Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

El-Bayadh: Des milliers d'éleveurs au bord de la faillite

par Hadj Mostefaoui

Avec un capital cheptel estimé à plus de 1.950.000 têtes, la wilaya d'El-Bayadh occupe la troisième place au niveau national dans la production de viande ovine. Une richesse qui risque d'être remise en cause si aucune mesure de sauvetage du cheptel n'est envisagée à court terme par les pouvoirs publics. La situation est plus qu'alarmante pour ces 5.600 éleveurs de la wilaya qui ne cessent de brader leur seule et unique source de revenus. Si aucune mesure de sauvetage n'est annoncée par le ministère de l'Agriculture, l'on assistera incontestablement à un véritable exode rural vers les centres urbains, identique à celui des années 1970.

La détresse est visible sur les visages et les mains calleuses de ces milliers d'éleveurs qui courent chaque jour que Dieu fait derrière un sac d'aliment du bétail pour sauver ce qui peut l'être de leur maigre cheptel maintenu en survie à bout de bras depuis le début d'une longue sécheresse qui s'et installée durablement depuis le début de l'année 2018, en témoignent les appels répétés à la « prière de l'istiska ». Usés, ils s'estiment avoir été menés en bateau depuis par la passivité de certains responsables. Les sit-in de milliers d'éleveurs devant le siège de la chambre de l'agriculture, de la DSA, de la wilaya et de l'unité de l'ONAB de Bougtob soulignent que ces éleveurs sont bel et bien au bout du rouleau et l'introduction dans le secteur de la commercialisation de l'aliment du bétail de plusieurs dizaines d'intermédiaires illégaux, rend l'acquisition du sac de son ou de maïs hypothétique. Ces derniers leur proposent le sac de maïs concassé à des prix dépassant l'entendement.

Les travaux de construction de l'unique centre de stockage de l'aliment du bétail, lancés en 2014 connaissent un taux de réalisation de moins de 50%, laissant les éleveurs sur leur faim, eux qui espéraient s'approvisionner sur place. Et la date de la reprise des travaux est à chaque fois reportée aux calendes grecques. Le calvaire de milliers d'éleveurs n'est pas près de connaître son épilogue et seule une pluviométrie salvatrice en ce mois d'automne pourrait les sortir du pétrin dans lequel ils se trouvent.