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Est-ce
un Clasico différent de ceux des dernières décennies
? Si on pose cette question, c'est parce que le Real et le Barça ne sont plus
les mastodontes qu'on a connus. En Liga, où le niveau de jeu laisse parfois à
désirer, ils ne font plus la loi.
Et, en raison des matches en retard, plusieurs clubs d'ordinaire de résignés faire-valoir se succèdent en tête du classement à tour de rôle. Au sein de la Maison Blanche pourtant, il semble que l'intérêt d'une victoire est vital si l'on se réfère à la rotation effectuée par Zidane, ainsi que l'absence du capitaine Ramos mercredi en Ligue des champions afin d'être rétabli de sa blessure pour le choc contre le Barça. Au terme de cette première journée de la compétition européenne, on peut dire que la situation du Real est beaucoup plus préoccupante que celle du Barça. En effet, alors que les coéquipiers de Messi ont réussi une bonne entame dans cette première journée de la Ligue des champions, les Madrilènes se sont inclinés à domicile face à une équipe ukrainienne privée de 9 joueurs atteints par le Covid-19 ! On se demande alors quel aurait été le score final si Shakhtar avait disposé de tout son effectif. En conférence d'après-match, Zidane, conformément à ses habitudes, ne s'est pas dérobé : « Je suis profondément dérangé par ce qui vient de se passer. Je n'ai pas vu l'équipe que je voulais, et c'est de ma faute ». Il faut donc déduire que s'il a mis sur le banc des titulaires comme Benzema, Kross et Vinicius, c'était en prévision du Clasico et rien d'autre, ce qui souligne l'importante de ce choc devenu une attraction mondiale. Mais l'entraîneur français a raté son coup en Ligue des champions, lui qui annonçait son équipe comme l'un des prétendants à la coupe « aux grandes oreilles ». En effet, on n'a pas souvenance d'une équipe du Real aussi faible, surtout en première mi-temps scellée par trois buts en faveur des Ukrainiens qui n'en croyaient pas leurs yeux. Alors, il suffit que Ramos soit absent pour que la défense devienne poreuse, en offrant de véritables boulevards aux attaquants adverses. A un Varane inhabituellement peu rassurant, il y a eu Marcello et Militao complètement dépassés, alors que le gaucher Mendy a fait de son mieux sur le côté droit de la défense. Si au milieu, Valverde, Casemiro et Modric ont quelque peu surnagé, en revanche Asencio, Rodrygo et Jovic ont été totalement transparents et ont été logiquement remplacés par Vinicius et Benzema. C'est d'ailleurs le retour de ces titulaires qui a permis au Real d'entrevoir une possible remontada. Face à une équipe merengue aussi déséquilibrée et aussi amorphe, les champions d'Ukraine ont eu le loisir d'imposer leur loi grâce à leur jeu collectif et leur habileté. Sans quelques sauvetages du gardien Courtois, le score aurait été plus lourd. Du suspense malgré tout Evidemment, la presse espagnole de jeudi a vertement critiqué le Real. Morceaux choisis : Le journal Marca, pourtant pro Réal, a titré dans sa Une, « Chaque jour, c'est plus pire, Madrid en chute libre. Et, samedi, le Barça ! » Pour le journal AS, « Le Real a chuté face un Shakhtar composé de remplaçants », tandis que le catalan Sport évoquait « Un ridicule de champions ». Les médias français non plus n'ont pas été tendres. Le quotidien l'Equipe jugeant « le Real spectral et les choix de Zidane douteux ». Les chaînes de télévision ne sont pas en reste. L'une d'elles a sollicité des supporters du Réal pour avoir leur avis sur cette surprenante défaite. Selon eux, la responsabilité est partagée entre les joueurs et leur entraîneur. « Comment titulariser Jovic, auteur d'un seul but depuis février et laisser Benzema sur le banc ? s'est insurgé l'un d'eux, avant de souligner que « ce joueur a coûté 65 millions d'euros, est un flop monumental ! ». Les observateurs ont mis en évidence l'efficacité du Brésilien Vinicius qui, après 14 secondes seulement, a inscrit un but. Sur les tribunes, Ramos, Carvajal se rongeaient les ongles devant l'apathie de leurs coéquipiers sur le terrain. Idem pour le président Florentino et son état-major. De son côté, le Barça s'est plutôt bien ressaisi après sa défaite en Liga. L'attaque a brillé et l'équipe a résisté lorsqu'elle s'est retrouvée à 10. D'ailleurs, les journaux spécialisés de la péninsule évoquaient un « Barça rééquilibré » après sa victoire de mardi, soulignant aussi les promesses données par les jeunes Fati, Pedri, Dest et Trincao. Toutefois, si cette victoire est de nature à remonter le moral du groupe après le revers subi à Getafe, il faut reconnaître que Ferencvaros, hormis le dernier quart d'heure après l'expulsion de Piqué, a montré ses limites, notamment en défense. Face à des Madrilènes qui voudront réagir à tout prix, il est clair que ce sera une autre paire de manches. Car rien n'est plus motivant que d'affronter l'ennemi de toujours. Il y a fort à parier que Ramos va mettre de l'ordre en défense. Mais si Varane, Mendy et Marcello ne se ressaisissent pas, le risque représenté par Messi, Fati, Coutinho et Trincao demeure évident. Il faut s'attendre à ce que l'entraîneur Koeman reconduise la même équipe où Griezmann sera sur le banc cet après-midi au vu de la prestation de ses coéquipiers face au Ferencvaros. Les données d'avant-match ainsi énumérées, on dira, qu'en principe, le Barça part avec un léger avantage en tenant compte de la forme actuelle des deux formations. Tout ceci n'empêchera pas que le suspense spécifique au Clasico sera présent, même si celui de cet après-midi est quelque peu différent en raison de la régression de ces deux grands clubs. Ceci dit, il est essentiel et souhaitable qu'aucune polémique d'arbitrage ou de mauvaise interprétation de la VAR ne vienne ternir ces chaudes retrouvailles. Est-ce trop demander ? |
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