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Le
ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
est annoncé à Alger et Tunis, en fin de semaine, pour «aborder la question de
lutte contre le terrorisme et du renvoi d'étrangers radicalisés». «Je pars en
fin de semaine», a indiqué sur la chaîne BFMTV, le ministre de l'Intérieur
français, interrogé après l'attaque de la Basilique dans la ville française de
Nice jeudi qui a fait trois morts et dont l'auteur présumé est un Tunisien de
21 ans, arrivé peu avant en France.
L'objectif de ce déplacement est de «discuter avec mes homologues du ministère de l'Intérieur et échanger avec les Services de renseignement pour avoir davantage d'informations», a ajouté M. Darmanin. «Le président de la République a eu ses homologues pour pouvoir nous mettre d'accord sur le renvoi d'un certain nombre de personnes qui ont la nationalité de ces pays et qui sont confondues de radicalisation dans notre pays», a-t-il ajouté. L'Elysée avait annoncé dimanche soir que le Président Emmanuel Macron avait demandé à M. Darmanin de se rendre en Tunisie. «Nous avons expulsé 16 personnes confondues de radicalisations» depuis un mois, a-t-il précisé, évoquant également un déplacement en Russie «dans les prochains jours» pour évoquer ces questions. Darmanin a, par ailleurs, indiqué avoir demandé aux préfets de «mettre l'intégralité des étrangers en situation irrégulière (une centaine selon le ministre) confondus de radicalisation dans les CRA», les centres de rétention administrative. Arrivé à Alger le 15 octobre dernier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a dû écourter sa visite et rentrer à Paris, soulevant nombre de questions. Les questions régionales et internationales, notamment celles de la Libye, du Mali ou encore le Sahara occidental, étaient au menu de la visite de Le Drian. Outre les divergences de points de vue sur le bourbier libyen, l'autre pomme de discorde entre la France et son voisin de la rive sud de la Méditerranée est l'épineux dossier malien, Alger voyant ses efforts, en vertu des Accords d'Alger de 2016, systématiquement sabordés pour une solution politique négociée dans ce pays stratégique pour la sécurité de l'Algérie. Un différend si profond que même l'armée algérienne n'a pas caché son courroux pour dénoncer un «deal» entre Paris et Bamako pour la libération de 200 terroristes contre la remise en liberté de 3 otages européens, dont l'humanitaire franco-suisse Sophie Pétronin. C'est justement l'arrestation, à Tlemcen, du terroriste Mustapha Derrar qui venait d'être relâché au Mali qui a courroucé les responsables militaires algériens qui accusent des «parties étrangères» d'avoir payé une rançon conséquente» contre la libération des otages européens. Le 12 octobre, le Premier ministre français, Jean Castex, avait nié tout paiement de rançon, contredit par plusieurs médias hexagonaux qui font état d'une rançon de 6 millions d'euros versée aux groupes terroristes. Il est à noter, enfin, qu'Alger est l'initiatrice de la proposition incriminant le versement de rançons à des ravisseurs, en contrepartie de la libération des otages, adoptée par l'ONU, en 2014. |
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