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La répugnance est
sordidement illustrée à travers la transformation de la prestigieuse esplanade
du 1er Novembre 1954, sise en plein cœur de la municipalité d'Aïn El Turck, qui a été carrément
transformée en souk et ce, sans émouvoir quiconque. En effet, le morbide et le
loufoque ont provoqué la zizanie en ce début de week-end sur cette place à
travers une bagarre ayant opposé un pseudo-gardien des lieux à un revendeur à
la sauvette, qui a refusé de s'acquitter de son supposé droit d'occupation d'un
espace.
Un ridicule outrancièrement burlesque qui s'est déroulé sous les fenêtres des bureaux de l'APC et devant les regards perplexes des chiens errants vautrés sur les trottoirs. L'innommable anarchie, enfantée par l'informel, qui semble toléré, caractérise l'essentiel de l'ambiance au niveau de cette esplanade et ne suscite nullement la réaction des responsables locaux qui semblent à priori s'en tamponner fort civilement le coquillard de cette situation baroque. Ce prestigieux point de repère, cerné partiellement de gargotes proposant un menu du jour constitué de flanc de pois chiche et d'une variété d'aliments baignant dans des sauces douteuses, le tout présenté dans des plateaux crasseux et ce, juste en face des vespasiennes d'où se dégage une exécrable odeur d'urine, a piteusement basculé dans l'exécrable. Les altercations qui opposent assez souvent entre eux les revendeurs à la sauvette, les marchands ambulants et les pseudo-gardiens des lieux à la mine patibulaire ajoutent une touche loufoque à cette agitation insensée prévalant au sein de cette place transformée en souk et en parking sauvage. Ce sordide dans lequel s'embourbe insidieusement cette esplanade a fait réagir d'anciens riverains ayant vécu son époque faste. Nos interlocuteurs ont évoqué, avec un pincement au cœur, au Quotidien d'Oran «le temps où ce lieu abritait un éventail d'activités culturelles pour célébrer l'ouverture et la fin de la saison estivale dans une ambiance conviviale. Des familles venaient s'y installer, le soir notamment, pour écouter les concerts de chanteurs de renommée internationale. Hélas aujourd'hui cette place a été clochardisée, ruralisée et vandalisée de la manière la plus impitoyable». En effet, selon le constat établi par Le Quotidien d'Oran, les lieux cités deviennent à la tombée du soir un territoire conquis pour les rats de morphologie impressionnante, chiens errants et chats de gouttière. Les abords immédiats des gargotes, installées en face de cette esplanade, sont tapissés de restes d'aliments et les bacs branlants des poubelles, cernés de sachets de détritus éventrés, d'où dégouline un liquide gluant dégageant une puanteur insupportable, sont pris d'assaut par ces animaux nuisibles qui font désormais partie prenante du paysage de ce désormais piètre point de repère, répertorié en plein centre-ville du chef-lieu de cette daïra, désignée comble de l'ironie comme zone d'appui pour les jeux méditerranéens qu'organisera dans deux ans la capitale de l'Ouest. |
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