La rentrée universitaire 2020-2021 s'annonce sous le signe du numérique. Contexte du Covid oblige, le recours aux Technologies de l'Information et de la ommunication devient désormais impératif. L'Université Oran2 ?Mohammed Benahmed', à l'instar des autres universités du pays s'attèle, depuis le 23 août dernier, date de la reprise des cours, à assurer ce saut qualitatif vers le numérique.

Comme annoncé, les nouveaux bacheliers 2020 effectueront leur inscription, directement sur la plate-forme numérique dédiée à cet effet. Ils recevront leurs attestations d'inscription et leur carte d'étudiant, une fois l'entame des cours en présentiel. Même les traditionnelles ?portes-ouvertes' organisées à l'adresse des nouveaux étudiants se feront, cette année, en ligne à partir du 15 octobre. Chaque établissement est en train de préparer des vidéos et des présentations qui seront publiées sur le site de l'Université. Selon le recteur de l'Université d'Oran, M, Balaska Smaïn, qui préside également la Conférence régionale des universités de l'Ouest (CRUO), ces mesures s'inscrivent dans le cadre des dispositions adoptées par le ministère de tutelle pour faire face au défi pandémique auquel fait face notre pays. Il y a aura, à l'occasion de cette rentrée, a-t-il ajouté, un protocole spécial qui répondra aux exigences du contexte sanitaire du moment. Un protocole qui est toujours en phase d'élaboration qui gardera, in fine, les principes généraux de précaution de base déjà en vigueur avec une autre constante, celle de recourir à un mode d'enseignement hybride alternant le présentiel et le télé-enseignement qui s'adaptera aux spécificités de chaque établissement universitaire. Tirant à profit l'expérience acquise depuis le 23 août, le ministère de l'Enseignement supérieur ainsi que l'Université Oran 2, qui agit sous la supervision de la Conférence régionale des Universités de l'Ouest (CRUO), ont entamé une vaste opération d'enregistrements vidéo des cours de 1re Année Licence, a annoncé par ailleurs M. Balaska. Le ministère, a-t-il dit, s'est fixé l'objectif de lancer l'enregistrement de plus de 1.000 séances vidéo, couvrant les 14 domaines de l'Enseignement supérieur en Algérie avec, en priorité, les matières fondamentales. Les conférences régionales, a expliqué le président de la CRUO, se sont ainsi partagé cette tâche, en prenant, chacune, 3 à 4 domaines, afin de finaliser, au plus vite de la réalisation de ces enregistrements. Des enseignants désignés à cet effet ont déjà commencé à travailler sur ce chantier. On vise, d'ici la fin du mois de novembre, de reproduire au format vidéo, au moins les cours du 1er semestre, a-t-il indiqué. A Oran 2, affirme par ailleurs, M. Balaska, on a relevé le défit d'enregistrer les cours des matières fondamentales de l'ensemble des domaines enseignés chez nous. Une opération, a-t-il précisé, qui a été lancé la semaine dernière, sous l'encadrement d'une équipe composée de techniciens et d'informaticiens, mais aussi d'enseignants qui ont été formés pour se familiariser avec l'utilisation des différents logiciels. Elle nous permettra, a-t-il expliqué, de disposer d'une ressource numérique précieuse qui sera mise à la disposition des étudiants, avec l'avantage qu'elle pourra servir, à tout moment. Nous visons, a-t-il souligné, d'ici la fin novembre, à réaliser, à Oran 2, l'enregistrement de quelque 600 vidéos couvrant près de 50 matières enseignées en L1 au 1er trimestre.

Des bus mobilisés par la CRUO pour ramener les étudiants hors wilayas

Le recteur de l'Université Oran a rappelé, par ailleurs, que le secteur de l'Enseignement supérieur d'une manière générale, avait depuis le 12 mars, décidé de s'orienter vers l'enseignement à distance, en déposant des cours en ligne. Une situation inédite à laquelle aucun établissement algérien n'était préparé. S'agissant de l'Université Oran 2, il a admis que la tâche n'a pas été de tout repos. On a mis du temps pour amener les enseignants à mettre leurs cours en ligne, a-t-il dit. Cela nous a pris près de deux mois pour atteindre des taux de mise en ligne acceptables. Mais malgré cette mise en ligne de la presque totalité des cours, le point faible dans cette démarche, restait le manque d'interactivité. Les étudiants, dans le meilleur des cas, ont téléchargé les cours, et ils ont travaillé seuls sur les cours, sans avoir la possibilité de poser des questions ou inter-réagir avec les enseignants. Mais depuis mars, les choses ont évolué dans le bon sens. La situation sanitaire a permis, à partir du 23 août, de rouvrir les universités en adoptant un protocole sanitaire spécial, et faire revenir les étudiants par vagues, soit, un tiers des étudiants par vague, pour une raison principale, celle de pouvoir appliquer la distanciation, aussi bien dans les établissements pédagogiques que les résidences universitaires. Chaque université s'est organisée, en fonction de ses propres caractéristiques. Certains centres universitaires ont zéro étudiant externe dans les résidences U. D'autres en ont des centaines. La période allant du 23 août au 19 septembre était donc consacrée uniquement à la reprise des masters des doctorants, des travailleurs mai aussi celle des formations dont le nombre d'étudiants est inférieur à 30, conformément aux recommandations du ministère.

L'autre problème auquel on devait faire face, était celui d'assurer le retour des étudiants qui habitent hors wilaya, le transport inter-wilayas, étant toujours suspendu. Cette restriction du transport empêchait certains de nos étudiants de regagner les bancs de l'université. Parmi les initiatives adoptées pour lever cette contrainte, la mobilisation, le 21 septembre dernier, en coordination avec les ?uvres universitaires, de 31 bus pour ramener des étudiants de 11 wilayas. Des étudiants externes de l'ensemble des établissements universitaires que compte la wilaya d'Oran au nombre de 3 universités et 5 écoles. La 2ème opération s'est faite samedi dernier, en coordination avec les ?uvres universitaires des wilayas d'Adrar et Béchar, via la wilaya de Nâama. Il restera les étudiants qui habitent à l'est du pays qui seront transportés, via la wilaya d'Alger, selon le même dispositif, en coordination toujours avec la Conférence régionale-est. Au terme de ces opérations on devra toucher les étudiants d'une douzaine de wilayas, au total, affirmé M. Balaska. Et de préciser: nous travaillons avec l'objectif de terminer l'année universitaire au plus tard le 30 novembre et de commencer les cours de la nouvelle année partir du 1er décembre, sachant que la date officielle de la rentrée universitaire 2020-2021 est arrêtée au 22 novembre.