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Le ministère de l'Education
nationale doit remettre rapidement au ministère de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique la liste des élèves qui ont obtenu leur
baccalauréat avec 9/20 pour l'introduire dans un logiciel dont la moyenne la
plus basse d'affectation dans les universités a été à ce jour de 10/20.
Pris de court par la décision politique de baisser la moyenne d'obtention de l'examen du bac à 9/20 à l'instar de toutes les institutions administratives et pédagogiques, le MESRS a dû reprendre ses esprits pour réfléchir à la prise en charge des élèves de ce niveau qui veulent s'inscrire à l'université. Les pédagogues sont certains qu'il sera procédé à leur affectation à des filières «où il y a le plus de possibilités de les caser et qui ne nécessitent pas de grands efforts intellectuels». Jeudi dernier, comme chaque année à cette période, le ministère a remis au travail son réseau de tri au niveau de son école d'informatique située à Oued Semmar après avoir reçu du ministère de l'Education nationale les données des résultats des épreuves du bac. Il est en phase de les introduire dans le système informatique pour que son logiciel puisse affecter aux différentes filières les nouveaux bacheliers selon les notes et moyennes qu'ils ont acquises et les places pédagogiques qu'offrent les universités par filière et par wilaya. La liste des détenteurs du bac avec 9 de moyenne dont il ne doit pas connaître encore le nombre exact, doit l'obliger à introduire dans le logiciel «un nouveau processus technique» qui bousculera quelque peu le travail de sélection ou d'affection effectué depuis plus de 5 ans sur 3 variantes à savoir la note supérieure, la moyenne et la basse qui jusque-là était arrêtée à 10/20. Si cette année le taux de réussite au bac (55,30%) n'a pas été très important et ce malgré toutes les facilitations accordées aux candidats, donc n'oblige pas, selon les pédagogues, « à de grandes modifications du système informatique », il est quand même attendu que le nombre des nouveaux bacheliers avec 9/20 soit élevé au regard du flegme qui s'est pris des élèves durant plus de 6 mois de vacances forcées. Un précieux temps qui, au lieu de leur avoir profité pour lire, apprendre et chercher la connaissance, les a encouragés à flâner dans les rues et à s'intoxiquer aux réseaux sociaux. Un rachat pour un enseignement supérieur au rabais Aucune école, aucun lycée ni aucune famille n'a convaincu ces élèves de puiser dans des bibliothèques virtuelles des livres éducatifs pour en faire des fiches de lecture et les présenter aux enseignants à distance en vue de maintenir leur esprit éveillé pour assimiler et accumuler plus de savoir à travers le monde de l'écriture. L'inscription à l'année universitaire des bacheliers du 9/20 risque de baisser le niveau d'enseignement à plus bas encore qu'il ne l'est depuis de longues années. Cette longue coupure dans l'acquisition du savoir risque de les déconnecter d'emblée du cycle d'enseignement universitaire dont les premiers cours s'appuient forcément sur les connaissances acquises durant celui du secondaire. Habitué chaque année à élaborer une circulaire qui fixe les grandes lignes en matière de préinscription et d'inscription des nouveaux bacheliers, le MESRS a pour cette fois été obligé de l'adapter à cette donne du rachat (9/20) pour y conformer le canevas sur lequel elle a toujours reposé. Il est connu que chaque année des filières sont ajoutées et d'autres sont supprimées selon qu'elles intéressent ou pas les étudiants. Pour ce faire, ce sont les recteurs qui font des propositions de filières qui, ces dernières années, sont choisies «plus pointues pour substituer les plus anciennes et répondre ainsi aux nouveaux besoins économiques et sociaux du pays», soutiennent des responsables d'institutions publiques. Une fois les propositions des recteurs collectées, ce sont les présidents des conférences régionales qui les soumettent à une commission composée de vice-recteurs qui doivent se réunir par région pour «les examiner et peser, pour leur acceptation ou leur rejet, l'encadrement humain et les moyens matériels que leur enseignement nécessite ». Une fois retenues, la commission les transmet au MESRS pour qu'il les inscrive dans la circulaire qu'il doit signer avant chaque rentrée universitaire. Devant être exécuté annuellement entre mai et juin, ce travail a été pour cette fois quelque peu retardé à cause de la pandémie du Covid-19. Avec ça, le MESRS l'a pratiquement finalisé à l'exception de «quelques retouches qui restent à faire autour de 3 ou 4 filières où il a été observé que le nombre d'enseignants a été plus élevé que celui des étudiants(?)». Tout se fait en ligne La circulaire de cette année qu'on dit prête à 90%, introduit deux nouveautés, la première concerne la fiche de vœux dont le nombre de 4 employé depuis plus de 5 ans est élargie à 6 et va jusqu'à 10 vœux. L'on nous explique qu'«à partir de cette rentrée, les bacheliers dont la note de réussite est haute devraient se suffire à 6 vœux pour choisir une filière contrairement à ceux à la note moyenne ou basse à qui la circulaire permet de le faire sur une fourchette de 10 vœux». Une fois leur fiche de vœux enregistrée, les nouveaux bacheliers seront donc affectés par le logiciel sur la base de la moyenne qu'ils ont obtenue au bac. La deuxième nouveauté devant figurer dans la circulaire consacre le changement de la note minimale «nationale» qui a prévalue jusque-là à l'affection des nouveaux étudiants à certaines spécialités qui ont toujours connu de grandes affluences (architecture, informatique?), par des notes minimales «locales». Les étudiants qui y postuleront y seront affectés selon le nombre des places pédagogiques qu'offrent les universités du pays. Une fois ces dernières combles, l'étudiant pourrait être affecté dans une autre wilaya où il y a encore des places pédagogiques libres dans ces filières « de haute tension ». Il pourrait donc être appelé à sortir de sa wilaya pour entamer son cursus universitaire dans une autre et être hébergé en résidence universitaire. Il est prévu l'ouverture des préinscriptions «dans une semaine maximum». L'on rassure du côté des techniciens que « tout se fait en ligne y compris le paiement des frais d'inscription après la signature d'une convention entre le MESRS et Algérie-télécoms qui permet aux étudiants de les verser dans un compte CCP». Il est souligné ainsi que «si tout se fait en ligne, c'est que l'être humain ne peut intervenir pour y changer quoi que ce soit, l'insertion des informations, la sélection des filières et l'affection des nouveaux bacheliers selon leur moyenne et selon le nombre des places pédagogiques existantes se font uniquement par les soins du logiciel du centre de tri du MESRS». |
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