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Sit-in, arrêt de travail, AG extraordinaire... les lycées en ébullition
par Sofiane M.
Le bureau local du Syndicat
national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a appelé, hier dans un communiqué public qui a
sanctionné son AG extraordinaire du samedi 7 novembre en cours, à une «
mobilisation générale des travailleurs du secteur de l'Education nationale dans
la wilaya d'Oran contre l'injustice et l'abus de pouvoir administratif ».
Le Snapest
exige l'envoi en urgence d'une commission d'enquête ministérielle sur la
gestion administrative et pédagogique de ce secteur à Oran avec l'implication
de tous les partenaires sociaux. Un rassemblement de protestation sera organisé
ce mardi à 14 h 00 devant l'académie à l'appel de ce syndicat qui a également
incité ses adhérents à boycotter la dernière séance de la matinée d'aujourd'hui
dans les lycées. Des AG des enseignants du cycle secondaire sont prévues ce
mardi pour décider des actions à entreprendre dans les jours à venir pour
dénoncer la « mauvaise gestion administrative », le lourd volume horaire et le
non-respect du protocole sanitaire dans les établissements scolaires. Le
syndicat dénonce en effet dans son communiqué la « négligence dans
l'application et le suivi du protocole de prévention contre le Covid-19 dans le
secteur ». Il regrette aussi les retards injustifiés dans le versement des
salaires des travailleurs du secteur à Oran, la non-prise en considération des
recours et des requêtes des enseignants et de leurs syndicats et les
difficultés rencontrées par les enseignants résidant hors wilaya dans leurs
déplacements durant ce confinement sanitaire. La rentrée scolaire dans les
cycles moyen et secondaire a débuté sur fond de contestation à Oran. Les
syndicats autonomes du secteur s'accordent sur le fait que l'application du
protocole sanitaire contre le Covid-19 annoncée en grande pompe par les pouvoirs
publics demeure « impossible » dans la quasi-totalité des établissements
scolaires des trois cycles en raison essentiellement de l'inexistence des
moyens et autres équipements de protection. Les établissements scolaires n'ont
pas été ainsi équipés de thermomètres frontaux sans contact et des masques
chirurgicaux pour assurer une meilleure prévention des élèves. Les
organisations syndicales autonomes (Cnapest, Snapest, Cela, Unpef...)
appréhendent aussi cette reprise des cours dans les deux cycles moyen et secondaire
à cause du lourd volume horaire des enseignants et le sureffectif enregistré
dans la quasi-totalité des établissements scolaires. Dans la wilaya d'Oran, à
titre d'exemple, le personnel enseignant de plusieurs lycées a boycotté la
reprise des cours pour contester le « sureffectif, exiger la révision à la
baisse du volume horaire des enseignants et réclamer l'ouverture de nouveaux
postes budgétaires ». Dans le lycée Omar El Mokhtar à Akid
Lotfi, le personnel enseignant se plaint du nombre impressionnant de lycéens
inscrits qui avoisine les 1.100 élèves soit 47 classes. Même son de cloche dans
le lycée Chellali Khadija à haï Bouamama
qui croule sous le poids du sureffectif. Le problème est également soulevé dans
le lycée Merah Abdelkader dans le quartier des
Palmiers qui devra accueillir cette année près de 900 élèves. D'autres lycées à
travers le territoire national souffrent aussi de ce problème de sureffectif
provoqué essentiellement par l'octroi du droit au passage automatique aux
élèves de la 4ème année moyenne. Les collégiens peuvent accéder, cette année à
titre exceptionnelle, à la 1ère année secondaire avec une moyenne de 9 sur 20.
Plusieurs organisations syndicales du secteur de l'Education ont programmé des
AG pour consulter leurs bases sur les actions à entreprendre dans les
prochaines semaines. Les délégués syndicaux promettent l'escalade et appellent
à un front commun syndical pour appuyer les « légitimes revendications des
travailleurs de ce secteur ».
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