Cela
fait deux ans déjà que s'est éteint Tahar Benferhat,
figure emblématique du football algérien. Celui que l'on a surnommé le «Roc du Sersou» a servi son club de toujours, la JSMT, depuis plus
de cinquante ans et sélectionné en équipe nationale algérienne, devenant son
capitaine durant les années 1970. Tahar Benferhat a
commencé à la JSMT à l'âge de 18 ans, club dans lequel il avait effectué tout
sa carrière de joueur. Son nom restera à jamais lié à celui du club de sa ville
et à l'équipe nationale dont il fut le capitaine dans les années 1970. Sa
première apparition avec les Verts fut en 1964 contre le Dynamo Zagreb
(ex-Yougoslavie) à Alger sous l'ère du défunt Abderrahmane Ibrir.
Aussi, le regretté Benferhat a reçu les éloges de la
presse brésilienne après s'être illustré lors de cette rencontre amicale entre
l'EN et le mythique club de Santos de la perle noire Pelé, au stade du 19 Juin
d'Oran (Ahmed Zabana). Excellent par son sens du
placement, son sang-froid, son efficacité dans les duels et sa précision dans
la relance, la presse brésilienne a désigné Tahar comme le meilleur joueur à ce
poste. Continuant sur sa lancée et confirmant son immense talent, Tahar Benferhat a été convoqué en sélection d'Afrique, dirigée
par Rachid Mekhloufi et le Ghanéen Gyamfi, participant à la première Coupe des Confédérations
abritée par le Brésil en 1972. Il avait constitué la charnière centrale, avec
le regretté Miloud Hadefi (MCO), aux côtés de
l'Egyptien Hassan Shehata, le Tunisien Attouga, le Guinéen Maxime Camara, le Congolais François
M'Pelé, l'Ivoirien Laurent Pokou, le Camerounais Jean-Pierre Tokoto pour ne citer que ceux-là. Présenté comme une idole
du football national toutes générations confondues, avec une carrière
internationale riche en événements heureux, l'ex-libéro de la JSM Tiaret, l'un
des meilleurs en Algérie, s'est distingué durant toute sa carrière par une
sportivité et un fair-play à la hauteur de son immense talent. A la fin de sa
carrière, le regretté Tahar Benferhat, a toujours
gardé intacte sa réputation aussi bien sur le plan sportif que privé. Il avait
dirigé plusieurs clubs de l'Ouest et a été également à la tête de l'équipe
nationale espoirs en 1989. «C'est un réel plaisir lorsque je me remémore les
années passées à Tiaret, ces années qui m'ont permis de suivre l'évolution de
la plupart des joueurs. Tahar Benferhat en tant que
footballeur, a accompli d'énormes progrès et n'a jamais cessé de s'améliorer».
Ce sont là, les éloges du regretté Saïd Amara, qui fut son entraîneur à la JSMT
et aussi l'un de ses nombreux admirateurs. Tiaret peut être fière d'avoir
enfanté un joueur de la trempe de Tahar Benferhat,
plébiscité comme l'un des monuments du football algérien tels que les Mustapha Zitouni, Hacène Lalmas, Rachid Mekhloufi, Ahmed Oudjani, Melaksou, Bourouba, Fréha, Bouhizeb, Sikki et bien d'autres
icônes. Un grand joueur est parti en silence, et pourtant, Tahar Benferhat a été le digne ambassadeur de la JSMT et de l'EN.
Ne mérite-t-il pas un mémorial pour permettre aux futures générations de
connaître ceux qui ont écrit l'histoire du football algérien ?