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Les présidents algérien et
français, qui devraient reprendre contact début 2021, comme cela a été convenu,
samedi dernier, à la suite d'un entretien téléphonique entre les deux chefs d'Etat,
tout deux atteints du Covid-19, auront du pain sur la
planche. Nombre de dossiers et de questions d'intérêts communs, les unes aussi
importantes que les autres, notamment les questions régionales et la situation
en Libye, au Mali et au Sahara occidental, figureront au menu des discussions,
mais c'est surtout le dossier de la Mémoire qui focalisera les attentions et
les tensions.
On aurait cru que tout se passait bien selon l'annonce du Président Macron, qui avait informé dans ce contexte le Président Tebboune que le rapport sur le dossier de la Mémoire, confié à M. Benjamin Stora, sera fin prêt, en janvier prochain, mais ne voilà-t-il pas que côté algérien, on affiche à ce propos un scepticisme qui en dit long sur les obstacles qui parsèment le chemin à parcourir sur ce sentier tracé en vue de favoriser une réconciliation franco-algérienne. La sortie, hier, de M. Abdelmadjid Chikhi, l'expert algérien désigné par le Président Tebboune afin de travailler sur ce dossier sensible, ne prête vraiment pas à la félicité. « Le dossier de la Mémoire fait du surplace à cause de la mauvaise intention de la partie française », avait lancé, hier, l'expert algérien, lors de l'émission le « Forum de la radio ». Précisant dans ce cadre que six mois après sa désignation par le président de la République, en tant que représentant dans ce travail en cours avec l'Etat français autour des dossiers relevant de la Mémoire nationale et la récupération des archives, il n'a contacté qu'à deux reprises le représentant français, en l'occurrence M. Benjamin Stora. Comment ce dernier a-t-il ainsi achevé, ou presque, son travail, qu'il devrait remettre au Président Macron à la mi-janvier, sans avoir eu à discuter avec son vis-à-vis algérien ? M. Benjamin Stora avait expliqué à M. Chikhi qu'il prépare son rapport suite à une demande du Président français Macron, et qu'il ne pouvait en rien discuter sur ce rapport avant de le remettre aux autorités françaises. Pour sa part, M. Abdelmadjid Chikhi a estimé qu'on ne peut pas tourner la page du passé, car le dossier de la Mémoire fait partie intégrante de l'histoire de l'Algérie et le dialogue reste la meilleure voie pour apaiser les pensées si on emprunte des canaux adéquats. M. A. Chikhi rappellera également dans ce sillage que l'opinion française n'est pas unifiée au sujet du passé colonial de la France, insistant dans ce contexte sur l'existence des lobbies et des associations françaises influentes entravent les négociations. Quant à la question des Archives, qui ne fait pas partie du dossier de la Mémoire, et qui se trouve prise en charge par deux autres représentants désignés par les deux parties, elle est plus difficile à résoudre, à cause des obstacles placés par les autorités françaises, laissera encore entendre M. Chikhi. Non sans relever que le recours à l'arbitrage international pour la récupération des Archives comporte des risques de détérioration des documents. Sur un autre registre, il soulignera que l'Algérie n'a récupéré qu'une infime partie des crânes de ses martyrs et que les 24 crânes des chefs de la résistance populaire et leurs compagnons n'est qu'une première partie, et le travail se prolongera jusqu'à la récupération de tous les crânes des martyrs. En conclusion, il révèlera qu'une rencontre se tiendra ce mardi, regroupant tous les secteurs concernés par ce dossier de la Mémoire, pour faire en sorte qu'il pénètre dans tous les foyers algériens et toutes les institutions. |
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