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La rentrée scolaire dans les cycles moyen
et secondaire, prévue aujourd'hui mercredi 4 novembre, débute sur fond de
contestation. Un vent de colère souffle sur le secteur de l'Education et les syndicats
autonomes affûtent leurs armes pour dénoncer les «défaillances» relevées dans
de nombreux établissements scolaires.
C'est le Syndicat national des superviseurs et des adjoints de l'éducation nationale (SNSAE) qui ouvre, dès cette première journée de reprise des cours après huit mois de vacances forcées, les hostilités en tenant une grève nationale ponctuée de rassemblements de protestation devant les académies pour exiger une «meilleure considération des adjoints de l'éducation nationale qui assurent presque toutes les tâches administratives». L'organisation syndicale réclame la reclassification des adjoints de l'éducation à l'échelle 10 au lieu de 7 et 8 et l'intégration des superviseurs à la catégorie 11. Le SNSAE revendique aussi l'application du décret présidentiel 14-266 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, ainsi que la revalorisation des diplômes des conseillers de l'éducation. Les adjoints de l'éducation réclament également l'ouverture de cycles de formation pour le recyclage des adjoints de l'éducation, la suppression de la permanence des vacances scolaires et la réduction du volume horaire de 36 heures à 28 heures par semaine. Le ministère de tutelle a reçu, au début de cette semaine, les délégués syndicaux des concernés, mais la rencontre n'a pas été fructueuse. Les délégués syndicaux sont sortis de cette réunion déterminés à tenir leur action de contestation pour appuyer leurs «légitimes» revendications. Selon les délégués syndicaux, le ministère recourt depuis de nombreuses années aux atermoiements et à de faux prétextes ce qui a lourdement pénalisé les adjoints et les superviseurs de l'éducation nationale. Les adjoints de l'éducation militent depuis 2008 pour bénéficier du droit à la promotion, mais à part des promesses non tenues cette frange n'a presque rien obtenu contrairement à d'autres corps de ce secteur qui ont bénéficié de légères hausses de salaires. Les syndicats autonomes du secteur s'accordent par ailleurs sur le fait que l'application du protocole sanitaire contre le Covid-19 annoncé en grande pompe par les pouvoirs publics demeure «impossible» dans la quasi-totalité des établissements scolaires des trois cycles en raison essentiellement de l'inexistence des moyens et autres équipements de protection. Les établissements scolaires n'ont pas été ainsi équipés de thermomètres frontaux sans contact et des masques chirurgicaux pour assurer une meilleure protection des élèves. Les organisations syndicales autonomes (Cnapest, Snapest, Cela, Unpef?) appréhendent aussi cette reprise des cours dans les deux cycles moyen et secondaire à cause du lourd volume horaire des enseignants et le sureffectif enregistré dans plusieurs wilayas à travers le territoire national. Dans la wilaya d'Oran, à titre d'exemple, le personnel enseignant de plusieurs lycées menace de boycotter cette reprise des cours pour contester le «sureffectif, exiger la révision à la baisse du volume horaire des enseignants et réclamer l'ouverture de nouveaux postes budgétaires». Dans le lycée Omar El Mokhtar à Akid Lotfi, le personnel enseignant se plaint du nombre impressionnant de lycéens inscrits qui avoisine les 1.100 soit 47 classes. Même son de cloche dans le lycée Chellali Khadija à haï Bouamama qui croule sous le poids du sureffectif. Le problème est également soulevé dans le lycée Merah Abdelkader dans le quartier des Palmiers qui devra accueillir cette année près de 900 élèves. D'autres lycées à travers le territoire national souffrent aussi de ce problème de sureffectif provoqué essentiellement par l'octroi du droit au passage automatique aux élèves de la 4ème année moyenne. Les collégiens peuvent accéder, cette année à titre exceptionnel, à la 1ère année secondaire avec une moyenne de 9 sur 20. Plusieurs organisations syndicales du secteur de l'Education ont programmé des AG pour consulter leurs bases sur les actions à entreprendre dans les prochaines semaines. Les délégués syndicaux promettent l'escalade et appellent à un front commun syndical pour appuyer les «légitimes revendications des travailleurs de ce secteur». Selon des chiffres obtenus par l'APS, ce sont plus de 4 millions d'élèves qui rejoindront, à partir d'aujourd'hui, les bancs des établissements des cycles moyen et secondaire. Un total de 3.313.448 élèves sont inscrits dans le cycle moyen, contre 1.477.187 élèves pour le cycle secondaire. |
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