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Coronavirus: Alerte à la deuxième vague

par M. Aziza

Le nombre de cas testés positifs au coronavirus durant ces dernières 24 heures, qui dépasse les 600 cas avec une moyenne d'une dizaine de décès par jour, est un indicateur préoccupant. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé qu'il y a danger et qu'a priori « nous allons vers une deuxième vague de coronavirus, qui s'avère plus virulente que la première ».

Intervenant lors d'une conférence de presse tenue jeudi dernier au siège de son département, le ministre a appelé au respect strict des mesures barrières, notamment le port du masque, estimant que « c'est le seul moyen pour endiguer la propagation de la Covid-19 pour le moment ». Et ce, dit-il, sans négliger la distanciation physique, le lavage régulier des mains et l'utilisation du gel hydroalcoolique. En attendant bien évidemment le vaccin contre ce virus qui connaît des mutations inquiétantes et « qui demeure inconnu pour nous ». Il ajoute « pire son évolution nous échappe complètement ».

Il a tenu cependant à rassurer en affirmant que les autorités s'engagent à garantir le vaccin, quel que soit son prix. Précisant que l'Algérie a signé dans le cadre du mécanisme Covax (initiative mondiale consistant à collaborer avec les fabricants de vaccins pour garantir aux pays du monde entier un accès équitable à des vaccins sûrs et efficaces) avec 171 pays pour l'acquisition du vaccin à des coûts abordables. Autrement dit, explique-t-il, l'Algérie a intégré un groupe de 171 pays pour l'achat groupé d'un vaccin contre le coronavirus dès qu'il sera disponible. Et, dit-il, selon les instructions du Premier ministre «l'Algérie va acquérir le vaccin contre la Covid-19 quel que soit son prix ». M. Benbouzid a rappelé que l'Algérie a « intégré le groupe de l'Unicef qui s'emploie à acquérir 500 millions de vaccins à prix réduit », précisant que « l'organisation est parvenue à réduire le prix de 40 dollars à 2 dollars seulement ». Le ministre a mis en garde les citoyens contre le non-respect des mesures préventives et prévenu que les pouvoirs publics prendront les mesures plus strictes dans les prochains jours, à l'instar de certains pays développés qui font face à une nouvelle vague de ce virus. Le chef de département de la santé a annoncé par ailleurs que son département compte organiser des visites sur le terrain et des réunions avec les représentants du secteur, directions de santé et d'hôpitaux, en vue de s'enquérir de près de la situation, dans le but de limiter la propagation du virus. Il s'est montré également rassurant quant à la disponibilité de l'oxygène. Le gouvernement a décidé, jeudi, de mettre en place immédiatement un «plan d'action d'urgence» pour contenir la propagation de l'épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19), en mettant l'accent notamment sur l'application rigoureuse des mesures coercitives réglementaires et sur la nécessité de doter les structures hospitalières de tous les moyens nécessaires. Lors d'une réunion d'évaluation de l'état d'évolution de la situation épidémiologique et des derniers développements de la situation sanitaire, liée à la propagation de l'épidémie de Covid-19, présidée par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, il a été relevé une «évolution préoccupante de la situation épidémiologique, marquée essentiellement par une recrudescence du nombre de cas quotidiens de contamination, une augmentation du taux d'incidence dans certaines wilayas et une forte accélération de la circulation virale traduite par un taux élevé de positivité des prélèvements».

Ce rebond de la pandémie trouve son explication dans le «relâchement manifeste de la vigilance des citoyens, l'abandon des réflexes de prudence et le non-respect des gestes barrières, en particulier le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation physique et l'hygiène des mains», souligne la même source. «Les regroupements de toutes natures et la non-observance des protocoles sanitaires dans différents lieux, en particulier les moyens de transport, les commerces et les espaces publics ont été les principaux facteurs qui ont provoqué la résurgence de cas de clusters et favorisé la propagation rapide du virus», relève le communiqué. A l'issue des exposés sur l'état des lieux et des propositions avancées, il a été décidé «la mise en place immédiate d'un plan d'action d'urgence avec des mesures précises et échelonnées dans le temps et ce, pour contenir la propagation de l'épidémie et réunir toutes les conditions humaines et logistiques pour assurer la meilleure prise en charge des malades».

Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a été instruit, au cours de cette réunion, à l'effet de «renforcer la cellule nationale de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus, à l'élargir aux secteurs concernés, notamment ceux de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle et des affaires religieuses pour une coordination intersectorielle plus efficace qui permettrait de garantir la bonne application des protocoles sanitaires qui leur sont dédiés et de s'assurer de la disponibilité et de la bonne utilisation des moyens de prévention et de protection».

Par ailleurs, «n'écartant pas le recours à des mesures supplémentaires de confinement ciblé si la situation épidémiologique continue à se détériorer», le Premier ministre a instruit les départements ministériels pour «interdire, jusqu'à nouvel ordre, l'organisation de séminaires, de colloques, de réunions ou tout autre regroupement qui constituent autant de facteurs de propagation de l'épidémie».