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Le ministre de l'Industrie pharmaceutique: Vers une baisse sensible des prix des PCR

par R.N.

Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad, a assuré que les tests PCR et antigéniques, destinés au dépistage du Covid-19, seront bientôt disponibles à des prix raisonnables grâce à leur production localement.

«Les tests PCR étaient importés au début (de la pandémie) pour 25 dollars (le test), avant que ce prix ne soit réduit à 12 dollars grâce au concours de l'Armée nationale populaire (ANP). Aujourd'hui, avec les attestations de régulation, nous les importons entre 5 et 7 dollars. Ils seront fabriqués localement pour l'équivalent de 2,5 dollars. Ce qui nous laisse entrevoir une meilleure accessibilité à ces tests par la population», a-t-il précisé à l'APS.

Le ministre a rappelé que certains laboratoires ont récemment baissé le prix des PCR à 9000 dinars. Sachant que ces tests sont généralement disponibles à des tarifs allant de 12.000 DA à 17.000 DA. Le ministre a également évoqué les tests antigéniques qui «seront également fabriqués localement».

«Nous les importons autour de 5 dollars/test, mais, une fois fabriqués localement, ils nous reviendrons à 4 dollars/test. A ce prix là, ils pourront être disponibles pour 1500 dinars ou 2000 dinars/test au niveau des laboratoires ou, peut-être même, au niveau des pharmacies, comme cela se fait dans un certain nombre de pays dans le monde», a-t-il avancé.

Le ministère de l'Industrie Pharmaceutique avait annoncé que les tests PCR et antigéniques allait être produits par trois (3) laboratoires nationaux que sont «HUPP et IMD», pour les kits de prélèvement et de transport, avec une capacité de production journalière de 80.000 kits, «IMD», pour les kits réactifs PCR avec une capacité de production journalière de 10 000 kits, et «SALEM» pour les tests antigéniques, avec une capacité de production journalière de 30000 tests. Interrogé, d'autre part, sur la «rareté» du Lovenox, un anticoagulant qui fait partie du protocole thérapeutique contre le covid-19, le ministre a tenu à souligner que le Varenox, un générique du Lovenox, est fabriqué localement avec près de 200 milles de boites/semaine par le laboratoire Frater-Razes, 100% algérien. Faisant remarquer qu'une pénurie mondiale de ce produit a été enregistrée, il a assuré que l'Algérie en disposait de 25 millions de seringues pré-remplies produites localement «ce qui nous rassure et nous conforte pour cette année et l'année prochaine» Déjà, pour cette année, la production de produit (Le Varenox) «a été multipliée par cinq» et cela nous permet d'économiser 60 millions de dollars (d'importations)», a-t-il soutenu. La Directrice générale de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Fatima Ouakti, avait récemment indiqué que la PCH disposait actuellement d'un «stock suffisant» en Lovenox, ajoutant que son organe allait prochainement recevoir une quantité importée par un laboratoire. Elle a jouté que la PCH recevra ultérieurement un deuxième lot de Lovenox produit localement par un laboratoire national.

La production locale dérange les «lobbies de l'importation»

A la question de savoir si le marché algérien souffrait effectivement de quelques centaines de produits pharmaceutiques en rupture, comme cela a été rapporté par des acteurs du marché, le ministre n'a pas hésité a qualifier de «lobbies de l'importation» ceux qui «essayent de semer le doute sur les produits fabriqués en Algérie». Plus explicite, il a argumenté que les produits cités comme étant «en rupture» ont généralement leurs équivalents fabriqués localement. Cependant, des parties qu'il qualifie de «lobbies de l'importation» préfèrent, selon lui, les produits importés, considérant tout produit qui n'est pas importé comme étant en rupture, en dépit de la disponibilité de son générique.

Ainsi, les déclarations sur les ruptures de certains médicaments vitaux ont été faites, selon lui, «de manière volontaire» dans l'objectif de «saper les efforts du ministère de l'Industrie pharmaceutique qui est en train de mettre un plan d'action inédit pour l'Algérie, permettant de lutter contre la surfacturation (des importations) et d'assurer une croissance importante de la production nationale».

M. Benbderrahmane soutient que sa politique «dérange» ces «lobbies» car elle a permis de «révéler, à travers l'attestation de régulation, de nombreuses sociétés qui faisaient de la surfacturation, jusqu'à 130 fois le prix du produit». Le président du syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo), Messaoud Belambri, avait récemment déploré la rareté de centaines de médicaments.

«Il y a 302 médicaments qui sont absents, tous nécessaires et répartis entre la production locale et ceux de l'importation», avait-il avancé, dans une récente déclaration à la presse.

Ces «pénuries» sont, selon lui, le résultat «d'un retard accusé dans la signature des programmes d'importation, de la faible numérisation du secteur et d'une précipitation vers la réduction de la facture d'importation, dès cette année, sans bien se préparer pour éviter des pénuries sur le marché».

Mais l'Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (ADPHA) a affirmé mercredi dernier, dans un communiqué, que la vraie raison de la rareté de certains médicaments en Algérie n'est autre que la forte propagation de la pandémie du coronavirus qui a engendré une augmentation significative de la demande de certains produits, en plus des perturbations dans l'approvisionnement du marché mondial des matières premières. Elle a ainsi estimé que la déclaration selon laquelle le nombre de médicaments manquants dépassent 300 médicaments relevait de «l'exagération», le nombre exact de ces médicaments ne dépassant pas, selon elle, 100 produits.