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De Hennaya à Zenata, à Mérazgua, respire la
caroube. Au sens le plus littéral du terme, tant cette odeur intimement liée à
cet ingrédient riche en vitamines, anti-oxydants et
protéines s'empare sans partage des lieux. L'exploitation abrite la principale
et l'unique unité agro-alimentaire de transformation des graines de caroube en
produits dérivés en Algérie, elle est la seconde société dans le monde à
produire cet aliment naturel, derrière une firme européenne. Après avoir
décroché le trophée de la meilleure entreprise algérienne exportatrice hors
hydrocarbures en 2017, cette entreprise familiale fondée il y a plus de 40 ans,
a diversifié récemment sa gamme avec un nouveau produit (sans gluten) à base de
poudre de caroube, substitut du cacao, pour la préparation de gâteaux,
biscuits, pain, crèmes, confiseries et glaces.
«La caroube est souvent comparée au chocolat et au café. Elle est cependant plus riche en calcium, en amidon, en fibres et en glucose et contient du potassium, du phosphore et de la vitamine A. La caroube ne contient en revanche pas d'excitant. Sa poudre est réputée pour son action sur la satiété du fait de sa richesse surprenante en fibres. Même les patients diabétiques, souffrant d'une anémie ou présentant une insuffisance rénale peuvent facilement la consommer à cause de ses bienfaits sur le système digestif. Nous sommes dotés d'un laboratoire de recherches et ce qui nous a permis de lancer ce nouveau produit en sac par notre filiale Prodalex sous le nom commercial ?Caruma'. Ce produit au prix compétitif est destiné spécialement au marché local, afin de réduire les quantités importées par notre pays en devises et atténuer la lourde facture de ces produits alimentaires ramenés de l'extérieur. Nous avons acquis le foncier par nos propres moyens et construit nos unités de Remchi et Mérazgua. Tous nos équipements et machines sont également fabriqués par nos ingénieurs, techniciens et ouvriers. Nous voulons produire des produits qui rivalisent ceux de l'étranger pour économiser les devises à notre pays. Nous espérons aussi relancer la filière caroube en Algérie», estime Chakib Boublenza, co-gérant de la Sarl Boublenza et président de la filière nationale de la caroube, convaincu du bien-fondé de la démarche prônée par son entreprise pour aider le pays à sortir de la dépendance de pays étrangers dans ce domaine. Ce manager audacieux n'exclut pas d'investir dans d'autres filières de produits naturels, tel que l'arganier. «L'arganier est un arbre endémique dans les pays maghrébins. J'ai même visité le Maroc pour s'enquérir de leurs exploitations modernes. L'investissement dans l'arganiculture dans ce pays connaît un intérêt de plus en plus croissant, notamment avec l'extension de la superficie. On pourra nous aussi se lancer dans ce créneau qui ne peut que donner un nouvel essor à l'arganiculture où le souci économique s'accommode parfaitement de la sauvegarde de l'environnement. Nous avons des endroits où l'arganier peut défier les changements climatiques, au grand avantage des populations locales tant sur le plan nutritionnel que diététique, voire même cosmétique. Nous avons aussi les plantes aromatiques pour les huiles essentielles et produits forestiers, les oliviers, les figuiers, qui constituent une véritable plus-value pour l'économie nationale. Il suffit de les valoriser et de bien les exploiter et ce, à la faveur de la nouvelle orientation du gouvernement dans ces domaines», ajoute-t-il. |
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