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A voir de
près cette actualité brûlante on se croirait en pleine période caniculaire. De
nombreux foyers d'incendies et feux de forêt ont été signalés, simultanément,
dans la nuit du vendredi au samedi, au niveau de 10 wilayas du pays, et ce
n'est pas encore fini puisque des incendies se sont déclenchés, dans la nuit du
samedi au dimanche, au niveau d'une onzième wilaya, Constantine, donnant une
continuité à ce qui semble être une dévastation du pays par le feu.
Deux personnes, prises au piège dans un poulailler encerclé par les incendies, ont succombé des suites de leurs brûlures et une cinquantaine de blessés ont été secourus par les sapeurs-pompiers qui se sont redéployés, en force, pour circonscrire les feux. Des familles d'une quinzaine de membres ont été évacuées pour leur éviter de subir le même sort atroce. Les dégâts matériels, eux, n'ont pas encore été répertoriés par les autorités compétentes. Quant à l'origine des incendies, il y a fort à craindre qu'il s'agit d'un coup fumant ourdi par des criminels. Pour quelles visées ? La déstabilisation du pays, pourrait-on penser. L'« acte prémédité » qui n'était, au début, qu'un soupçon dans les propos du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, s'est renforcé au fil des heures pour devenir logiquement « une hypothèse de mobiles criminels », avant de ne laisser « aucun doute sur le caractère criminel » de ces incendies, suite à des témoignages de citoyens de Gouraya, qui ont confirmé cette réalité, selon les propos du même responsable. Au mois d'août dernier, quand les autorités ont crié au complot suite aux multiples et incessants incendies qui se déclenchaient, un peu partout à travers le pays, ravageant quelque 8.000 hectares de forêts, de maquis et de broussailles, certains ont tenté de tourner en ridicule cette hantise des autorités à vouloir tout mettre sur le compte de la conspiration, mais est-ce qu'il se trouverait encore quelqu'un qui essaierait, aujourd'hui, de contredire cette hypothèse ? Bien-sûr qu'il en existe des détracteurs du gouvernement. Alors que, sans trop s'épuiser les méninges, on peut déduire que ces incendies ont été déclenchés par des actes prémédités d'une organisation criminelle. Il faut en convenir que les incendies de forêt, aussi terribles et dramatiques soient-ils, ne peuvent pas déstabiliser le pays, qui en a vu d'autres brasiers s'allumer et s'éteindre et qui garde encore sa stabilité. Ces incendies pourraient, par contre, s'expliquer par une exhibition spectaculaire de la force de nuisance des criminels, qui lancent ainsi un avertissement clair quant à leur capacité destructrice, inspirée d'une attitude de profonde désespérance. Un chantage à l'encontre des autorités pour obtenir quoi en contrepartie ? Qui est ou qui sont les commanditaires de ces actes criminels ? C'est à ces questions que devrait répondre l'enquête en cours autour de ces incendies, l'origine criminelle étant claire et indiscutable. Rappelant que depuis quelques mois, des incidents malheureux ont marqué la scène nationale, allant des incendies ravageurs, au manque de liquidités, passant par les robinets à sec, le jour de l'Aïd El Adha et autres primes accordées aux personnes impactées par les mesures de confinement et qui n'arrivent que difficilement à leurs bénéficiaires. Des actions concertées visant à provoquer le mécontentement des populations et déboucher sur des troubles qui secoueraient le pays, selon des affirmations du Premier ministre, au mois d'août dernier. Sans atteindre ce but, mais apparemment sans décourager les instigateurs. |
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