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Le pays en
entier découvre, les yeux exorbités,
que les «zones d'ombre» ont trop longtemps caché le lever du soleil sur tout le
pays, le plus vaste de tout le continent. C'est qu'il ne se passe pas un jour
sans que la prison d'El Harrach ne reçoive un nouveau «locataire» en col blanc.
Effarés, les Algériens découvrent l'immense étendue des dégâts causés au pays
par une caste de dirigeants corrompus jusqu'à la moelle. L'équivalent en
oseille de quoi construire un nouveau pays est parti dans les poches... des
danaïdes d'une engeance prédatrice qui s'est servie par pelletées entières dans
les caisses de l'Etat «essoré».
Non, mais comment dégripper cette immense machine en panne après presque un quart de siècle de gabegie et d'incuries criminelles ? La réponse à cette question lancinante importe peu, sinon comment peut-il en être autrement quand on connaît l'ampleur de la saignée grandeur nature causée au pays et la difficulté «objective» pour un président à servir sa patrie sans forcément s'aliéner les sympathies d'une partie, grande ou petite, de ses concitoyens ? Si personne de sensé ne pourrait valablement réfuter l'idée qui voudrait que pour que le pays ait une chance de retrouver sa force perdue, il ne faudrait surtout pas persister à cacher la vérité aux Algériens en continuant à leur renvoyer une image faussement satisfaisante d'eux-mêmes. Cruellement désillusionné pour avoir été pendant longtemps gavé de «bobards» amers, l'Algérien doit aujourd'hui apprendre à influer sur son destin et avoir le courage de faire face à l'austère nudité de la vérité. L'un des indices peu ou prou encourageants qui prudemment nous autorisent à penser que quelque chose est en train de changer dans le pays et que nombre de voix se sont fait entendre, ces derniers temps, pour dire que la démarche des hommes en charge de la gestion du pays, aussi sujette à caution qu'elle pourrait l'être, a au moins le mérite de rassurer sur un point: le discours langue de bois et «orienté» vers des buts peu avouables est en net recul, à l'exemple de la courageuse «confession» du Premier ministre qui a reconnu que « 80% des décisions prises par le président Tebboune ne sont effectivement appliquées» sur le terrain cahoteux de la réalité. Et cela n'est pas rien quand on connaît les graves dommages occasionnés au pays par les fausses assurances données aux Algériens au moment où la patrie fait face à des menaces protéiformes réelles. Aujourd'hui, les choses sont condamnées à changer. Sous les coups de boutoir d'une vie outrageusement «délavée», le citoyen n'a plus besoin d'écouter de fastidieux mais surtout de creux discours pour savoir si le pays va bien ou se porte très mal. L'exemple qui nous montre le mieux que les temps ont changé est sans conteste la «surchauffe» du front ouest du pays, avec un péril réel sur la sécurité nationale du pays. Mais face à de tels défis, bien réels, rien ne dit que des résistances ne vont pas continuer à se dresser sur le chemin du personnel politique en charge de la gestion du pays, qui fait montre, il faut bien le dire, d'une grande détermination à faire «avancer les choses». Et si résistance il y a (et il y en aura sans doute), les Algériens doivent-ils se convaincre que le sauvetage du pays doit nécessairement passer par leur propre faillite ? Aussi vrai que beaucoup de chemin reste à faire pour s'arrimer au train du développement, le vrai, il est à craindre que les dessous de la corbeille vont bientôt commencer à apparaître... ! |
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