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L'Algérie a enregistré des «avancées
appréciables» en matière de lutte contre le VIH/sida, a affirmé hier le
ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr
Abderrahmane Benbouzid, qui s'exprimait à l'occasion
de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le ministre a
indiqué que la coopération de l'Algérie avec Onusida
a permis au pays d'être «à épidémie peu active, avec une prévalence de l'ordre
de 0,1%». Il a, à ce propos, tenu à «réaffirmer la volonté de l'Algérie à
s'atteler davantage à réunir tous les moyens afin de renverser le processus de
propagation de cette épidémie mondiale». De même qu'à «s'inscrire résolument
dans la cible ambitieuse fixée par l'Onusida,
consistant à mettre fin au sida d'ici à l'horizon 2030". Néanmoins, les
comportements à risque, la faible utilisation des moyens de protection, la
consommation de drogues injectables, le phénomène de migration, sont autant de
«facteurs de vulnérabilité imposant le maintien de notre vigilance», affirme Benbouzid, insistant sur «la volonté de poursuivre les
efforts afin de relever le défi», à travers la mise en œuvre du Plan national
stratégique (PNS) de lutte contre les IST/VIH/sida 2020-2024. Selon le
ministre, depuis octobre dernier, l'Algérie est inscrite dans la liste des pays
bénéficiaires de la licence volontaire de Medicines
Patent Pool (MPP) et ViiV Healthcare,
lui permettant d'acquérir la molécule générique du «Dolutégravir
(DTG)» à un prix «très réduit». A ce propos, il s'est engagé à «actualiser» le
guide thérapeutique en inscrivant ce traitement en «première ligne» au profit
d'environ 80% des personnes vivant avec le VIH. Ce qui contribuera, en même
temps, à réduire la facture annuelle d'importation des médicaments ART de plus
de 6 millions de dollars, a-t-il noté.
Evoquant la crise sanitaire actuelle, le premier responsable du secteur de la Santé regrette que la Covid-19 ait «perturbé les services de santé et menacé les progrès accomplis au cours des 20 dernières années dans les domaines de la santé et du développement, y compris les avancées réalisées dans le domaine de la lutte contre le VIH». Plus de 2.000 nouvelles infections dont 150 décès depuis 2019 Par ailleurs, selon le directeur de l'Onusida Algérie, Adel Zeddam, l'Algérie a enregistré depuis 2019 plus de 2.000 nouvelles infections au VIH/sida, dont 150 décès, portant à 22.000 personnes vivant avec le sida. «Sur les 22.000 malades vivant avec le VIH/sida, 15.000 sont soumis au traitement. Ce pourquoi le défi pour nous consiste à amener les porteurs du virus non connus à se faire dépister et à déclarer leur maladie afin de briser la chaîne de transmission de l'épidémie», a-t-il ajouté. Evoquant la pandémie de la Covid-19, l'intervenant explique qu'elle a «ralenti davantage les progrès» en matière de lutte contre le sida pour l'ensemble de la communauté internationale. «Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections et celui des décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123.000 et 293.000 cas pour les infections et entre 69.000 et 148.000 cas pour les décès», a-t-il ajouté. De son côté, le coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie, Eric Overvest, a tenu à relever que l'amélioration de l'accès au traitement en Algérie a contribué à la réduction de 10% du nombre des cas de décès depuis 2010, précisant, toutefois, que celui des nouvelles infections a augmenté de 50% passant de 500 cas en 2003 à près de 1.000 cas en 2010 pour atteindre 2100 cas en 2019. Selon lui, «le défi pour l'Algérie» consiste à atteindre la cible 90-90-90 notamment s'agissant de «la suppression durable» de la charge virale chez les personnes sous traitement antirétroviral (ARV), «l'élargissement» de l'offre du dépistage ainsi que «la généralisation» de la prévention contre la transmission du VIH de la mère à l'enfant. |
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