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Les candidats ayant obtenu une moyenne
égale ou supérieure à 9/20 à l'examen du Baccalauréat, session 2020, seront
admis « à titre exceptionnel », a annoncé, hier, le ministre de l'Education
nationale, Mohamed Ouadjaout.
M. Ouadjaout a précisé qu'il a été « décidé, en complément des dispositions de l'arrêté numéro 25 du 2 octobre 2007 fixant les modalités d'organisation de l'examen du Baccalauréat, modifié par l'article 23 bis, que tout candidat ayant obtenu une moyenne égale ou supérieure à 9/20 est considéré admis, à titre exceptionnel, à l'examen du Baccalauréat session 2020 ». Cette décision « surprise » a suscité la désapprobation de certaines organisations syndicales du secteur de l'Education nationale affirmant « ne rien comprendre ». Le porte-parole du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), Zoubir Rouina, s'est dit étonné en affirmant que cette décision « populiste » ou « politique » n'a pas pris en considération l'autorité pédagogique. Et d'affirmer que les organisations syndicales avaient déjà fait des propositions pour le déroulement du baccalauréat dans de bonnes conditions, notamment par rapport au contexte actuel dû à la crise sanitaire. « On était tout à fait d'accord pour le report de l'examen du baccalauréat jusqu'au mois de septembre, on était d'accord pour que les sujets des épreuves du baccalauréat traitent uniquement les programmes scolaires étudiés par les élèves pendant les deux premiers trimestres et les sujets étaient plus au moins abordables. Alors sur quelle base ont-ils pris cette décision ?», s'interroge notre interlocuteur. Le ministre de l'Education a précisé devant la presse que « cette décision intervient en application des dispositifs et mesures exceptionnels relatifs à l'organisation des examens scolaires session 2020, dans le contexte de la propagation de la pandémie de la Covid-19 ». Pour Zoubir Rouina, « des concessions ont été déjà faites, maintenant si le taux de réussite a été faible, ce sont peut-être les conséquences de cette crise sanitaire qui sont ressenties par le monde entier et l'Algérie ne fait pas exception ». Et d'ajouter « nous en tant que syndicat ou en tant qu'enseignants, on cherche seulement l'intérêt de l'élève. Et le baccalauréat, pour nous, est un examen à travers lequel on teste le niveau d'acquisition, notamment pédagogique et scientifique, c'est notre baromètre. On aurait dû éviter cette décision pour préserver la crédibilité du baccalauréat algérien. » Pour sa part, le responsable de la communication de l'UNPEF, Abdelwahab Lamri Zegar, a affirmé que cette décision a été une « surprise » pour les enseignants et la société en général. Il a regretté le fait que le pouvoir pédagogique ne soit pas consulté sur une telle question. Et d'affirmer «qu'il faut penser d'ores et déjà aux conséquences pédagogiques de cette décision, notamment dans l'enseignement supérieur ». Enfin le ministre a rappelé les mesures exceptionnelles déjà prises par son département entre autres, le passage des élèves de la 4ème année moyenne à la 1re année secondaire, dans le souci, dit-il, « d'accorder à nos enfants une chance de réussir dans leur parcours scolaire, au vu de ce qu'ils ont enduré, plus de 8 mois durant, de pression psychologique sans précédent induite par le confinement à domicile, la rupture de la scolarité et par les conditions sanitaires difficiles que nous avons tous vécues, suite à la propagation du coronavirus ». Le ministre a fait également savoir que les résultats du Bac session 2020 seront proclamés « incessamment juste après les délibérations ». |
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