Avec
une moyenne journalière de 50 nouveaux cas confirmés de Covid-19 et un pic de
plus de 70 cas au milieu de la semaine passée, Oran figure parmi les wilayas
les plus pandémiques. L'insouciance de la population et le non-respect des
gestes barrières par une partie de la population sont parmi les causes à l'origine
de la hausse inquiétante du nombre de nouveaux cas de Covid-19, ces derniers
jours, dans la wilaya d'Oran. Ainsi et après une accalmie durant le mois de
septembre et début octobre, les services de consultations Covid
de la wilaya connaissent une affluence de la part de la population. A titre
d'exemple, « le Centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) reçoit chaque jour
entre 70 et 100 personnes présentant des symptômes similaires à ceux du
coronavirus, désirant se faire consulter », a indiqué le Pr Mouffok,
chef de service des maladies infectieuses du CHUO, sur les ondes de la radio
locale. Malgré leur interdiction, certains citoyens continuent d'organiser des
regroupements familiaux et des retrouvailles très rapprochés. Depuis quelques
jours déjà, plusieurs foyers ont été recensés au sein de plusieurs familles...
La plupart des cas contaminés et interrogés dans le cadre des enquêtes
épidémiologiques déclarent qu'ils ont assisté à des cérémonies de mariage,
funérailles ou des fêtes en familles. « Lors de ces rencontres, les gestes
barrières ne sont pas suffisamment respectés, alors que le virus circule encore
et qu'il est encore contagieux », ne cesse de répéter le Pr Mouffok.
La spécialiste lance pour la énième fois un appel pour le respect des mesures
barrières. La plupart des habitants ne respectent aucune mesure de prévention,
ni dans les espaces publics ni dans les transports et les marchés. Un
relâchement dans l'application de ces mesures a été aussi constaté au niveau
des moyens de transport et des commerces. D'autre part et pour faire face à
cette hausse dans le nombre de cas et d'éventuelles complications, la direction
du CHUO a organisé des réunions de concertation avec les membres de la cellule
de crise et les spécialistes, pour arrêter un plan de travail (plan A et plan
B). « Même si la situation est maîtrisable, on reçoit de plus en plus de cas
ces derniers jours. Actuellement, on est dans le plan A. Il y a quelques cas au
niveau du service des maladies infectieuses et au niveau de la réanimation,
mais la majorité des cas positifs ne présente pas de symptômes graves. Ils sont
mis sous traitement et confinés chez eux avec le contrôle et le suivi des
médecins du CHUO. Plan B, si la tendance haussière se poursuit, on va ouvrir
d'autres services pour la prise en charge des malades », a déclaré le directeur
général du CHUO à la radio locale. Le même responsable a ajouté que « la
vigilance est de mise. Seul le respect des gestes barrières peut aider à
diminuer le nombre de cas ». Dans le même cadre, une réunion a été présidée
jeudi par le wali en présence du comité de sécurité et la cellule de prévention
et de lutte contre la pandémie. Dans ce cadre, des instructions fermes ont été
données par le wali d'Oran aux différents services et acteurs impliqués dans la
lutte contre la pandémie du coronavirus pour intensifier les différentes
opérations de contrôle du degré de respect et d'application des gestes
barrières. La crise sanitaire à Oran se conjugue avec la rentrée des classes du
moyen et du secondaire. En fin de semaine, une classe a été fermée au niveau de
l'école primaire Bouhadiba Abdelkader à Haï Essabah, suite à la confirmation d'un cas de Covid-19.
Selon des sources de la direction de la santé, l'enseignante a été testée
positive suite à l'examen du PCR. Comme mesures préventives, la structure a été
désinfectée et les élèves de cette classe de 3e année primaire ont été mis en
confinement. Trois autres enseignants ont été détectés suspects dans d'autres
écoles, selon la direction de la santé. Cette information qui a fait le tour
des réseaux sociaux a suscité une grande panique parmi les parents, surtout que
pas moins de 190.000 collégiens et lycéens ont rejoint leurs établissements au
moment où les chiffres des contaminations repartent à la hausse.