Qui
pourrait sauver la Sonelgaz d'un naufrage financier
annoncé ? Depuis l'apparition de la Covid-19, les créances détenues par la
société auprès de sa clientèle s'accumulent, atteignant des records jamais
égalés, le triple de ce qui a été enregistré en 2019, soit près de 17.200
milliards de centimes ! Rare, très rare sont ceux qui continuent de s'acquitter
de leurs factures de consommation d'électricité et de gaz, aussi bien parmi les
abonnés privés que les institutions et les industriels. Une situation
déficitaire alarmante qui a poussé les responsables à tirer la sonnette d'alarme
à maintes reprises, appelant gentiment au bon sens des clients pour honorer
leurs factures afin de permettre à la société d'assurer ses prestations, ainsi
que la concrétisation des différents projets inscrits dans les plans de
développement des activités, des réseaux électriques et gaziers, mais sans
faire fléchir les récalcitrants. La société a proposé dans ce contexte à ses
abonnés différents modes et formules de paiement, offrant d'énormes facilités
pour le règlement des factures impayées, toujours sans aucun écho positif. Un
prêche dans le désert. Ces abonnés, qu'ils soient privés ou publics, ne
comprennent-ils pas qu'à travers ce comportement « anti-citoyen », c'est tout
l'équilibre financier et la pérennité des revenus sur toute la chaîne des intervenants
dans ses métiers qui est menacé ? Ne comprennent-ils que le langage de la
coercition ou paiement des factures sous la contrainte ? Malheureusement, tout
porte à le croire.
Il
faut en convenir qu'en cherchant à venir en aide à ses abonnés à travers un
élan de solidarité indéfectible, en cette période exceptionnelle, suspendant
dans ce sillage des coupures pour factures impayées, la société s'est retrouvée
prise au piège de sa générosité exceptionnelle. Car, qui aurait pu prendre son
temps et attendre la fin du délai fixé pour le paiement de la facture de
consommation d'électricité et de gaz ? La menace d'une coupure de l'énergie
électrique épargnait à la société d'en arriver « à compter sur le sens de
responsabilité et de citoyenneté de son aimable clientèle » pour recouvrer ses
créances. Et encore, si elle se fait entendre. Hélas, ne voyant rien arriver
dans ses caisses, la société aurait décidé de sévir contre les mauvais payeurs,
en engageant les procédures nécessaires pour récupérer ses créances, qui
peuvent aller jusqu'à la coupure du jus à ceux qui refuseraient d'honorer leurs
dettes, en commençant par les industriels et les établissements publics. Pour
les ménages, la mise sous le coude des factures de consommation d'électricité
et de gaz, et de toutes autres factures (eau et téléphone notamment), semble
prendre le temps-alibi de la crise sanitaire. Mais une dette reste une dette, à
payer tôt ou tard, et la Sonelgaz va dans ce sens
instaurer un échéancier à respecter scrupuleusement pour ceux qui ne sont pas
en mesure de payer leurs factures, sinon ce sera la coupure. Elle revient, donc
? C'est le langage le plus convaincant.