouyahia a répondu que les opérateurs retenus sur les 89 candidats à l'investissement dans ce secteur avaient été sélectionnés parce qu'ils étaient en activité dans le domaine et pas pour une autre raison. Il a démenti, en outre, l'exclusion des dossiers de certains opérateurs, à l'instar du "Groupe Cevital", "Achaîbou" ou "Amine Auto", arguant que leurs dossiers n'ont pas été déposés au niveau du CNI. Concernant l'origine de ses fonds placés dans trois comptes (bancaires et postaux), M. Ouyahia a souligné qu'ils ne provenaient pas des hautes fonctions qu'il avait occupées et que s'il avait refusé auparavant de s'exprimer autour de cette question c'était pour "ne pas porter atteinte aux relations unissant notre pays à certains pays amis". Il a affirmé qu'il recevait, en sa qualité de Premier ministre, "des lingots d'or en cadeau de la part des dirigeants des pays du Golfe", ajoutant qu'il les avait "vendus au marché parallèle à 350 millions DA et placé l'argent dans ses comptes". Il a reconnu ne pas avoir déclaré ces sommes parce qu'il était en soins depuis 2017. S'agissant des sociétés, dont ses deux fils sont propriétaires, il a réaffirmé "qu'ils ont obtenu des crédits bancaires dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) pour la création d'une imprimerie et d'une compagnie de sécurité informatique", assurant "qu'ils n'ont pas bénéficié d'avantages". L'audience devait se poursuivre dans l'après-midi avec l'audition des autres accusés. Ce procès, programmé à la Cour d'Alger avec une composante spéciale, intervient après que la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des accusés. Il s'agit, en effet, du 1er dossier de corruption, traité en décembre 2019 par le Tribunal de Sidi M'hamed, et dans lequel sont poursuivis les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que les trois anciens ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdesselam Bouchouareb et le ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane. |
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