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Le coup d'envoi officiel de
la rentrée scolaire 2020-20121 sera donné aujourd'hui par le Premier ministre,
Abdelaziz Djerad, depuis la wilaya de Batna.
Le gouvernement avait tranché lors du Conseil des ministres, tenu le 04 octobre dernier sous la présidence de M. Abdelmadjid Tebboune, mesurant les risques à prendre en pleine pandémie de coronavirus qui connaît une flambée dans certaines wilayas du pays, Alger notamment. Le ministère de l'Education nationale, via une circulaire ministérielle, avait dévoilé le 11 octobre dernier des plans exceptionnels de reprise des cours dans les écoles primaires au titre de l'année scolaire 2020/2021, notamment « l'impératif de cohabiter avec la pandémie, de reprendre les cours en présentiel dans la mesure du possible, tout en tenant compte de la nécessaire préservation de la santé des élèves et des personnels ». Le ministère de tutelle a également instruit les directeurs de l'éducation (DE), les inspecteurs et directeurs des établissements scolaires à accorder à cette opération toute l'attention nécessaire, et d'élaborer des emplois du temps hebdomadaires adaptables en fonction de la situation de chaque établissement, selon le nombre d'élèves, les groupes pédagogiques, les locaux et l'emplacement de l'établissement. Ainsi, selon la circulaire ministérielle, les écoles primaires travaillant avec un système à vacation unique « devront opter pour la double vacation (matinée et après-midi), sans alternance en répartissant les élèves en groupes. Chaque groupe pédagogique devant être réparti en deux sous-groupes, avec maintien du même emploi du temps pour l'enseignant (arabe, français et tamazight) ». Il s'agit également selon les plans dévoilés par le ministère d'adopter le travail par alternance entre les deux groupes tous les deux jours pour une semaine de 5 jours. Il est également prévu une alternance toutes les deux semaines et une réduction proportionnelle du volume horaire pour chaque matière, tout en se focalisant sur les apprentissages fondamentaux. Soulignant que le volume horaire pour chaque groupe a été fixé à 14 heures, la circulaire a relevé l'impératif d'exploiter la journée libre pour les devoirs maison et l'apprentissage à distance. Pour les écoles primaires travaillant en double vacation, le plan exceptionnel prévoit un système de travail (matinée et après-midi) en alternance pour tous les deux groupes. Le plan prévoit aussi une répartition des élèves en groupes, chaque groupe pédagogique étant divisé en deux sous-groupes, tout en maintenant l'emploi du temps de l'enseignant. Il s'agit, selon le même plan, d'adopter l'alternance entre les deux groupes tous les deux jours pour une semaine de 6 jours, une alternance toutes les deux semaines, avec réduction proportionnelle du volume horaire pour chaque matière, tout en se focalisant sur les apprentissages fondamentaux pour chaque matière. Un volume horaire hebdomadaire de 12 heures de cours a été fixé au titre de ce plan, toujours selon la circulaire ministérielle. Si la rentrée scolaire à l'ère du coronavirus s'annonce difficile que ce soit du point de vue organisationnel ou celui pédagogique, les syndicats du secteur, dans leur majorité, se montrent plutôt favorables à la reprise des cours, à l'exemple de Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), qui a estimé que le les élèves doivent reprendre le chemin de l'école, appelant à dépasser ce qu'il a qualifié de « phobie de la reprise des cours ». L'inquiétude des parents d'élèves, l'assurance des syndicats Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), regrettait, de son côté, le fait « qu'on s'obstine à insister sur le nombre d'heures à enseigner alors qu'on a déjà perdu un trimestre de l'année passée et plus d'un mois de la nouvelle rentrée scolaire », soulignant qu'il « fallait aller au fond de choses de façon à trouver des mécanismes garantissant un réaménagement du programme scolaire et revoir les méthodes d'enseignement. Plaidant pour une adaptation du programme scolaire avec le volume horaire, pour le coordinateur du SNAPEST, «il faut aussi innover, tout en faisant appel aux experts dans le domaine de l'enseignement et en sollicitant, dans la mesure du possible, les anciens inspecteurs en retraite qui ont une expérience en la matière». Pour le coordinateur de l'Union nationale de personnels de l'enseignement et de la formation (UNPEF), Sadek Dziri, toutes les décisions que compte prendre la tutelle qu'elles soient d'ordre technique ou pédagogique doivent être prises dans le cadre de la concertation avec les partenaires sociaux. Et ce, pour pouvoir responsabiliser chaque intervenant ou chaque acteur du secteur de l'Education. Un avis presque partagé par le coordinateur du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), Zoubir Rouina, qui estimait que le retour des élèves à l'école « nécessite de respecter des mesures préventives recommandées dans le protocole sanitaire élaboré par le Comité scientifique, relevant du ministère de la Santé, pour protéger les élèves, les enseignants et les autres personnels, (...), avec des classes qui ne dépassent pas 20 à 25 élèves ». En première ligne de front contre la pandémie du Covid-19, le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, tout en assumant pleinement ses prérogatives, met l'accent sur le «strict respect des conditions d'hygiène conformément au protocole sanitaire, en prenant en compte la santé de l'élève, étant au centre de tout intérêt et de toutes les priorités», tout en insistant sur l'impérative désinfection des établissements scolaires avant la rentrée «avec impératif port du masque pour le cycle secondaire». Mais si l'Organisation nationale des parents d'élèves (ONPE), qui a appelé, à travers des campagnes sur les réseaux sociaux, au report de la rentrée scolaire prévue pour aujourd'hui pour le cycle primaire, affirmant que «plusieurs établissements ne sont toujours pas prêts pour accueillir les élèves dans les conditions sanitaires décrétées», pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, «rien ne justifie le report» de la rentrée scolaire. «Il est nécessaire que les élèves rejoignent leurs classes» et «il n'y a aucune justification pour le report», mais que «l'enjeu principal est de faire en sorte d'assurer que les mesures de précaution contre le coronavirus soient strictement respectées», a-t-il déclaré sur les ondes de la radio nationale. «L'enjeu aujourd'hui est d'équilibrer la nécessité pour nos enfants de retourner à l'école et de reprendre la vie sociale et les activités économiques, politiques et associatives, dans une ambiance normale au regard de ces circonstances extraordinaires et tout en respectant le protocole sanitaire de lutte contre le Covid-19», a encore relevé le président du SNPSP. |
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