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Covid-19: Les hôpitaux au bord de la saturation

par Houari Barti

Le virus circule et il tue. Quelques 700 cas de Covid-19 sont diagnostiqués par jour en Algérie au moment où les lits d'hospitalisation des malades sont au bord de la saturation.

Une situation qui exige «l'adoption de mesures plus draconiennes avec une mobilisation quasi générale», et surtout, si la situation l'exige, «des sanctions plus sévères contre toute transgression des règles de prévention sanitaires,» a plaidé hier, à Alger, le professeur Ryadh Mahyaoui, membre du Comité de suivi de la pandémie du Covid-19.

S'exprimant lors de l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, ce membre du Comité de suivi de la pandémie du Covid-19 dresse un tableau sombre de la situation pandémique qui prévaut actuellement en Algérie. Une situation qualifiée d'«inquiétante et préoccupante», face à laquelle, «il faut trouver une solution le plus rapidement possible», a préconisé le professeur Ryadh Mahyaoui.

Pour une série de raisons, a-t-il soutenu, les mesures de préventions adoptées à ce jour n'ont pas donnés lieu aux résultats escomptés. Le praticien invite, cependant, à en adopter de plus draconiennes, notamment, en organisant une mobilisation quasi générale contre cette menace, à travers entre autres des règles de confinement plus élargies.

Le professeur Ryadh Mahyaoui constate que nombre de citoyens font peu cas du danger de cette maladie, en n'adoptant pas les mesures barrières les plus élémentaires, telles que le port d'un masque de protection, l'observance de la distanciation physique ou bien le lavage des mains, des gestes pourtant basiques, souligne-t-il, à même de freiner cette situation de crise le plus rapidement possible.

Un laisser-aller et une négligence qui contrastent cruellement avec les lourdes pressions exercées sur les structures hospitalières du fait de l'augmentation du nombre de cas d'hospitalisation. Soulignant le lourd tribut payé par les blouses blanches dans leur lutte aux premières lignes du front contre la maladie, l'intervenant ne manquera pas de rappeler que depuis l'apparition de la pandémie, pas moins de 7.881 membres des personnels soignants ont été atteints par le virus, dont 113 ont, à ce jour, perdu la vie.

Le professeur Mahyaoui pointe également du doigt les nombreux rassemblements de citoyens observés lors de cérémonies de mariage ou par suites de décès, de même que l'organisation de rassemblements à caractère politique, propice à une propagation de la pandémie.

L'intervenant en appelle, à ce propos, à une implication plus soutenue des pouvoirs publics, particulièrement celle des services de sécurité, pour contraindre les citoyens à se protéger contre le virus et à protéger leurs vis-à-vis. Pour lui, si c'est nécessaire, il faut penser à sanctionner plus sévèrement tous les dépassements constatés parce que, insiste-t-il, le virus circule, il tue.