Sur la superficie globale de la wilaya, 79,55% sont à
caractère steppique à vocation essentiellement pastorale. Des terres arides et
stériles avec de rares îlots et massifs alfatiers de petite taille au milieu de
surfaces aussi plates que la paume de la main, le plus souvent dégarnies ou
couvertes d'une végétation rabougrie. C'est le cas notamment de Bougtob, Boualem, Rogassa, El-Abiodh et Brezina,
mis à mal par la conjugaison de plusieurs facteurs de désertification. Les
périodes de sécheresse prolongées, les gelées nocturnes, les vents violents,
l'avancée inexorable du sable et le surpâturage donnent le coup de grâce aux
rares plaines surexploitées par une concentration de centaines de troupeaux de
moutons. Les pousses d'alfa peinent à se régénérer ou disparaissent par
endroits. A perte de vue, des terres où rien ne pousse, de la rocaille qui
émerge du sol après le passage d'un orage. Des terres de parcours des hautes
plaines steppiques ou semi-sahariennes, autrefois verdoyantes et cadre de vie
de milliers d'éleveurs, ne sont plus aujourd'hui que de vastes plateaux
squelettiques et inhospitaliers. Lors de sa dernière session, l'APW a passé au
peigne fin le secteur du développement de la steppe dont la gestion est confiée
depuis 1981 au HCDS (Haut- Commissariat au développement de la steppe). Depuis
cette date, d'énormes progrès ont été enregistrés et la steppe commence petit à
petit à éclore et à sortir de sa torpeur habituelle tout en faisant face aux
aléas d'une nature austère. En dépit de cela, les conditions de vie des
éleveurs ont connu des progrès. La kheima a cédé
place aux habitations en dur depuis l'avènement de la formule de l'habitat
rural et l'électricité a remplacé la lampe à acétylène. Des aides financières
et matérielles ont été accordées aux petits éleveurs, notamment en ce qui
concerne les forages de puits, l'exploitation de sources d'eau et l'octroi de
panneaux solaires pour les éleveurs nomades. Mieux encore, de vastes opérations
de reboisement et de mise en défens des parcours, par le biais de plantation
d'espèces fourragères en voie d'extinction, ont été menées dans les communes
les plus touchées par la désertification. Cheguig et Tismouline sont un véritable exemple de succès de cette
opération dite de régénération des sols. C'est ainsi qu'au titre de la saison
écoulée, 53 périmètres, totalisant 678.000 hectares de terres, ont été mis en
défens, générant 375 emplois de gardiennage saisonniers pour les locaux dans le
cadre de la réhabilitation des parcours. L'entame d'un développement rural
durable est sur la bonne voie puisqu'en fin de saison, de vastes superficies sont
mises en location par les collectivités locales désargentées qui trouvent ainsi
une source de revenus au profit des éleveurs, leur évitant ainsi les pacages
sur une même parcelle ainsi que les longs déplacements dans le nord du pays. Le
HCDS se heurte en fin de saison à la réticence des éleveurs qui s'attachent
encore à la notion de terres arch et ne sont guère
disposés à céder un pouce au HCDS en raison du vide juridique qui existe encore
dans l'assainissement du dossier du foncier pastoral encore en suspens. Le
programme actuel du HCDS porte actuellement sur la réhabilitation et la mise en
défens de 700.000 hectares de terres de parcours, la production de plantes
fourragères, la mobilisation de l'eau pour l'irrigation de 10.000 hectares de
terres situées dans les nouvelles exploitations agricoles et enfin la remise de
panneaux solaires aux éleveurs situés dans les zones d'ombre ou profondément
enclavées du Sud.